samedi 27 septembre 2008

#8 - Lo que pasa "DEL OTRO LADO"


Mes lémuriens sont partis, on aura compris.
Mais tout va bien quand même parce qu’un de mes potes de cours – qui a la même moustache que le Capitaine Crochet et qui me fait vraiment marrer- m’invite à aller voir Mexico-Honduras dans l’immense stade aztèque le mercredi 20 ! ouaiiiis !
Manque de bol, le mercredi Je passe la journée la plus poisseuse qu’aie connue Je depuis l’heureuse félicité de ma naissance.Tout se passe comme un mercredi, la journée affreuse où je suis au TEC de 7h à 19h. Le plus dur étant l’heure matinale, car je me lève aux alentours de 5h30 avec peu d’heures de sommeil derrière moi (je finis la veille à 22H…et mon retour se fait souvent dans la joie ou le travail : tard).




C’est donc pour ca que pendant mon cours d’histoire de l’art du matin, ma tête se transforme, cellule par cellule, en une énorme boule de bowling… Déconcerté, mon cou se pense alors main, dont le poignet se courbe sous le poids si lourd et inhabituel de ma machine à bêtise, il fléchit lentement, lentement, lentement, et du bout de ses trois doigts fatigués il fait glisser ma tête qui PAN ! Tombe par terre, lourde, et roule dans un bruit sourd, glisse d’une marche à l’autre sur la moquette fine de l’amphi. Le tout ne dure pas plus de 30 secondes, quand d’un coup sec la boule percute le rebord de l’estrade en bois et « HHHhhhaan » je prends ma respiration abruptement et relève la tête.
Devant moi il y a cet homme – qui n’a pas de chaussures de bowling- dont le sourire dit « Parle nous encore Sylvie, parle nous ! Toi dont le sang, O pureté éternelle, n’est meilleur fleuve que la Loire, bordé de châteaux et merveilles, coulant calmement de sa source le Savoir et allant se jeter dans les océans comme la blanche colombe se jette dans la gueule du loup ».
Ce professeur est une crème. Mais depuis que je lui ai dit ce que voulais dire « apophatique » sur un pur et simple malentendu, alors il pense que je suis la cerise.

Mais revenons au vif du sujet : la poisse. Journée qui commence donc assez mal. Mais je déjeune avec Agathe chez le marchand de salade, et tout va a peu près bien… Elle s’en va, je file vers la bibli pour préparer mon prochain cours. Je passe du temps concentrée devant un ordinateur mexicain, particulièrement lent en soi-même et face à une utilisatrice particulièrement lente et décontenancée par le clavier d’une autre espèce.
C’est cette concentration qui me coûtera : je me relève pour aller bosser ailleurs, sur une table avec une chaise, ça je sais à peu près toujours l’utiliser, mais quand je cherche mes lunettes je ne les trouve pas. Et non, désolée aux amateurs de Babar, mais elles ne sont pas sur ma tête. Bah merde alors.
J’ai un grand sac alors je me lance dans une séance de guilis – les rires en moins – et je m’aperçois que mon portable français s’est également envolé… plus de doux souvenirs de France (mais j’ai déjà évoqué plus haut la grande douleur que fut ce coupage de cordon avec la France et les français de mon cœur), (au passage les photos de vous, mes amis, à la Faye en train de pagayer sur la Vézère… elles sont maintenant dans les mains d’un total étranger malveillant).


Bon je ne reviendrais pas sur cette double catastrophe…
Mais la suivante arrive aussi par deux. Un train n’arrive jamais seul… Non. Ce n’est pas ça. Un train peut arriver avec un autre… oui. Ah, si, oui, et il le cache, voilà. Bref. Deux trains peuvent en cacher deux autres. Passons.
Dorian et moi allons au stade aztèque, et comme nous sommes pile arrivés à la mauvaise heure, il y a autant de monde devant que dehors. Et dehors ils sont tous au couleur du drapeau en train de se peindre la face. C’est assez folklo, mais j’ai cru qu’on n’allait jamais y arriver… et puis si !
On a des places tout près du terrain, en bas… et je n’ai pas mes lunettes alors tant mieux. JE triche en regardant sur les écrans géants, et toutes les trois minutes je dis « quel monde fou » pour passer inapercu. Evidemment ca ne sert à rien, puisque tout le monde s’en fiche si je regarde sur les écrans. Mais je ne sais pas, je me sens entourée de… de VRAIS DEVRAIS ! Déjà il y a que des mecs, ils sont tous peints, une corona à la main (difficile de louper les mecs qui les distribuent au litre à chaque rangée) et ils gueuuuullent se lève, jurent, font la ola. Des footeux quoi… c’est une pratique internationale.
En revanche ce qui est plutôt marrant c’est le contexte… Déjà il y a des distributeurs de Corona à gogo, mais aussi des marchands de chips, de churros, de tacos, de donuts (« donas ») et même de soupe chinoise (pratique).
Et puis alors comme ils ne peuvent pas circuler au plus près de leurs gros clients, ils passent à coté et tout le monde se fait passer ses biffetons, puis hop tiens là bas a 50 mètres c’est ma bière et mon paquet de chips au fromage ‘ ouais t’inquiète, on s’en occupe, et j’te prête mon pull si t’as froid et mon sifflet si t’as envie de siffler !



BUENA ONDA !
Le seul problème, dans l’histoire, c’est le match. Déjà je trouve qu’ils jouent comme des pingouins-empereurs à la saison des œufs.
Bon. La française on t’a pas demandé ton avis. Certes.


Mais ca n’est pas le plus gros problème : on m’a dit que Mexico gagnerait et je suis venue voir la victoire de mexico, tout simplement. J’ai des plaisirs simples. Quand je vais au ciné c’est pareil, on me dit qu’à la fin ils s’embrassent et que tout se termine bien sinon je n’y vais pas…
BLAGUE A PART : pourquoi le HONDURAS A-T-IL MARQUE UN BUT ?
Plus le match avance, plus je me lâche et mon pote aussi. J’apprends les insultes pour l’arbitre, les cris de joie, et je lève mes bras au moment des incroyables OLAS géantes. J’suis toute contente quoi ! Et puis on boit des Coronas pour se fondre dans le décor.
(NB c’est seulement ce matin que j’ai compris que CORONA n’était pas uniquement de la bière mais que c’était aussi la COURONNE. Comme quoi les Espagnols les ont bien inspirés nos mexicains, en les brusquant un peu il y a quelques siècles.)


D’ailleurs à force de boire des Corona, je me dis qu’il serait temps d’aller visiter les bas fonds du stade, j’ai nommé les toilettes. De toute façon on perd.

Je me faufile jusqu’aux toilettes, donc, frôlant les regards et souffles coupés de beaucoup de mecs peints en vert et rouge, bougez pas, hop la, nous voilà. Je rentre donc dans les toilettes.
Oui, les toilettes, on aura compris. Et puis je ferme les loquets des toilettes. Et là j’entends les cris habituels monter, un peu d’abord, et puis très rapidement se faire de plus en plus insistants et enfin exploser, déborder, comme le lait chaud et la casserole.
Je me dis « il viens d’y avoir un but »(perspicace la louloute)



Je ressors 1 minute plus tard, et alors que je bouscule tout le monde dans les gradins, que tout le monde est encore debout, que je bouscule la foule de mes deux coudes pointus, alors, PAF ! ILS REFONT LE COUP DE LA CASSEROLE !


RAH LES CHIENS !


Je loupe donc le second but. Les 120 000 spectateurs sont en délire, et moi je suis plantée là, comme une idiote. Quelle poisse, quelle poisse, quelle poiiiiisssssse !
Je retrouve ma place et mon voisin, et m’ajuste à l’euphorie ambiante, en espérant bien qu’un troisième but viendra me satisfaire. Hé héééé, hé ben non.


Bon. C’était fou, n’empêche, et la folie de la foule nous a, à tous, collé à la peau, jusqu’en dehors du stade. Entre les bans de supporters, j’apprenais des grossièretés avec mon pote qui ressemble à Capitaine Crochet, et j’ai même acheté un immense drapeau mexicain qui trône maintenant fièrement sur le mur du salon (à la place de notre écran plasma imaginaire).



Le stade Aztèque : à refaire !



JEUDI 22 AOUT 2008, il est minuit : départ sur la côte Atlantique à ITXTAPA – ZIHUATANEJO … ENTRE FILLES.



Pour quelques raisons X, Y ou Z,… (qui sait, je n’ai jamais été très douée avec les inconnues -en termes purement mathématiques-), nous nous accordons un week-end de plage, soleil et maillot de bain. ANDALE !Notre colloc Elo est déjà partie à San Francisco retrouver jules n°1.
Avant le départ, on a essayé de berner la compagnie de bus avec Agathe, via faux et usage de faux… en vain. Un détail technique et on nous refuse nos 50% de réduction. Fichtre !Mais pour perpétuer dans le comportement à scandale, comme on est quand même très déçues par notre échec (et que je n’ai plus d’argent pour me payer le bus) ; je mets quelques larmes dans mes yeux et au service de la communauté. Agathe, droit dans les yeux avec la femme du guichet, lui assure qu’elle n’est pas « muy simpatica » voire qu’elle est vile et sans pitié.


