lundi 27 octobre 2008

L’HEURE DU BILAN !

CE QUI A CHANGE
- Je parle mexicain. Pas espagnol. MEXICAIN. Lentement, (comme les suisses parlent le français, y’a pas le feu au Rio Grande)… et toutes les expressions vilaines qui vont avec, je les utilise. Pour me faire passer pour l’une d’entre eux. Ca les fait plutôt rire.
- En parlant de parler, je surtout la fâcheuse tendance de parler le mexico-anglo-franchouillard
- Je danse les danse que les mexicains dansent. La salsa, la cumbia, toutes ces différentes danses qui se pratiquent en faisant des petits pas et en bougeant les fesses en même temps que son partenaire d’en face. CHINGON!
- Généralement je me baisse pour dire bonjour.
- J’ai troqué ma maladie d’avoir que des potes « hommes » pour la même maladie mais avec des filles. Il y a beaucoup de conséquences que je ne pensais pas aussi nocives pour santé mentale et physique.Comme je disais à Mamitou il y a à peine quelques heures, je me suis surprise plusieurs soirées à traiter « tous les hommes » de « lâches » et « incapables » avec toute la conviction du monde, et surtout en chœur. Moi qui était misogyne et fidèle de l’amitié mixte, me voilà TRAITRESSE ! Mamitou a eu la bonne réponse : « ils vont vous en vouloir » (comprendre : ma bande de copains garçons qui m’attendent en France (bah oui : qui m’attendent))… mais surtout elle a rajouté « et puis de tout façon c’est vrai que les hommes… » …SONT DES LACHES ! haha. On est d’accord.
- Je vais au cinéma à condition que le film soit nul. Si on veut voir un film bien c’est à la maison. Mais au ciné, juste des merdes. On a fait fort pour le moment, entre thrillers débiles et ensanglantés, et histoire de jeune femme experte en « comment rendre les gens sexys et donc meilleurs », « bien dans mon corps, mieux dans ma tête ». Genial, pascal.
- Je ne passe plus des heures à la laverie a boire mon café froid en regardant les beaux gens dans la rue. Ca ne marche pas ça. On donne son linge, on paye, et on nous le rapporte tout frais tout beau tout chaud. Et parfois même il a changé de couleur, on a l’impression d’avoir des nouveaux habits…effet : j’ai trainé dans la boue.
- Je vais à la …roulement de tambour… « SALLE DE SPORT » de la fac ! un vrai complexe sportif de sportifs complexés comme moi. Il y a des machines de torture par centaines, de la machine a abdo, à la machine pour courir (moins élaborée que celle de l’enfer, on court même pas derrière un pichet de vin ou un snickers), le vélo (moins élaboré que celui de E.T, tu pourras pédaler autant que tu voudras, tu ne seras pas plus près de la maison), et tous les autres trucs que je ne comprends pas encore très bien… Il y a aussi les poids à soulever, tout à l’avent de la salle pour qu’on puisse regarder les biceps suant de nos petits amis de classe qui viennent s’y péter les veines à force d’efforts. Il y a aussi les trucs de filles, pour les fesses, où il faut courir en faisant des petits pas, hop hop glisser à gauche et à droite, hop hop, et ces matteurs de mexicains prennent toujours une petit pause à l’arrière de la salle, pour assister à « l’happy hour » de la cellulite. Pouark.
Un vrai spectacle. Et j’y vais deux à trois fois par semaine. Un miracle. Y’a même des TV de partout et des profs qui sont habillés avec des tshirts qu’ils empruntent à leur petite sœur de 9 ans pendant qu’elle est à l’école.


CE QUI N’A PAS CHANGE
- J’aime me déguiser encore encore et encore et trop.
- J’ai toujours mon nono, je dors et je voyage avec.
- Il m’arrive toujours de faire des gaffes. Illustration : Monsieur Y me dit, «y’a une fille qui me harcèle elle m’a appelé toute la soirée, j’ai été obligée de lui dire dans quel bar on serait. En plus elle est vraiment vilaine ». Quelques heures passent. Je le vois avec une fille. Je m’avance « ah, pas de bol elle est arrivée ! » … « non ça c’est ma meilleur pote ».hop hop hop. Il fait chaud ici tout d’un coup non ?
- (je suis toujours un peu exhibitionniste)
- Je pense ne pas avoir pris les 13 kg qu’on m’avait annoncés. Le diable est démasqué, il se cache dans les tacos, les milanesa (viande panée), les sauces avocat-mayonnaise-fromage, et dans les petits rajouts d’huile pour faire passer le tout. Huilhuilhuile. Ils devraient en faire un hymne national. De toute façon j’ai pas de balance, alors j’peux pas avoir pris de poids.


