samedi 22 novembre 2008

Une histoire de gazon en plastique.

Jules Renard a dit "Les absents ont toujours tort"... et vous aurez raison de penser: "Merci léo, mais tu n'es pas obligé de citer Jules Renard quand tu sors un proverbe populaire."

Je sourirais alors calmement et vous demanderais de ne pas me couper la parole :

Jules Renard a dit "Les absents ont toujours tort ... de revenir".
Je reviens au Mexique après l'avoir abandonné à son sort pendant 11jours... et je suis revenue!
Quand nous partions vers l'aéroport avec Claire, avec qui nous avons la folle idée de partir, et le culot de le faire, ce mercredi 29 octobre au matin, le conducteur du taxi était particulièrement bavard et curieux, sur notre pays, nos vie, la raison de nos exils...

Il a dit "vous partez aux Etats-Unis? Alors vous ne reviendrez pas, vous ne voudrez jamais revenir au Mexique" "Pourquoi? s'insurge Claire, bien sûr que si!"
Qu'est ce que fut alors New-York? Une parenthèse? Très certainement. Une parenthèse dans laquelle on aurait écrit en gras, italique et souligné, parce que, quand même, nous ne sommes pas n'importe où : nous (pause) sommes (pause) à (pause) New-York.
Avec toute l'insolence du monde, nous sommes à (New-York). Objection de mon propre ministère de l'intérieur (qui n'échappe pas à sa condition intrinsèque de perpétuel rabat-joie cynique): "Bon bah ca va aller Léo, calme ta joie, c'est pas comme si t'avais jamais voyagé".
Certes...mais si j'insiste c'est pour le Mexique.
L'enfant capricieux, bruyant et joyeux, l'enfant beau comme la terre et dont les yeux clignent, vous laissant voir en eux la mer des caraïbes et l'infini, le soleil et le froid, les ruines de son passé sous ses pieds, mais il tient dans la main la cloche espagnole dont le bruit résonne dans les fossés qu'ont vidé le passé. L'enfant dont la maison est de tant de couleurs, qu'un soleil au zénith, qui se posterait fièrement, ambitieux, orgueilleux, devant une averse tropicale, ne pourrait reproduire dans ce pédant cliché d'arc-en-ciel, aucune d'entre elles.
Mon enfant, nous te laissons, nous te reviendrons!
(Voyez vous ca, léo, Eléonore Hamelin, (je précise mon vrai nom pour tous les non-intimes qui m'espionnent avec raison ou déraison) se prend pour la mère d'une patrie, qui peut-être n'a pas de devise nationale, ce n'est qu'un enfant après tout ; qu'un enfant de 106 682 500 habitants et d'une superficie de 1 972 550 km². Beau (gros) bébé!)
Petit topo: j'ai découvert que la traduction d'"arc-en-ciel" mot plutôt simple de compréhension en français l'est beaucoup moins en espagnol : arco iris. Alors pourquoi "iris"? En référence au végétal, peut-être "plus de 210 genres de ces iridacées et plantes à bulbes, botaniques ou horticoles", bref l'embarras du choix, le même embarras qu'inflige l'arc aux artistes et pauvres décorateurs d'intérieur. Quelle misère.
Ou alors peut-être est-ce une référence à la mythologie Grecque, Iris, messagère d’HERA (sœur et femme de zeus : c’est dégueulasse, et déesse de tous les trucs de femme au foyer). C’est Iris qui s’occupait de l’entretien, cela dit, toujours à exécuter les ordres de sa patronne, faire sa toilette, par exemple, quand Héra rentrait des enfers, la gentille Iris l’enduisait de parfums pour la purifier. Elle faisait aussi des trucs un peu plus hors-norme : elle devait être un peu coiffeuse puisqu’elle coupait « le cheveu fatal » des femmes qui allaient mourir.
Bref. Pour le moment, pas de quoi casser 4 pattes à un canard, Iris n’est qu’une souillon !Pas si vite Papillon, voilà la réponse (très forts ces grecs) : Iris est représentée le plus souvent comme une gracieuse jeune fille, dont les ailes brillent de toutes les couleurs réunies ; l’arc-en-ciel, puisque c’était notre question, n’était au fait que la trace laissée par son pied lorsqu’elle descendait de l’Olympe jusqu’à la terre porter un message.
Fort heureusement, le climat mexicain n'impose pas à ses pauvres habitants ce genre de bran...Gymnastique intellectuelle, et pour cause, ils ont pensé à tout: le climat étant tropical, quand il pleut il pleut, quand il fait beau il fait beau.
Toujours est-il que Jules Renard nous provoque, décidemment, car il est vrai que nous étions bien à New-York... Le froid de la ville, son culot de mégalomanie, son charme, pourtant et sa population, belle et de toutes les couleurs (en deux mots le symptôme benetton) ; au fait son incroyable caractère nous a fait un moment oublier le Mexique.
Certes, nous répandions dans chaque couche où nous nous arrêtions de la Tequila et le récit de ce que vous offre une vie à Mexico, et pourtant...?
Me voilà, capable, plus que jamais, à faire mon putsch ici comme il se doit. Je vous rappelle que c'est tout de même le but suprême de toute cette entreprise, et que vous le vouliez ou non, vous êtes désormais complices...et prévenus. Et comme Jules Renard et les autres prétendent: "un homme prévenu en vaut deux", alors nous voilà plutôt nombreux à soutenir ma cause! Je m'en réjouis. Pour qu'une troisième intervention française soit une réussite, il faut considérer les erreurs passées. Etant une grande amie historique de Louis Napoléon de Bonaparte, devenu Napoléon III par admiration pour Tonton et parce qu'on n'est jamais un Bonaparte au pouvoir sans devenir un Napoléon, bref, étant sa grande amie je sais ce qu'il a mal fait.