Pour me consoler, j’engouffre un maïs à la Mexicaine à la gare routière de Taxqueña. Asterix : à la mexicaine c'est-à-dire trempé entièrement dans la mayonnaise et saupoudré de chili…« OU SONT VOS COMMODITES ? »

Chef et moi rentrons en pésero (bus), fauchées comme les prés. On fait une photocop’ en noir et blanc et pas en couleur et hop, 600 pesos dans tes dents.
D’ailleurs en parlant de dents, j’en ai une bonne à raconter quand j’aurais rattrapé mon retard (recul ! quand j’aurais « rattrapé mon recul » ! Concept !!) ; vous pouvez d’ores et déjà voir la photo qui expose fièrement ma blessure de guerre.
Bref, nous sommes raquées. Mais on a quand même envie de cette immense pizza juste à l’angle de la rue… Il nous faut 25 minutes pour choisir la garniture… et à son seul poil grisonnant, je me demande si le serveur ne devient pas chèvre. Bêêêh.
Après ces 25 minutes de doute, on choisit enfin, en demandant exceptionnellement de mélanger deux trois trucs non prévus au menu, et puis également, si on pouvait… attend, mais t’as combien Agathe ? Euh, et toi ? On se rend compte qu’on à pas suffisamment de pesos dans nos poches trouées. Dur.
Ca sera donc le petit modèle pour enfant de moins de 4 ans, pour le reste, on mangera le bout de nos doigts.

Comme l’argent ne s’est pas reproduit sur le chemin du retour – qui comprenait l’escale au Seven Eleven – on se retrouve également bredouille et on ne peut pas acheter de bières (simplement histoire de s’endormir un peu avant le bus et de faire totalement les sales avec notre pizza et notre canette, manque plus que le match de foot et les gros mots). MALDITA SEA !
Cette envie de faire nos grosses nous colle à la peau (qui à dit : on avait remarqué ?), et notre sale tronche dépitée opère finalement, puisque le vendeur nous l’offre en douce, simulant une panne dans le système. HAHAaaa ! j’adore les vendeurs du Seven Eleven.Surtout Oscar, en bas de chez nous. Il est tout timide et gentil, alors on le charrie, il rougit, et moi je rigole !

On rentre, on fait nos sacs et on salue Marjo. Nous voilà backpackées, et on avance vers le sitio de Taxi. Soudain, deux petit garçons mignons comme des cœurs se postent pile devant nous. Je dirais qu’ils ont entre 5 et 7 ans.
Ils nous regardent droit dans les yeux, ouvrent grand leur bouche, et toujours tout à fait enesemble, font un énorme ROT !
Impressionnées, Agathe et moi nous regardons avec de gros yeux pendant un petit moment… et nous explosons de rire ! C’est bien ça ! Ils nous ont littéralement roté à la gueule !Alors qu’on se tord encore de rire, les deux mioches tracent leur route, et toujours impassibles, continuent à roter le long des trottoirs de bitume.

A la station de Bus, on retrouve Charlotte, Claire et Lorène, une amie de Claire qui vient en vacances. En avance les 5 nenettes, on passe la nuit dans le car et on arrive tôt le matin à Ixtapa. Après quelques difficultés à nous trimballer jusqu’au centre de Zihuatanejo – village limitrophe- on se dégotte finalement une auberge de jeunesse tenue par une jolie petite vieille, Elvira.

Nous sommes le 22 aout 2008 (quel recul).


Nous nous découvrons avec joie une passion commune pour les petits déjeuners (d’ailleurs les plus avisés savent que mon amour pour les œufs n’a aucune limite…aucune).
Nous partons plus tard à la recherche d’une première plage – j’annonce : ca sera l’histoire d’un week-end. Nous nous retrouvons d’abord sur une immense plage vide (ou presque, car nous nous baignons sous les sifflements des ouvriers postés non plus loin du haut de leurs tours en construction). L’eau est très très chaude, pas fraiche, non, pas bonne, pas à température, CHAUDE.


Mais le vent est si fort, un homme débarque et nous interdit de nous prélasser dans notre jacuzzi à vagues ; nous nous engageons donc dans une autre quête, on finira à pieds au milieu des hôtels, certes, mais aussi des perroquets, des iguanes dans les arbres et des crocodiles dans l’eau douce qui s’achemine innocemment sous les pontons de bois.
Après avoir escaladé quelques rochers au péril de nos tongs, forcé (ou pas) la grille d’un hôtel déserté, nous voilà…. ROULEMENT DE TAMBOURS ! Au Club Med !!





Lorène, Agathe, léo, Claire et Charlotte


Les sièges y étant plus confortable que mon lit au D.F (toujours eu un blocage avec les lits), je m’improvise une sieste de squatteuse, imitée de près ou de loin par le reste du troupeau de fille que nous sommes.

Lorène m’intrigue, les premières minutes, car elle s’appelle comme ma quiche de sœur, et à le toupet de faire médecine, d’être blonde, aux yeux bleus… Lorraine ? MUSTAFA ? Si je te montre René Cotty, tu réagis ? Comment est votre blanquette ?
Ca ne marche pas.
Ce n’est pas elle.

Lorraine (la vraie), m’assureras plus tard qu’il s’agissait probablement de l’ancien modèle. Sans doute des fusibles plus résistants sur celui-ci, pas de camisole en frais complémentaire, mais tellement moins de folie et d’amouuuuur de quiche. C’est pourtant une affaire.




Les discussions seront des discussions de filles. Et ça fait (plus ou moins) du bien, en tout les cas ca m’intéresse. Paradoxalement, les filles, quand c’est entre filles, et bien croyez-moi ou non, ca parle de MECS. Bizarre.
C’est d’ailleurs une des (mauvaises) raisons pour lesquelles je suis contre le féminisme (et pro-machiste), qu’est ce qu’on s’embêterait sinon !
Il y a quelques légers problèmes au demeurant… Déjà, de toutes les copines, je suis encore la plus jeune, et de loin. L’enfant, le bébé, l’innocente même (ou tout simplement « la plus jeune »)…
Du moins, dirons-nous que c’est ce qui me sert d’excuse pour n’être que spectatrice de l’incroyable opéra que le quatuor joue avec passions et transports devant moi.






Des doutes, des questions, des hésitations, des déchirures, soit… mais appliquées aux « amours de ma vie », aux quelques malheureux amants, des « c’est lui », et parfois, peut-être même souvent, une clé en forme de robe de mariée. (Doux jésus)
Je blêmis (malgré mon bronzage de rêve), honteusement assise sur mon sac de billes, accumulées du haut de ma sentimentalité bouillonnante et chaotique.
Petit placebo donc reprit en chœur par mes pairs « t’es jeune léo, t’es jeune, t’es toute jeune ». Mouais. J’ai frôlé le coup de vieux, les responsabilités, la culpabilité, tout ça.
Dans les dents.
ET puis comme il ne faut pas non plus se laisser aller, on va se faire un restau et boire des cocktails, entre filles, voilà encore quelque chose d’typiquement plus drôle.
D’autant qu’ici c’est à grands coups de « Pay one get TWO » ! en prime, on sort donc en boîte. (je trouve ca drôle comme antithèse… sortir en boite.
Ca me fait penser aux petits pois et au mais en boite, et ca me fait aussi penser qu’en France ils étaient bien meilleurs ici POUARK).
Nous voilà donc toutes de retour à IXTAPA pour sortri à l’Albrije, où ils servaient un OB un peu étrange : les serveurs étant aussi nombreux que les clients, et presque plus saouls ( !??)
On a bien dansé et bien rit, puis on est rentrées.

Chic et pro, parfait.

23 AOUT 2008 : Nous sommes restées à Zihuatanejo, petit village très mignon de bord de mer. La plage n’est pas incroyable, mais plus accessible que celle du Club Med… Mais sur la place, quelque chose de grand se profile (ou devrais je dire : sur le terrain de basketball des jeunes cools du village), une fête ? non… UNE SAUTERIE POLITIQUE !

C’est la campagne présidentielle (presidentielle du village…) d’Alejandro Bravo. BRAVO, BRAVO, BRAVO !

On s’installe tout près, du petit dej jusqu’au cocktail… Et on assiste à la fanfare, aux prémices, puis à l’arrivée de tous, de la musique, de la fanfare, de la distribution de T-shirts BRAVO, du lancer de ballon tricolore, des quelques feux d’artifices qui se battent en duel en pleine journée (ne me demandez pas l’utilité d’un feu d’artifice en pleine journée, car ca m’échappe à moi-même).
Des petits jeunes distribuent ces fameux T-shirts, Lorène et moi nous défions à nous-mêmes de nous en accaparer un… Les petits jeunes, désolés, expliquent qu’il n’y en a plus… Alors nous retournons sur notre bord de mer, où, -incroyable mais vrai- ils nous on retrouvé quelques heures après avec deux cadeaux pour nous ! Fantastique ! BRAVO BRAVO !