Quelques mexhics aussi

Le métro est un vrai moment de bonheur :
- Les marchands ambulants passent de rame en rame, vous écrasant les pieds et bousculant les aveugles, pour vendre : des bonbons pour la gorge, des petites lampes de poche, des CDs gravé apprenant à vos enfant leurs tables de multiplication, ou retraçant la vie des grandes stars du Rock comme Jim Morrison ou Freddy Mercury
- Mes voisins du métro arborent pour la grande majorité un style identique : un jean (de cow-boy), des boots (de cow-boy), une chemise (de cow-boy), une chaine (de cow-boy). A se demander pourquoi ils ne se véhiculent pas à cheval.
- La coupe de cheveux a deux grandes tendances cet hiver : choisissez entre le gominage impec en arrière, et la coupe longue dans la nuque (pas un tout petit peu longue ; LONGUE).
- En sortant du métro, dans les stations, il y a des vigiles qui sont sur des petites estrades de même pas un metre cube. Il faut dire qu’ils ne sont pas grands… mais ca leur donne un petit air de playmobil assez rigolo.
- Si on regarde par la fenêtre, c’est globalement, sur la ligne que je prends, une grande avenue chaotique et un peu grise. J’ai quand même réussi à pouffer de rire quand on est passés devant « NEURETICOS ANONIMOS », pour tous ceux qui trouvent que la vie est pourri et pleine de contrariétés. Les « alcolicos anonimos » sont plus nombreux, mais d’une rare banalité face à nos « neureticos », non ?!

J’ai été à la messe à la Cathédrale de Mexico, il se trouve que je voulais aller revoir cette cathédrale un matin, et que c’était l’heure de la messe. C’est sans doute une des plus majestueuses et impressionnantes cathédrales du Mexique. Et pourtant ca ne manque pas !

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Mais celle-ci trône fragilement sur un coté de la plus grande place d'Amérique Latine, le Zocalo, et sous elle, gisent encore les vestiges de Tenochtitlan. C'est l'ancienne capitale de l'empire aztèque, aux bords du lac Texcoco (asseché depuis).
En 1521, c'est ss les ordres de Cortés que les conquistadors détruisent une grande partie de la ville pour y fonder la ville de Mexico -capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.
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- DEJA : Il y avait un homme qui servait de garde de sécurité, il me semble, qui assistait à la messe sagement, mais qui ne s’est pas gêné pour me faire un gros clin d’œil suivi d’un petit sourire en coin. Doux jésus !
- Doux jésus BIS : La messe était animée (…drôle d’association de mots) (léo, vilaine impie, pêcheresse) ; bref, par un prêtre (logique, me direz-vous) et une bonne sœur. La bonne sœur valait le détour –bien que je n’étais evidemment pas là pour me moquer d’elle- mais elle chantait (comme c’est écrit dans mon carnet de notes…) telle Vanessa Paradis qui se serait pris le petit doigt de pied dans un clou mal enfoncé dans le plancher ;
- Elle était surtout très autoritaire. Dès qu’il fallait se lever elle criait « DE PIE ! » dans son micro. Même pas la peine d’essayer de dormir.
- Et dans l’assemblée, quelques fidèles, à ma gauche, portaient avec eux le crucifix.
Je vais p’têtre y aller plus souvent moi !
- Je prenais le tramway l’autre jour pour aller en cours, et j’ai vu une petit affiche accrochée sur le mur. C’est peu commun, les transports en commun sont généralement plutôt propres, pas d’affiches de tag, etc… Alors je regarde : « COMPRAME POR 2 TACOS » suivi d’un numéro de téléphone. (achetez-moi pour 2 tacos). Quelle misère. Tu me diras avec deux tacos tu tiens trois jours sans te nourrir, et tu peux même utiliser le gras sur tes mains pour te faire des frites après. (ahaaha)
- J’ai été déjeuner avec un ami mexicain moustachu l’autre jour… des tacos. Et oui. Et comme c’était à coté de l’arène où se passent les corridas et les rodeos, c’était décoré en conséquence. J’ai trouvé que le sac plastique transparent accroché à l’oreille de la tête de taureau empaillé était assez hype, et j’étais persuadée qu’il y aurait un petit poisson rouge dedans. Mais au fait c’était du vinaigre pour repousser les mouches. Désolée.