Premièrement, le frenchie s'est dit "C'est la guerre napoléon'', il faut donc y aller. Profitons du bordel qui secoue le Mexique dans les années 1860, et je vais pouvoir y installer tranquille Emile mon pote Maximilien...Tout ca pour quoi? Une petite hacienda en guise de maison de vacances? Pourquoi pas...mais surtout me faire pote avec le Pape en lui disant que là-bas, les anglo-saxons ne mettront pas leurs vilaines pattes, ca sera un empire, oui, et un empire catholique, s'il vous plait! Agissant de cette manière notre ami Napo se mettait sa femme dans sa poche, cette sainte femme, car elle était très religieuse la bougresse. L’impératrice Eugénie Montijo, de surcroit, parlait espagnol puisque elle est originaire de Grenade (et pourtant croyez moi ca n'est pas une bombe: clap clap clap quelle bonne blague)Mais nous pouvons nous arrêter là : Le sot a donc fait un première grosse bêtise: écouter sa femme.
Croyez-moi, je ne tomberais pas dans le même panneau. (Tomber dans le panneau, quelle drôle d'idée, tomber sur, trébucher sur, se prendre le, mais tomber dans? mystère, hirondelle et papillon)
Autre bêtise : croire que les futurs rois du monde, j’ai nommé les américains, allaient laisser un empereur FRANÇAIS (AH LES CHIENS !) se mêler de ce qui ne le regarde pas, nos voisins et amis de chouille, les mexicains ? Avec la moustache qu’arborait alors Napo Très, c’était d’avance griller pour lui, les américain on filé des armes aux gros, et les gros on viré Napo, PLEIN GAZ ! Au fait, on a globalement gagné un peu partout, Napo et son peuple, à part une petite taloche militaire desservie à Puebla, mais qu’importe, le gros moustachu/barbu est rentré à la maison boire du pinard, et Maximilien s’est fait exécuter à Santiago de Guanajuato, où j’étais la semaine dernière : un village superbe ! Vraiment !
On perçoit donc BIEN EVIDEMMENT les deux autres erreurs commises par Napo : il a délégué ! Il n’a pas été suffisamment fort pour assumer qu’il allait faire un putsch à lui tout seul, alors il a fait comme siiii, au faiiiit, c’était pas vraiment lui mais aussi son pote Max qui voulaient se marier là- baaas, alors vous comprenez, comme ca, entre nous, on pourrait s’arranger… NON NON et NON. Un chef c’est un chef, et Napoléon aurait du dire haut et fort : « C’est MOI le chef ! C’est Moi qui décide si c’est le grillon au cauchemar».