On va toutes diner dans une gigantesque cantine mexicaine pour gouter du poisson, me voilà momentanément dégoutée de la crevette quand ma salade s’avère être entièrement plongée dans une sauce… une sauce ? non. Du Ketchup. Oui. (Dire CATSUP dans un idiome local).
On a rendez-vous avec les petits jeunes de la plage dans le centre à 23h. Je les écoute nous parler avec intérêt. Il y en a un surtout, qui vaut le détour. Il est un peu poupon, mais c’est le tchatcheur de la bande.
Il parle de l’Europe les yeux ronds comme des billes et toujours en disant « DEL OTRO LADO", comprendre « de l’autre coté de l’atlantique ».

JOIE ! Il nous exhibe fièrement sa passion pour la Tectonik : Quel scandale… voilà par exemple une chose qu’il aurait pu s’abstenir d’importer, ou qui aurait pu se noyer au beau milieu de l’océan… mais non.
« Comment tu connais ? » lancons-nous dans un chœur de bouches bées.« J’ai appris sur YOUTUBE »
Aaaaaaaah.

Quant au style il n’a pas trop du se forcer, puisque toute la jeunesse mexicaine arbore un style pas loin du tectonik. Ils se font fervents défenseurs des coupes de cheveux destructurées, avec un litre de gel à l’appui.Et puis on l’a tellement tané le pauvre, qu’il nous a fait une petite démo juste avant de partir, et on l’a filmé, svp ! En voila un qui fera peut-être son bout de chemin sur You tube.


J’ai pour ma part, faillit me vexer : quand il s’agissait de le convaincre de nous montrer ses prouesses, je me suis approchée pour faire comme si j’allais danser avec lui, enchainant sur quelques pas de Tectonik de feu. Il m’a jeté un regard si dédaigneux et méprisant que j’ai arrêté tout de suite. Puis avec son gros bidon il m’a bien fait comprendre qu’il allait me pousser pour danser tout seul.

Nombriliste poupon tectonien de malheur.
Sinon… et bien l’un d’entre eux s’appelait Ulyses, et il ne connaissait pas Ulysse… Et le troisième nous avouait dans un sourire qu’ils nous avaient prises, au premier abord, pour des Russes de 17ans.
(Et ta sœur, c’est une russe de 17 ans ou pas ?)

Ils ont néanmoins insisté pour payer la note, parce que « EN MEXICO, LAS CHICAS TOMAN U LOS HOMBRES PAGAN » (au Mexique, les filles boivent et les hommes paient.)


(Sympa, finalement, ta sœur).


24 aout 2008 : Journée de plage (qui l’eut cru ?) à la PLAYA DE LA ROPA.On ne fait rien, tranquilles, on se baigne, tranquilles, C’est Tranquille.


La journée passe, à sauter dans le sable, dans les vagues, j’écris et les autres boivent des cocktails, on refait le monde, et on ouvre grand les yeux devant le spectacle du coucher de soleil.
Ils sont très beaux ici, voire trop. Le ciel crie son jaune, son rouge dégouline de rose, se change en un orange de mauvais goût… Et le bleu se désolidarise de la mer, alors que le Blanc crie à l’aide.
Le suprême du kitsch.
Impressionant tout de même.

Nous sympathisons avec la population humaine environnante.
En parlant de ça, je relit mes notes et je vois un détail : NB : sur la playa de la Ropa.
Un viejito de 6O ans, dont on voit qu’il fut anciennement muscularisé à outrance, s’approche « Escuchas, niña. Eres bellisima. Eres Italiana no ? (je secoue la tête) De donde eres ?
-Francia !
-Bueno, chica. Te voy a decir algo. Eres la mujer màs guapa que vi en toda mi vida.
Rires d’Agathe et Carlotta.
“Si, tus amigas también, pero tu! Tu tienes algo de especial. Sabes que… VIVE LA France ! »
Et il a tracé sa route.
Ouais. Flatteur. Mais va te rhabiller. On bronze ici, on n’est pas là pour enfiler des perles. Même si tu fais rire mes copines.

Autre anecdote à relever : Agathe se dandine un peu de partout en prétendant haut et fort qu’elle est « Cap’taine bourrée » avec, sur la tête, la belle casquette de marin que Claire s’est procurée à Veracruz.
Un mec assis à une table un peu plus loin, style trentenaire bronzé avec des rastas qui doit passer sa vie sur cette plage, se retourne et lui lance en français « Dis donc capt’aine bourrée, t’aurais pas du feu s’il te plait ? »
Jajajajaj

Et puis on sympathise également avec un surfer qui ressemble à Jack Sparrow, cheveux long et compagnie. Il doit parler un dialecte, mais on s'en fiche pas mal.

On s’en va pour attraper notre bus – encore en maillot, on se changera plus tard dans un restau. Oh tiens, il y a des crêpes, donnez moi donc une crêpe !... je n’aurais pas du. Le retour en car fut plus difficile que prévu (la galette, la galette).

Nous sommes le lundi 25 aout, et de retour au DF, une semaine casanière s’annonce en prévision de nos partiels de la semaine suivante. Il y a des exams tout le temps au TEC, c’est vraiment de l’arnaque.
Nous retrouvons une Elo qui nous raconte ses péripéties du week-end avec des papillons dans les mirettes, le cœur en fleur et la tête dans la lune (comme ca peut lui arriver dix fois pire que les autres humains) ; et une Marjo qui est retombée pour son homme, notre voisin, mais retombée les dents en avant, ca fait mal.





LA vie continue à la Coyocassima, en attendant Rogatien, je m’installe dep lus en plus dans sa tanière… mais pour le principe, je ne défais qu’à moitié mes valises, mes affaires sont dans les armoires du salon et je dors dans un sac de couchage… Il ne donne toujours pas de nouvelles, ca viendra.
Les cours suivent leurs cours et moi aussi.

PAPA, MAMAN. Tout ceci peut vous paraitre être un discours de débauche. Mais, d’une, j’ai une grosse tendance à l’exagération, et en vrai tout est très calme ici……… et puis j’ai eu 90% à tous mes premiers partiels !! Alors… j’apprends à vivre. C’est tout. Je reviendrais plus sage que je ne suis partie, c’est promit.
Et comme dirait Desproges : « Et puis quoi, qu'importe la culture ? Quand il a écrit Hamlet, Molière avait-il lu Rostand ? Non. »


Les jours passent et ne se ressemblent pas, le Jeudi 28 décembre, nous prévoyons d’aller retrouver Marjo, notre nouvelle colloc (mais elle n’aime pas qu’on dise « nouvelle colloc » elle vous reprendra pour dire « la plus vieille colloc qui était déjà là avant » mais moi je n’y vois que des choux).
Et d’ailleurs ce n’était évidemment pas en décembre sinon en août, et soit dit en passant, ca aurait pu être l’occasion de fêter alors mes 1 mois sur le sol Mexicain, mais je n’ai pas eu la présence d’esprit d’y penser (et surtout, à l’heure actuelle, j’ai doublé la mise, avec ce retard latent, on ne s’en sortira jamais).
Je retrouve donc Agathe en sortant du Tec – où je travaillais vaillamment mes partiels de la semaine suivante : oui, déjà. Elle boit des bières avec 6 mecs mexicains dans un bar pas très loin, soit ! Je ne me sens pas de rivaliser –pas tant avec Agathe, - mais surtout avec les mecs mexicains.
Ils ont la descente la plus « de la mort » du monde entier je crois, n’importe quelle heure n’importe quel jour : effrayant !

En attendant ils sont très sympas, et comme c’est un des passes temps préférés de toute personne entre 15-25 ans, en présence d’étrangers, ils nous apprennent des gros mots et quand on les répète naïvement ils explosent de rire. En sommes nous avons un échange interculturel passionnant.
On retourne finalement à la maison avec nos nouveaux potes, je ne sais pas s’ils se dédoublent sur la route, mais on se retrouve avec 15 d’entre eux autour de la précaire table du salon (je dis précaire car c’est une planche de placo posée sur des cageots en bois du marché).
J’ai un ami au téléphone sur skype, alors tout le monde me demande qui est le jeune homme : je réponds « mon père » comme j’aurais pu répondre « ma sœur » ou « la panthère rose » : c'est-à-dire BETEMENT. Mais ca vaut le coût de la bêtise car je les vois s’agiter doucement « mon dieu qu’il est jeune son père ». Haha.
Idiote va.





Pour l'amour du détail il y en a un qui s'appelle Charlie et qui porte du Vernis à ongle style french manicure. C'est d'un chic!