FLASH INFO : J’AI EU UNE SERIEUSE DEMANDE EN MARIAGE.
Le garçon en question à 19 ans. Mon age ! Incroyable. Nous sommes faits l’un pour l’autre.
Ou pas.
Au fait c’est son père qui veut nous marier.
Son père… c’est notre vendeur de jus d’orange frais attitré. Il à un caddie assez chic sur la place de coyoacan, un homme établit. Il est adorable. Il nous demande toujours, à Agathe et moi, ce qu’on fait au Mexique. Il pensait qu’on était des stars de cinéma. (Oui oui c’est un peu ca, on était encore au cinéma hier soir, c’est vous dire ! )
L’autre matin je me promenais dans mon vieux pantalon pour aller chercher mon jus d’orange. Le père commence à me presser mon jus. Il me regarde et me demande mon âge.
19 ! retorque-je. « aaah ! » Il croyait que j’étais bien plus jeune.
Pauvre naze myope va, bouffe la ton orange. Bref.
A cette nouvelle, il me fait un gigantesque sourire taquin. Je le regarde avec les sourcils en forme de points d’interrogations : ‘plait-il ? », J’ai presque osé le « un pépin, m’sieur le vendeur de jus d’orange ? » (Avouez qu’elle était marrante !)… bon. Et ce sourire s’accompagne soudain d’un regard qui vient cogner le dos d’un petit jeune à ses cotés. « 19 ! Comme mon fils, lui ! ca tombe bien ! » Il se met alors a sérieusement ricaner et tape dans l’épaule de son fils. Le pauvre enfant serrait les dents en lavant ses oranges, et s’est mit à rougir secrètement derrière son bronzage.

Mais moi je préfère son jeune frère. Il a 1 an et demi. Il adore les chatouilles. Et c’est un vrai homme autoritaire, pas comme son frère, tout timide, le petit quand tu t’en vas, il se lève dans sa poussette et crie « TU REVIENS ! » « TU REVIENS ! » en fronçant les sourcils. J’adore.

De toute façon : pas de risque. J’peux pas épouser un mexicain. C’était dans la close que j’ai signée pour avoir mon visa étudiant.
Quel scandale ! (au choix : Quelle bonne excuse !)


Finissons-en avec une métaphore digne d’un prof de sport du Tec.
L’autre jour quand j’ai quitté la colloc pour aller me balader le pif au vent, comme cela m’arrive de temps en temps, j’ai pensé que je jouais au tennis contre un mur…
Je m’explique.
Quand on habite quelque part, peu loin de sa famille et de ses amis, dès qu’on quitte le pas de notre porte, c’est simplement pour quitter une personne pour en voir une autre, revenir, et ainsi de suite. Il y en a même qui jouent en double.
Mais ici, on joue contre un mur, on joue tous tout seul contre un grand mur, et le but du jeu est de le faire reculer à chaque fois un peu plus devant nos attaques, pour voir ce qu’il y a derrière, à chaque fois un peu plus.
Je travaille mon revers, mon coup droit, peaufine mon service. Mais on vous le dira et répètera, n'essayer pas de jouer un double.

Sur ces paroles dalidadayennes, caramels bonbons et chocolats, je pars à New York mercredi 29 octobre (à l’occaz je rappelle à tout le monde que c’est l’incroyable anniversaire de Touf ce jour là, et que je sais pas vous mais moi j’lui ai envoyé un cadeau) - je vais assiter au jour historique (croisons les bois, touchons du doigt) de l'éléction d'Obama... Et si vous voulez vous réproduire avec moi vous n'avez pas tort car nos enfants en seront fiers dans quelques années, quand je le raconterais à tout le monde.

Je vous embrasse tous très fort, et je remercie ma famille pour tout le soutien qu’elle a manifesté, mon assistant de production, qui m’a fait un bébé dans le dos, la maquilleuse, Almodovar, mon dealer de drogues, la maison de production « les films du plats pays », et, tout ca c’est un peu comme l’histoire de… CEENDRRRRILLOOOHHHNN GRROOOAR (Private joke.)… Papa : promis je ferais un plus joli discours quand on me donnera le prix nobel de littérature (comme tu me l’a promis pour mes 20 ans).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ahaha, j'ai trouvé! le retour en terre indigène s'est bien passé? ;-)