Après cette brève escale, nous revoilà partis pour la Condesa.
On assiste à une belle scène de foutage de gueule dans la voiture. Je m’explique : on est avec Luis, un nouveau pote du Tec de Agathe, qui à une copine et qui doit lui téléphone pour lui dire qu’il est bien rentré avant de sortir. Alors il nous dit de nous taire.

Ca n’est evidemment pas chose facile, au début on explose de rire dès qu’il quémande le silence, et puis après l’atrocité, on s’insurge :
Il appelle «mi vida » « mi amor » « te quiero mas que todo, mi vida » et puis « oui je suis rentré, mon père dort, je vais aller me coucher je suis crevé mon petit amour des iles »… FAUX CUL ! Quand il raccroche on l’engueule.
Il a un droit de réponse « non mais vous ne comprenez pas, elle est si jalouse, je préfère ne rien lui dire ! Et puis vous savez les filles ici elles demandent que ça, on leur dit des mots doux, elles sont contentes ! De toute façon je lui ai pas dit mais je compte la quitter dans 2 mois ».
Belle leçon d’amour ; d’autant qu’on a vu sa copine il y a quelques temps et c’est une ballerine très jolie qui à l’air d'être l’innocence même (mais qui est une vraie teigne). « L’horloge tourne ma belle, fais gaffe à toi ! »
Haha.
Bref. Toutes les mêmes, tous les même, peu importe, je ne sais même plus où j’en étais, tant je suis bouleversée !
On arrive à la PATA NEGRA, un grand bar rempli d’expat –pour mon bon plaisir, aillant toujours un petit peu de mal à me faire au style mexicain – on y retrouve Marjo et ses potes qui font la nouba, il y a aussi Yoann, ce mec qui est avec nous en échange au TEC mais en master, et qui, depuis qu’il à mit son pied dans ce quartier ne l’a plus quitté. Non, ca n’est pas beau, non ca n’est pas émouvant, oui, c’est naze ! (oui Yoann c’est naze).


’était une folle soirée, néanmoins, très vite nos nouveaux amis de l’après-midi s’en sont allés et furent remplacés par quelques uns de nos voisins et nos bonnes copines du TEC, plus en forme que jamais. Au second étage, il y avait un concert incroyable, un group de soul qui reprenait des morceaux en coiffant le Grand Ray Charles au poteau. Il avait plus qu’à aller voir ailleurs… ou ne pas voir d’ailleurs, pas d’bol !
Mais il se trouve qu’Agathe, en folle forme ce soir là, avait déjà rencontré le chanteur à une autre soirée que j’avais loupée pendant mes excursions avec mes lémuriens, un anniversaire d’un de nos amis (ou plutôt amis de nos amis les voisins) qui est député…

Et donc le nouveau Ray Charles a pensé qu’elle revenait juste pour lui et il était sur la planète lune (qui a dit « ce n’est pas une planète » ? quelle tristesse que vous manquiez à ce point d’imagination.)

On a aussi rencontré d’autres gens, des amis d’amis (Mexico n’est finalement pas si grand ?) dont un homme qui dit « Tu me prends pour un jambon ? », ce que j’attribuerais à ses origines bretonnes.
Petit hic néanmoins : Marjo notre colloc sort avec notre voisin et ça n’est pas vraiment l’El Dorado… Alors il y a un long moment de déprime sur le trottoir, auquel on se rallie par relais.
Le plus gros Hic c’est quand les flics ont débarqué pour nous dire qu’il était interdit de boire dans la rue (mais moi je lui avais juste donné ma bière pour être sympa !) … Et comme ils ont l’air méchants, Marjorie s’énerve et engrange sur une provoc sans nom.

Moi qui voulais jouer la carte de la petite française qui ne connait pas la loi, je ne peux pas en placer une.
Elle lance en espagnol « ouais ca va, tu vas pas faire le fric corrompu comme tous les autres, alors tu m’laisses boire ma bière, hein, et puis de toute façon tu préfère quoi, j’te la donne et c’est toi qui la boit ? » . On interfère avec Charlotte « m’sieur l’agent, excusez nous, on va… » elle continue : « ah donc toi aussi t’es un pourri et tu veux quoi au juste tu viens juste nous traquer pour avoir ta thune ? me fais pas le coup »… Ca sent le roussi. M’sieur l’agent n’est vraiment pas content de se faire prendre pour un…jambon.

On s’éclipse, et sur le bord de la route à quelques mètres, deux mecs (ni Eve ni Adam) s’occupent de son cas en lui serrant une paluche bien remplie. Petit tric de vocabulaire, c’est ce qu’on appelle une « mordida »,… à vrai dire j’aurais préféré me contenter de l’avoir lu dans le routard plutôt que d’avoir à y recourir. Aie aie aie !


On finit par toutes prendre un taxi pour rentrer à la maison, avec nos copine de Tlalplan (J’ai nommé les trois C : Claire, Charlotte et Constance) ; qui fut un grand moment de joie. Nous étions en forme alors nous nous mîmes à chanter. D’abord, tous ensembles, des gros tubes dégueulasses bien franco-franchouillards et puis, en le chauffant un peu, avec le chauffeur ! Il était très drôle, lui !
Un gros mec très rigolo, à l’image de Joyeux dans Blanche-Neige et les sept nains, un bonheur ! Il nous à même apprit une version biaisée de la Cucaracha et on était ravies.

Un moment il a grillé un feu rouge, alors Agathe proteste, sur le siège passager, « BAH ALORS ? », il la regarde droit dans les yeux et lance : ESO ES MEXICO.

Ce soir on apprend beaucoup de l’autre coté de la médaille mexicaine, EL OTRO LADO, señoras y señores, EL OTRO LADO.

Et finissons (-en) avec Nietzsche,
« Tu vois les hautes tours s’élever au-dessus des maisons seulement quand tu as quitté la ville ».


A SUIVRE

mardi 23 septembre 2008

La légende de Popocatépetl et d’Ixtaccihuatl




Voila un petit peu de culture.Ca ne vous fera pas de mal.
Comme je le mentionnais précédemment, il y a tout près de la ville de Mexico deux volcans : Popocatépetl et Ixtaccihuatl.
La légende les concernant remonte à la mythologie aztèque, et la voici :(ndlr : pour plus de facilités je mettrais P et I, sinon je ne m’en sortirais jamais et j’ai d’autres volcans à faire fouetter)
P était un guerrier amoureux RAIDE DINGUE de la belle jeune fille I. Seulement, le père de I ne comptait pas laisser ce jeune fougueux s’approcher trop près de sa progéniture préférée – ah ! les pères ! – alors il l’envoya faire la guerre dans l’état de Oaxaca, lui promettant la main de sa fille s’il revenait en vie.
Evidemment, un père est un père, et celui-ci comme les autres envoyait tout simplement ce volontaire au casse-pipe pour pouvoir coucouner un peu plus sa fille.Le valeureux P s’en alla.Après des années et des années, on annonça à la belle I que son guerrier était probablement mort et ne reviendrait jamais… elle en mourut de chagrin.
Et pourtant P revint, vainqueur, ayant bravé la mort des centaines de fois, quand il apprit que I était morte, il s’énerva comme jamais homme s’énerva, il se mit dans une colère si forte qu’on crut qu’il allait rompre le monde et ses merveilles de ses propres mains, et peu plus tard, il mourut lui-même de chagrin.
(sympas ces aztèques…) mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Devant cette hécatombe, les Dieux se retroussèrent les manches : ils recouvrèrent leurs deux corps de neige et les changèrent en montagnes, dont la vie revint quand ils devinrent volcans.
I prit la douce forme d’une femme endormie qui attend sont amant (et elle a gardé ce nom encore aujourd’hui, c’est un volcan mort), P devint le volcan à ses cotés, celui qui fait pleuvoir le feu sur la terre, celui dont la colère de feu peut recouvrir d’un magma épais et brulant le reste de la terre.
Celui-ci vit encore.

# 7. Petit épisode court :La fin des lémuriens, la fin des haricots
















Nous sommes le 10 août.
Oui oui.

Et nous rentrons d'Acapulco tous bronzés (et trempés), histoire de faire une escale au DF (pronnoncer Défé pour les mauvais élèves du fond de la classe - bizarrement toujours les mêmes...) pour permettre à Greg d'y jeter ses yeux-couleur-de-la-mer-mais-pas-celle-d'acapulco-sinon-celle-de-Cancun- comme dirait l'autre folle ; mais aussi parce que j'ai cours.
Oui oui. Cours. Ecole, travail, réveil tout ça.... mais Puissance -20 (comme quoi je progresse en maths).

Mardi soir nous faisons une fête à la maison, une revival de LUCha Libre, car les lémuriens (rappel: amo et greg),Yoann et Agathe on été pendant que j'étais en cours.
Au retour, il y a une teuf à la maison.
Ne me demandez pas qui il y avait, je ne saurais pas répondre. Il y avait du MONDE, et c'est déjà pas mal.


Il s'avère que j'ai effectivement passé ma soirée en discussion (romantique) à deux (1+1) au lieu de faire connaissance avec le reste de l’humanité en présence.
Désolée Grand-père, mais je t’assure que je ne fricotte pas avec de la moustache comme tu m’as demandé, et de toute façon la taille moyenne de ce jeune homme était plus proche de celle de Monsieur Pinard-Legris que de Sylvie et Dominique).
Pourtant c'est fou comme les autres ont bien l'air de se marrer. Greg+ Amo = Mick Jagger + David Bowie dans leurs meilleurs clips ensembles.

Je sais... ca n'est pas peu dire.
Leur façon de danser est scandaleusement scandaleugrandiloquantesque... je reste bouche bée, et puis bouche carrement grande ouverte quand je vois que leur fougue, (leur jeunesse, leur vitalité! mon dieu! que d'amour dans ses pas de danse! que de rythme! que ...bref), quand je vois que leur fougue entraine tous les autres mecs de la soirée dans leur délire.
Incroyable, mais vrai.
Je devrais les inviter plus souvent, ils ont transformé la soirée en clip des années 1975 psychadélique et...très drole.

Drôle, certes, mais fatiguant, me voilà à aller en cours à 6h du mat, comme tous les jeudis, et ma tête tente de se détacher de mon cou pour rouler lourdement par terre pendant tout le cours d'histoire de l'art. Pas d'bol.
Le cours d'après je dois faire un exposé sur les technique de jeu des comédiens depuis Stanislavski - j'ai nommé un russe au 19e siecle. Et en Espagnol s'il vous plait.
Je le fais à la pause... yeeeha. Ca passe comme dans du beurre.
En rentrant à la maison, il y aura une nouvelle habitante dans la coyoc'...
Marjoriiie!
Comme tout survivant du long voyage Paris-Mexico accepté dans cette maison, Marjo a rapporté du vin (vous pourrez pas dire que vous connaissiez pas la tradition). Donc on se lèchouille les papilles avec des souvenirs franco-français plein les mirettes.
Pas vraiment le temps d’approcher la nouvelle que je pars avec les garçons dans la nuit, sac sur le dos.
On a vraiment fais nos échecs à partir de ce moment là dans le voyage. Allez-savoir pourquoi… Déjà, on s’est pointés à la gare a minuit pour prendre nos billets de bus direct, et il n’y avait plus de place.
SALETé !
Une femme arrive derrière nous, en pleurant, pleurant, je veux des places pour aller a Oaxaca, A MOI A MOI , tel le poulet prehistorique qui se dispute un morceau de pastèque, la femme parvient à ses fins.
Les yeux ronds…comme des pastéques… nous jurons dans la langue de Molière.
Ca se passe comment madame, si moi aussi je me mets a pleurer tu m’en trouves une ? Non parce que c’était le dernier bus, alors…
Alors… on rentre à la maison. Et on partira à 6h du mat pour un voyage de jour. J’ai pourtant dormi comme un bébé étouffé.
A l’arrivée on décide de prendre un petit dej quelque part pour aller chatouiller les feuilles de notre routard à la recherche des meilleurs plans et de la meilleure auberge… « LULU » nous sert un bon petit dej en grandes pompes et en faisant la gueule (il aime pas nos blagues !) …mais on ne chatouille pas mon ami le routard, car il est resté à la maison.
Pas très sympa, tous, ce matin.
_T’as oublié le routard léo !
_C’est pas moi c’est Amo !
_Non, moi je l’ai posé sur la table du salon !
_Bah oui pourquoi tu l’as pas pris ?
_MAIS, parce que c’est toi qui l’avais laissé à la gare, alors
BREF.
On commence donc notre périple a Oaxaca sans avoir la moindre idée d’où se diriger.
On achète un plan dans une librairie en pleine période de rentrée des classes, avec nos sacs à dos on fait presque partie du décor.
Après 4 hotels (trop cher, trop moche, j’aime pas l’aquarium) et quelques textos échangés avec une colloc bienveillante qui interview routard, on se dégote une auberge à l’architecture bien mexicaine. En carré autour d’une cour et des murs de toute les couleurs, des hamacs et des plantes.
Le paradis s’appelle MEZKALITO.
…mh. Ca me dit quelquechose ? Ah oui. Le Mezkal est l’alcool de la région. Un peu comme la téquila… mais bien 5 fois plus fort en alcool. Ayayayay.
En attendant la ville de Oaxaca est magnifique, les couleurs, les rues coloniales, le centre, les Eglises, les maisons juxtaposées qui ne font jamais plus de deux étages… l’atmosphère y est délicieuse, joyeux, calme et bercée par quelques musiques et excentricités.
On attérit dans un dortoir d’une 20aine de personnes, perchés sur nos lits superposés ; on rencontre assez vite une bande de français. (Z’avez pas un routard ?, non parce que Amo et Léo…)
Ce sont des jeunes cools (ouuuaiis) qui vadrouillent pendant un mois dans ce grand pays juste après avoir passé leur Bac. Exactement comme on a fait avec Greg, Amo et Hugo en Californie, il y a deux ans.
Seulement ce sont presque des habitués du pays, les parents de la fille ont une maison au bord du Golfe.
Même mes sauvageons de lémuriens accrochent avec les nouveaux jeunots, car ils sont tous des fanas de Batterie.
Parfait : ni une ni deux et ils nous parlent d’un bon bar pour le soir, 5 minutes plus tard j’ai la main noircie par les indications qui y mènent.
(T’avais qu’à pas oublier le routard !
C’est pas moi c’est AMO !
Non, moi, … etc)
On va se promener au hasard de cette superbe ville, quand la nuit tombe, sa musique sonne un peu plus fort et ses rues se remplissent pour écouter tout les amateurs qui donnent des concerts dans les bars.
On prend d’abord un pot tous les trois (parce qu’on s’aime), à coté du Zocalo. (ca veut dire que c’est la place centrale, il y a souvent un belevedere) ; qui est lui-même juxtaposé à une immense Cathédrale Baroque.
Sur la place il y a un bal façon 17e siècle, avec des robes pas possibles, c’est vraiment surprenant et drôle !

Je commande une michellada.
Leçon : une michellada c’est une bière servie avec du Jus de citron vert et des glaçons dans un verre dont les rebords sont recouverts de sel.
Leçon numéro 2 : … apparament c’est pas la même chose à Oaxaca. Les bougres m’ont servi une variante avec de la « salsa » à l’intérieur, à savoir une sauce rouge au chili, et les bords du verre étaient recouverts… de chili.
…Greg ? T’as soif ?
On finit même par aller manger un hot dog, car j’ai de grosses difficultés à me procurer de l’argent dans ce pays (messagesubliminalmessagesubliminalmessagesubliminal)… et on va retrouver les autres dans leur fameux bar… Mais qu’est ce qu’il à ce foutu bar ?
Patience. 60 pesos le litre de cocktail : voilà ce qu’il a.
On prend donc un (large) verre dans cet endroit glauque qui sent le rocknroll avarié et qui passe de la musique nase. Bah ouais.
Mais d’ailleurs la musique est bien non ?
Et puis il est pas si glauque ce bar !
Hé toi viens par là regarde on prend des photos c’et marrant !
AAAAH comme t’es moche ! hahahaha. EH ! tu crois que c’est lui ou moi qui ait la plus grande bouche ?
… et ainsi de suite.
Les Guns’n’roses semblaient alors crier leur invitation dans leur « Welcome to the Jungle » et nous de reprendre kneee kneeeeee nanananana kneeeee.
Un peu à la façon des chevaliers qui font NIE, pour les adeptes des Monty python.

Arrive l’Heure du Mezkal ; on commence par Julien, le joli blond à ma droite – j’en commande deux en fourbe pour mes lémuriens.
Ils ne me laissent pas faire « Un mas por favor »
Aie. Enfin, non, pas aie, pas aie tout de suite. D’abord un « Oh, mais c’est fantastique ca passe tout seul ! »
Leo=kekeeeette
Le joli blond à ma droite se gauffre de sa chaise en allant aux toilettes, son audience n’est pas indulgente : « Bichooon ! »
Moi je fais la maligne, mais 2 minutes et 30 secondes passent et youhouuu je rejoint les Bisounours, mais pas dans les nuages, sinon dans leur dernier épisode ‘les bisounours prennent un verre en enfer’ .
Les trois non-imbibés de la troupe nous quittent, j’entame une grande discussion avec Julien. Il veut faire du théâtre, alors nous parlons longtemps longtemps beaucoup beaucoup. (c’est vous qui voyez double, c’est pas moi).
Je l’aime bien ; il dit quelque chose que j’ai trouvé génial , avec sa tête bouclée d’enfant blasé « je fais des conneries qui ne sont pas drôles ».
C’est beau ! C’est exactement ce qu’on fait quand on est jeune et qu’on a envie de dire «je vous emmerde tous autant que vous êtes », on fait des conneries pas drôles. Elles ont cela de si particulier qu’elles ne sont pas drôle.
Atypique définition de la connerie, mais suffisamment perspicace pour pointer le petit doigt sur la crise effrayante de l’adolescent lambda, surtout venant de la part d’un jeune joli blond qui vient de se faire tatouer un signe aztèque sur le bas du ventre et de se faire plein de trous dans les oreilles… !
Ce sont ses ‘caprices de Marianne’
(nb : le jeune homme n’a particulièrement pas de chance ; il apprend sa cocufication ici au Mexique en voyage avec sa Belle, et le retour est encore loin. De quoi remettre en question le fait que les cocus sont des chanceux)

Vendredi 15 aout 2008.
Le réveil le plus difficile qu’aie connu un homme (ou moi) depuis le bigbang.
Je suis malade, aie, oui, très malade.
Comme ca ressemble plus à une grippe, alors je me rassure en me disant que ca n’est pas (uniquement) de la faute du Mezkal. N’empêche que je n’en bois plus depuis.
Ce vendredi fut l’apothéose de la journée de Loose (avec un grand L). Donc pour ne pas faire dans la demi-loose, les lémuriens se décident pour un Burger King… et au lieu d’aller visiter l’ex-convento Santo Domingo, on va faire une sieste. Je suis toute pleine de fièvre, les autres sont simplement tout plein de flegme.
On dormira 3h, perchés sur nos lits en hauteur.

On va se balader au marché, Amo s’achète un Pancho, Greg tombe amoureuse des chemises mexicaines qui lui vont aussi bien qu’a Jim Morrison (l), et moi j’achète des colliers pour mon amour de frère.
(nb : charles c’est toujours Amo qui l’a)

Un peu fatiguée de rester couchée et fiévreuse, je sors faire trois course et je cuisine un repas au lémuriens de mon cœur ; il y a des argentins dans la cuisine (les même qui parlent si fort dès le matin et qui se trimballent tout le temps a moitié nus dans l’auberge). Il y en a un qui viens me parler :
« KERECH KE TEHACHIOUDA »…
Mmmh…qu’est c’qui diiit? T’as trouvé facilemeeeent ?
Oui donc ca c’est l’accent argentin : Quieres que te ayuda ? Tu veux de l’aide.
Je tente le réponse-sourire, ca marche mal.
Et puis, cerise sur le pompon (ou ce que vous voudrez), je me suis décarcassée pour faire un gigantesque plat de pates…qui s’avère être dégueulasse.
Je regarde Amo, je regarde Greg : ils ne disent rien.
Bon.
Mais Amo se trahit (et prouve qu’il a un minimum de goût), devant le reste des pâtes « on en fait quoi on le file aux autres ? » (Cette auberge est plus qu’une auberge, c’est une communauté de jeunes baroudeurs de toute part du monde, une perle…)
Soit. Mais là Amo, d’un coup d’un seul lance « AH NON ! On peut quand même pas leur donner ça … c’est dégueu »
On prend un petit fou rire bien mérité, et je vais me coucher avec mon tube d’aspirine et mon mp3 rébarbatif.

Samedi 16 aout 2008, 10H.
Orgie de petit déjeuner à grands coups de pancakes et départ à Monte Alban. Ce sont des ruines à 10 minutes de la ville, elles sont magnifiques.
C’est un endroit paisible, parfait pour la convalescence du mammouth que je suis avec mes deux lémuriens.
On a même la foi d’aller se faire la visite – enfin – du couvent dominicain… et il est absolument superbe sous un grand soleil de ses parures blanches et dorées.
Au rez-de-chaussée il y a une grande bibliothèque qui me replonge dans mes souvenirs d’enfance de la Belle et la Bête.
Quand on ressort, il y a un mariage sur la place, avec des effigies des deux mariés à bout de bras d’une quinzaine de femmes-frida-khalo qui dansent avec leur Diego. Dans l’église il ya des chœurs fous qui chantent, c’est décidé : je veux me marier là-bas (oui, on sait, Si et seulement Si… mais quand même).
On se balade toute la journée, et pour boucler la boucle, on se retrouve dans ce même restaurant où nous avions petit déjeuner le premier soir, avec LULU, et il ne nous trouve toujours pas drôles.
Bon.
On prend donc le bus Samedi, dimanche nous sommes au DF.

Dimanche soir, nous nous préparons, mouchoir à la main, au départ de Greg le lendemain… Alors tous les trois on se hisse au quartier d’expat super sympa qu’est la CONDESA et on va se faire un super restau italien.
Un bonheur de tous les instants, après tous ces tacos indigestes qui nous on fait tant de violences.
Nous buvons même du vin. C’est cher, très cher. Mh. C’est bon, TRES BON ! Recommandes en une ! Nos papilles de français chantent la marseillaise, leur main tendrement posée sur nos cœurs de coqs.
Le lendemain, ca sera le tour d’Amo de fêter sa dernière soirée mexicaine.
Alors voilà, on essaye de rassembler plein de monde, mais le lundi de retour de week-end, c’est désert, le faux-amoureux qui n’avait pas de moustache et qui était fort grand nous posant un lapin de la même taille que lui, nous nous ravisons et pensons « nous ne sommes jamais mieux servis que par nous même ». Il y a ce petit bar à chicha pas loin du tout qui est, parait-il, fort sympathique.
Quand nous y allons enfin avec Amo et Agathe, laissant Elodie à son humble labeur d’étudiante, alors nous nous retrouvons face à une porte qui ne compte pas s’ouvrir. Garce !
Nous ne manquons pas de ressource… « Nous ne sommes jamais mieux servis que par nous même » n’est ce pas ; alors voilà. Nous passons voir le magicien Oscar (le gentil timide qui est au Seven Eleven) et chargons nos bras d’une ou deux corona… direction : le toit !
La dessus, avec un large tapis, quelques verres, ma petite guitare Guapita, mes deux collocs aimées et mon cousin aimé, nous voilà posés par terre avec une vue sur mexico qui en ferait frissoner plus d’un… quand c’est dégagé on peut voir cacapotepl…Cacapot, popocatepl ! voilà c’est ca. Bref. Le volcan sur les hauteurs de México.
Et la nuit, c’est une mer de lumière qui nous entoure, devant derrière a gauche a droite partout partout partout, comme si nous étions dans le creux du nombril d’une luciole folle.
Je passe ma soirée avec Amourette, sur le toit, à chanter des chansons et à philosopher, il va bientôt être 5h et toutes ont été se coucher.
Marjo viens nous sonner parce qu’on fait trop de bruit, quand nous sommes en train de redescendre… « Je me lève dans 1h moi ! » ah oui ? (ah bah nous on va se coucher ! hahaha)
Le triste départ d’Amourette finit par arriver, et nous passons encore la matinée à philosopher sur la vie, sur les deux seuls sièges de le colloc’.
Nous sommes mardi, j’ai donc cours à 19h, Politique extérieure comparée, ou plutôt devrais-je dire « théorie des penseurs sur ce qu’on peut faire entre pays appliqué au Mexique, voisin le plus important des Etats-Unis, première puissance mondiale, donné par un professeur qui n’avale pas suffisamment sa salive quand il parle et qui est sensiblement misogyne mais uniquement avec moi ».

Dans ce cours il y a un garçon derrière moi (oui enfin on sait qu’il y a des élèves, mais là je fais un mouvement de caméra pour que vous compreniez), il s’appelle Daniel.
Et il a les cheveux longs.
Et comme dirait mon Grand-père Poupy (qui ne dit que des choses biens) : « Cheveux longs, idées courtes ! » BIEN DIT POUPY !
Ce jeune garçon est adorable, certes, et moi je suis mauvaise langue, certes.
Il est venu me parler dès les premiers cours, car il rentre à peine d’un échange avec Sciences-Po Aix. Il parle très bien français, adore paris, et puis c’est tout.
C’est tout jusqu’à ce que, ce même jour de la rentrée, je le croise dans l’épicerie en face du Tec et qu’il propose de me ramener.
Je blablates avec lui sur le chemin, il est vraiment sympa, marrant, il fait de la photo, il raconte plein de trucs et il se marre. On se marre !
Mais les semaines passent et mon nouvel ami fait sentir sa présence via la technique du mec toujours présent, vous me direz, c’est ce qu’il y a de plus sûr.
Il est toujours à l’affut pour m’envoyer des textos, me proposer des trucs (Manque de bol, en ce des débuts mexicains j’ai mon momo qui est là, alors on se trimballe, et puis de toute façon je suis toujours en voyages)
J’ai déjà raconté plus haut (ceux du fond de la classe se mordent les doigts, parfait, je propose même qu’ils les bouffent) que le jeune homme s’était mis à courir inopinément alors que nous prenions un café pour revenir 5 minutes plus tard avec des mouchoirs - j’avais un petit peu de terre sur le bras, manque de bol, à son retour, la terre avait déjà été délicatement transférée en valeur ajoutée sur mon jean-.
Bref. Le garçon est donc très attentionné. C’est bien.
Mais ce soir là, il a des nouveaux plans. A la pause (je ris derrière mon écran), il me tend un petit bout de papier plié.
Je me retourne « Qu’est-ce que c’est, ca ? » «C’est pour toi » Je fais la fille à l’aise et tranquille Emile, je le déplie comme un snickers que j’avais, à cet instant là, bien envie de manger, et il m’arrête « C’est mieux si tu l’ouvres après »
Je lève mon sourcil gauche, ou droit, je ne me souviens plus et vous prie de m’excuser, et j’engouffre le mot dans ma trousse.
Vous pensez bien que je l’ai lu en douce pendant le cours :
C’est un papier rayé, découpé joliment au ciseau.
Il dit « J’AI UN PROBLEME : JE VEUX ME GAGNER TON CŒUR, PAR CONTRE IL A L’AIR D’ETRE UN GROS, SI NON IMPOSSIBLE, PROBLEME A RESOUDRE »
!!!
C’est mignon.
Sans oublier que derrière, il y a trois autres petits points qui donnent sur un dessin de rubikube, légèrement colorié au crayon.
Je souris.
A la fin du cours, je file comme si la flèche de cupidon se pointait hostilement sur mon derrière et ne perds pas de temps dans les couloirs. Je vois Daniel qui dit un mot dans l’oreille de son camarade et qui accelère soudainement le pas vers moi.
Meïdaï, Léo à tour de contrôle, envoyer moi un hélicoptère, une voiture, un vélo, un tricycle, une trottinette, que sais-je, MAIS VITE !
HOP le mal est fait, j’ai une main composée de 5 doigts qui attrape mon bras.
Je me retourne avec l’option sourire Bright© et dubitatif (quiii me paaarle ?)
C’est Daniel (ça alors ! jsuis l’pape et j’attends ma sœur)
Il me tends un objet non identifié
MEIDAI, LEO A TOUR DE CONTROLE, ENVOYEZ LES SNIPPERS !
Je garde mon sourire figé (après tout je ne suis pas encore sensée lui en vouloir de m’avoir écrit ce petit mot adorable… etd’avoir traité mon pote et partie intégrante de mon corps, mon cœur, de« GROS »)
L’œil droit planté sur l’homme, je descend rapidement l’œil gauche vers ses autres 5 doigts qui me tendent quelque chose.
Déjà un constat : 5+5, ce jeune homme à dix doigts. Non. Ce n’est pas ca qu’on voulait savoir. Qu’est ce qu’il tient, pétard de Brest ?
Il tient un Rubikub©.

La tour de contrôle m’a lâchée.
Je regarde l’engin. Les jaunes d’un coté, les verts de l’autre. Ce truc est parfaitement mis en place.
Mh. Donc ce jeune homme à dix doigts, et il les utilise pour faire des rubikub©. Soit.
« C’est pour toi »
« Ah ! » (Sourire Bright, œil droit qui tente de revenir à sujet n°1) « C’est pour moi ? Non mais arrête c’est trop gentil ! »
(Qu’est-ce que je peux être conne quand j’veux ! « C’est trop gentil ! » ! Quelle quiche !)
Il insiste, je le prends et l’assure que je lui rendrais la semaine suivante.
Ce fût chose faite, sauf qu’après avoir joué avec dans le Taxi, j’ai jamais pu lui rendre ses belles couleurs initiales.
Sous les ordres de la tour de contrôle, je me suis empressé d’envoyer un petit message à mon ancien-nouvel-ami, pour lui adresser toute mon émotion quant à ses attentions, et lui conseiller de bien faire attention quant à ses émotions, car, c’est compliqué, j’ai déjà rencontré l’homme de ma vie, oui, oui, alors peut-être dans une autre vie, quand il sera chat et moi taupe, nous nous reverrons.
Fin de l’épisode.

Avec le prochain, nous passerons une soirée tout à fait incongrue à la Pata Negra, reflet des deux cotés de la médaille mexicaine, et nous partirons entre filles à la plage de Zihuatanejo, ce sera le 24 août, nous serons toujours en retard, mais j’arrive avec LE RESTE ne vous laissant pas en lui.

Ma chère famille, mes amis chers, Saint-Glinglin, l’aigle Mexicain, tous les lutins de mon cœur, Daniel, Roxy, mon amour,
Bonsoir.

mercredi 10 septembre 2008

(#6.5) Quelques mex-hics pour passer le temps…

J’ai beaucoup de retard, mais souvenez vous, on dit du recul ici, on est entre intellectuels (merde !)
ALORS VOICI QUELQUES NACHOS AU GUACAMOLE EN GUISE DE PETIT FOUR ET DE VIN ROUGE (raaaah)

- La pharmacie est un vrai lieu de folie. Il y en a une en bas de chez nous, qui s’appelle PAIS CORONADO (mon espagnol est toujours approximatif, mais la soronité me rappelle un peu trop la marque de bière nationale) ; et le principe est qu’elle vent LO MISMO PERO MAS BARRATO (la même chose mais en moins cher). Concept !
Ils font des opérations marketings tout le temps, et leur mascotte est un petit vieux qui est le « docteur sympathique ».
Merveilleux personnage, dont on vend des poupées-effigies à l’entrée.
Tous les jours, les employés essayent de vous attraper dans la rue pour vous faire goûter la dernière vitamine WSDSD qui va vous mettre un grand coup de pied au baba dès le matin…
(il faut dire que les mexicains ne sont vraiment pas du matin, les rares fois où on s’est tapé une motiv’ matinale pour prendre un café et aller travailler… on s’est retrouvées un peu sur la paille, où alors seules, à partager le café avec le serveur qui lui-même est bien dans le paté)
Tous les week-ends, il y a un spectacle devant la vitrine, c’est magique : deux hommes sandwich déguisés en Dr. Sympathique se dandinent gaiement sur le trottoir, sur de la musique ENDIABLEE.
Nous nous mettons alors à nos balcons respectifs et nous rions.
Vive l’aspirine ! Oui Oui ! Achetez mon aspirine, elle est fraîche, elle est pas chère !
Cette même pharmacie vend des pinces à épiler juste derrière la caisse. Si vous regardez de plus près, l’approche marketing est un peu moin réussie que l’homme sandwich puisqu’ils ont embauché la femme au sourcil mac donald’s pour faire la photo.Qu’est ce qu’on peut dire ?! On est au Mexique, jeunes gens, et le symptôme Frida Khalo est une blessure ouverte !

- Je vous rassure, les mexicains se roulent toujours des grosses galoches. Notre French Kiss est une tape dans le dos à coté.

- Le langage mexicain (attention cette remarque va être particulièrement fine et élégante, pleine de sens, enfin tout ça quoi) me parait bien plus apte à la PARITE entre homme et femme.
Oui mesdames, ramenez vos grosses miches par ici !
Un exemple : En France, le mot PUTE (je vous avais prévenus), et bien, le mot PUTE se dit PUTE et seulement PUTE, et il ne concerne que les PUTES, c'est-à-dire, NOUS LES FEMMES ! Ou bien ELLES.
Ouais, ELLES !
L’équivalent masc ulin n’existe pas (normalement) dans notre usage de la langue de Molière (d’ailleurs à son époque on disait « fille-de-joie » ce qui ne fait qu’appuyer notre thèse).
Soit.
Et bien ici, OUI MESDAMES , ici, on dit PUTA pour notre « fille de joie », mais également PUTO pour « homme de joie ».
Voilà tout pour cette remarque, prenons-en de la graine.
(PUTO est surtout utilisé au foot : dans les stades, dès qu’il se passe quelque chose de…, ma foi, « préjudiciable », et bien on élance les deux bras à l’horizontale, on gronde tel le tonnerre, et tous ensemble on crie PUTOOOOOO. Ce qui est drôle c’est que ca vise surtout l’arbitre –normal- mais en ce qui concerne les joueurs, ca s’adresse aussi bien à l’équipe adverse qu’à son équipe ! haha ! Dans les dents ! Vraiment fair play ces mexicains).

- Maintenant que je suis partie dans les trucs fins – et de toute façon j’ai déjà été dénoncée aux autorités parentales – je peux avouer un détail absurde de ma vie:
Je suis rentrée de soirée Jeudi dernier avec ma colloc Agathe, assez tôt, car pour être tout à fait honnête, je n’avais rien mangé depuis un p’tit bail et je ne me sentais pas très bien.
J’aurais du me souvenir des deux seuls proverbes Anglais que je connaisse ; à savoir « An apple a day keeps the doctor away » et « never drink on an empty stomach ». Enfin surtout du second.
Toujours est-il qu’un ami mexicain nous raccompagne et qu’on monte à l’appart. Comme il y a des gros coussins par terre et que la gravité me semble particulièrement élevée ce soir là, je me couche par terre, fatiguée, harassée, je me rends, elle m’a eue (si si, jvous assure. S’avez pas c’que c’est qu’l’altitude, vous les z’européens).
Mais Agathe –aussi surnomée « maman cochonne » par une âme rigolote (Elodie étant « sœur cochonne » et moi « bébé cochonne » - décidement cet article ne vole pas très haut – ...malgré l’altitude), bref, Maman cochonne s’occupe de Bébé qui se croit dans son bain de boue et elle se lance dans la conception d’un gigantesque plat de pâte, sophistiqué et fin.
« Tu vas en manger, hein ? »
« mmh ouaiiis »
« Sure, hein ? »
« hh »

Je n’en ai pas mangé.

Je finis par me lever, et Agathe me regarde.
Elle insiste « sûre que tu ne veux pas manger quelque chose léo ? »
(pause)
« ok ! »
Elle me regarde marcher jusqu’à la petite cuisine au coin de la pièce. J’ouvre le frigo.
(le frigo est un pessimiste de nature, il est rarement très très plein…plûtot constamment vide. Et pas a moitié).
J’ouvre la grande boîte de douze œufs, impassible.
Je prends un œuf.
Je referme le frigo.
Je retraverse la pièce sous les yeux dubitatifs d’Agathe ; je vais dans ma chambre.
Elle s’attend à ce que je revienne…
Je ne reviens pas.
Elle se lève :
« léo ? »
Je suis dans ma chambre, sur mon lit, une fois de plus battue par la gravité (particulièrement élevée ce soir là), je dors.
Et entre mes deux mains aimantes gît le petit œuf, bien inspiré d’avoir gardé sa coquille.

Fin de l’histoire.

- En parlant de chambre : J’AI MA CHAMBRE ! Après nombre de péripéties, de déménagements d’une chambre à une autre, me voilà INSTALLEE DANS LA COYOCASSIMA !
CHIDO GUEEEEYY !
Pour ceux qui dormaient au fond de la classe : je squattais dans cette colloc en attendant de me faire virer par l’arrivée d’un certain ROGATIlEN… qui s’est annoncé, a payé, à dit qu’il arrivait…. ET QUI N’ARRIVE PLUS ! youpiyaya youpiyoupiyaaaa !
Non, c’est pas foncièrement MECHANT , on le connait pas leg garçon. Tant pis pour lui.
Et puis de toute façon je serais pas partie, j’aurais partager le lit d’Agathe.
Pour les aficionados des Aristochats (comme nous) … « CHAUUUUUD, Douuuilllleeeet »
… ou pas !

- En parlant de Napoléon et Lafayette, les mexicains amoureux ne sont pas seulement férus de roulages de pelle, mais également de "gratte moi le dos".
Ou plûtot, les femmes grattent le dos des hommes, là, comme ça pendant des heures, du bout de leurs grands faux ongles manucurés.
D'ailleurs j'ai un exemple en direct devant moi, je termine et je vais lui demander si elle veut pas me gratter moi aussi, juste là en haut, oui, oui, un peu plus a gauche, à là c'est parfaaaiiiit (soupir).

"Ou pas" bis.

- La coyocassima s’enrichit. Je garderais le secret, mais il y a effectivement des boîtes (recyclées depuis le pot de nesquik) dans lesquelles on dépose une petite (toute petite) partie de notre fortune dès que… Et la je vous laisse imaginer la suite.
J’ai suffisament été scandaleuse pour aujourd’hui.
Papa, tu peux t’abstenir d’imprimer ce post pour les grands parents, mais dis leurs que je pense à eux très fort et que je travaille beaucoup. ;)

- Certes, je ne travaille pas beaucoup, mais pour le moment, j’ai dégoté que des 90% à mes partiels. Hinhinhinhin.
(pour le moment)

- Très drôle: la semaine dernière je zonais en cours d'histoire de l'art, le pif en l'air, alors que tout le monde était penché sur son texte. Je regarde l'écran d'ordinateur du prof qui est rétroprojecté en immense sur le mur du petit amphi. Il écrit un mail. soit. mh.
... QUOI?
Je me réveille sec, malgré l'heure matinale-ou tardive, car je rentre de soirée... ca n'est pourtant pas une hallucination: hahahah dommage, je suis la seule à voir ca, mais Antonio (le prof) écrit un mail... à sa conquête de la nuit!!! Sa parle de sa nuit d'amour, de l'odeur de sa peau etc etc..
PPfffrhahahaha
(quoi? on peux plus rire maintenant?)
il lève le pif à son tour, se rend compte de son erreur et HOP éteint tout d'un coup sec. S'il avait pas été aussi mate de peau je suis sure qu'il serait tout tout rouge. Comme quoi ca a de nombreux avantages la mexicanité.

- J’ai dansé la Cumbia avec un député, hééé ouais.

- Le passeport français (ou devrais-je dire, le passeport FrancaisE, pour continuer à être chic)… ca vend du rêve !

- Je n’ai jamais autant peu fait de shopping de ma vie. Oui, vous avez bien lu : PEU. Ici c’est la loose ; c’est cher, c’est d’un style tout à fait douteux et la mode est toujours au plus cheap de ce que nous ont donné la fin des années 1980.

- Poursuivons dans le mauvais goût. J’en profite pour faire un pack : Il y a des ordinateurs incrustés dans les murs de la fac, qui passent en boucle des promotions, messages etc.Régulièrement il y en à un sur fond rose où il y a écrit : VASELINE, Un jour quelqu’un en manqueras et ca pourrait être toi.
(…) ?
Je ne suis pas sûre de moi devant l’étrangéité de ce message, entre autre promotions de troisième cycle d’ingénieur, mais pour être honnête, je n’ai pas encore osé m’arrêter dans la foule et me poser devant l’écran pour confirmer cette folie.
Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit de Vaseline. Ensuite, nous sommes dans le noir le plus profond.

SUR CES BELLES PAROLES DE POESIE , Cher jury, mesdames et messieurs les jurés, Jim, Roxy, Mon amour,

UNE DERNIERE INFORMATION de notre envoyé spéciale, que je viens de noter dans mon cours matinal (très matinal, 7h), d’histoire de l’art latinoaméricain.
Les mayas, dans le calendrier formidablement intelligent, mathématique et astronomique qu’ils ont établit grâce à leur grand talent, ont annoncé, il y a plus de 2000 ans, que la fin du monde était prévue, au jours près…(prenez bien note)

LE DIMANCHE 23 DECEMBRE 2012.

Vous pourrez pas dire que je vous avais pas prévenus.

SALUDOS

PS : l’épisode 7 racontera le premier voyage à Oaxaca avec mes lémuriens, leurs départ bien arrosé, la folie perdue et retrouvée à Mexico, les rencontres incroyables, le week-end nénétiens à Ixtapa-zihuatanejo, les partiels, le MARIAGE INCROYABLE à Cuernavaca, ETC ETC ETC…


En attendant, je vais prendre quelques vacances (non, jvous assure, ca ne me pose aucun problème d'éthique) pour retourner à Oaxaca et fuir vers PUERTO ESCONDIDO, côte Pacifique, flirter avec les ouragans.

lundi 1 septembre 2008

JE ME PRENDS EN PHOTOS, TU TE PRENDS EN PHOTO, IL SE PREND EN PHOTO, NOUS NOUS PRENONS EN PHOTO, VOUS VOUS PRENEZ EN PHOTOS, ILS SE PRENNENT EN PHOTO

Et ca donne ce que les non-facebookiens pourront voir grâce aux liens suivants:

+ Album 1 :
http://www.facebook.com/album.php?aid=34176&l=1a57b&id=703401271

+ Album 2 :
http://www.facebook.com/album.php?aid=35248&l=23052&id=703401271

+ Album 3 :
http://www.facebook.com/album.php?aid=38513&l=488e6&id=703401271

+ Album 4 :
http://www.facebook.com/album.php?aid=39682&l=a5028&id=703401271

Et pendant ce temps là...

ON S'INQUIETE POUR PAPA.
Aux dernières nouvelles, de notre envoyée spéciale, trois éléments sont autant de mise en gardes contre la folie précoce qui atteint notre géniteur. Voici la dépêche:

1/ VH a vu un ovni a la Faye et nous a obligé à nous les cailler dehors à 22 h piles tous les soirs dans un silence religieux pour scruter le ciel et retrouver l'ovni. Véridique

2/ Hier. on passe dans la rue. on voit un squatteur sur un bmx (qui a donc un velo tres bas, tu vois)
la papa en voiture freiiiiiiiiine.
VH dit
" mais lorraine regarde ce mec il est bien trop petit pour faire du velo tout seul!"
"mmh. il à 20 ans Papa".

3/ j'ai (lorraine) écris pour rigoler sur le vrai frigo que "charles-a-fait-caca-dans-son-lit" (en fait c'était juste une bataille d'abricots). VH rentre du boulot et, reflexe archaique, il se jette sur le frigo. Il voit, et on entend :

"charrrrrrrrrrrles c'est pas vrai!!!!!!(genre tres enervé et tout rouge)
t'as chié dans ton lit?? t'étais bourré ou quoi??"

MOBILISONS NOUS!