Petit astérix : pour tous ceux qui ne comprennent pas mes petits dérapage avec Napoléon, je vous prie de bien vouloir aller vous renseigner en deux temps trois mouvement ici : http://www.youtube.com/watch?v=Gq_EvK8BAuw : je vous rassure c’est complètement idiot et génial.
Troisième erreur : Napo a sans doute voulu bien faire en portant la moustache, mais en réalité il s’est complètement Equivoqué ! Oui messieurs ! Car au Mexique on porte FIEREMENT la moustache, grande, petite, fine, taillée ou touffue, mais jamais O grand jamais, les mexicains ne porteraient à la fois la moustache ET LE BOUC ! Duo perdant !Et Napo a perdu.
Alors voilà. Revenons à nos moutons, pour m'actualiser un peu sur les méthodes impérialistes les plus efficaces de nos jours, rien de tel qu'un petit tour coté US en pleine période électorale. Voilà comment j'ai été à l'école pendant 11 jours chez les voisins... Et c'était incroyable! New York, la grande pomme (c'est justement comme m'appelle mon père): nous étions donc faits pour nous plaire!
Les 2 premiers soirs/jours nous nous planquâmes dans Harlem, dans une auberge de jeunesse pleine de jeunes. L’endroit était une vieille maison retapée avec plein de lits superposés, quelques canapés et casiers, et surtout avec des salles de bains d’époque. Autant dire qu’il fallait faire la queue le matin pour avoir la chance de prendre une douche avant 14h.Mais c’était très sympa, des jeunes cubains tenaient l’endroit, vraiment « buena onda » comme on dit chez les mexicains.
Et puis quelques jeunes paumés, un italien de 30 piges, des verres de lunette comme des culs de bouteille, qui veut devenir architecte aux Etats-Unis mais qui n’arrive décidemment pas à se mettre à l’Anglais…
Beaucoup beaucoup de français, ou de francophone, même des lyonnois, fou, l’un d’entre eux, en me croisant dans la cuisine a même osé « dis donc tu es lyonnaise toi non ? » HORREUR ET PERDITION. « Euh oui mais…MAIS POURQUOI TU DIS CA JE T’AI RIEN FAIS MOI !? ». Ma grande peur, de toute évidence, fut qu’il n’évoque alors un « accent lyonnais ». Heureusement, il s’abstint…en revanche sa réponse n’avait rien de plus étonnant (et donc effrayant), il ne m’a pas dit que je puais le Saint-Marcelin, certes, mais il a dit « tu t’habilles comme une lyonnaise ». Entre mes dents, l’incontournable « et ta sœur » a sifflé en silence. Gros nase va, ca s’habille comment une lyonnaise, ca se met des saucissons en ceinturon ?
Oui. Donc tout ca pour dire que New-York REGORGE de français de toutes parts, et pour cause, on n’y avait pas pensé, mais c’est la Toussaint.
Autre rencontres Harlemesque, bien que soyons peut restée à l’auberge, David M, un jeune poète et écrivain de livres de sciences-fiction pour enfant, habitant dans cette auberge par faute de moyens, hollandais, et ayant pour particularité de ressembler comme deux gouttes d’eau à Adrian Brodi, le même costume noir trop court au niveau des pieds. C’est lui ! Du coup j’ai accepté de lire ses poèmes… qui parlaient des thèmes très peu cliché de l’amour heureux et l’amour déchu, la politique qui mène au chaos, et l’envie d’ailleurs ou les corbeaux n’existent pas. Bon. N’empêche qu’il ressemblait à Adrian Brodi !
Donc nous voilà à traverser la bonne humeur de Harlem dans le soleil, boire des Starbucks le matin, et traverser Central Park à pieds. Le froid est là, il nous glace mais nous enchante, nous respirons comme nous ne respirerions pas au DF.
Nous sommes Vendredi, et ce vendredi n’est pas n’importe quel vendredi : c’est Halloween !Comme prévu, à partir de ce soir c’est Marianne qui nous accueille dans sa colloc, Upper East Side. Enfin qui m’accueille moi toute seule, car pour la première fois du voyage, nous déchirons notre duel avec Claire, elle va rejoindre un de ses amis avec qui elle passera la soirée, folle, je crois, dans une soirée minimale, circo loco et c’est toi le loco, nous la récupérerons que 48h après.
Quant à moi je débarque chez Marianne, son appart est très cool, elles sont trois filles dedans, et en plus il y a plein de petits fours car un apéro se prévoit ce soir même. Comme je n’ai pas eu la présence d’esprit de me ramener avec un déguisement, je vais où m’indiquent Marianne et ses collocs, au « rickys »… il est 18h, 19h peut-être, autant dire que le magasin ressemble à une aire d’autoroute au départ de la côte d’azur un 16août (dit la fille qui n’avait jamais conduit) (mais on se comprend) ; et je me cherche donc un accoutrement pour la soirée. Ce qui a de drôle dans ce magasin (et dans tous les autres), c’est le choix de costume pour fille.
Excusez-moi, car je vais être vulgaire, mais le choix, donc, se résume à ca : pompier-pute, femme de ménage-pute, infirmière-pute, Marie-Antoinette-pute, pirate-pute, sorcière-pute, policier-pute, prisonnier-pute, pute-pute, et nous y sommes. J’ai choisi : marin-pute. Le même chapeau que Popeye et un seule et même bout de tissu pour faire haut et bas…soit. J’ai quand même eu la décence de rajouter des habits un peu en dessous un peu au dessus, pour être reléguée au rang de mousse-pute. Suffisant !
Ce soir là, j’ai donc dit à Quentin que je le retrouvais. Quentin, parisien, voisin, collègue, complice de chouille, de gueule de bois, de voyage en caddie et de bulle de savon, joie de revoir sa tête d’égyptien, descendant du grand rabbin d’Alexandrie, parait-il. Chez lui, d’autres têtes blondes bien connues de Sciences-Po, et des bons cds de « électro hamburger » mixée par son colloc, qui , soit dit en passant, aime beaucoup les chiens, et d’ailleurs il y a des chiens dessinés dans la salle de bain. Oui monsieur.
Je ne devais passer que pour l’apéro, mais je passerais finalement la soirée, faisant imbécilement l’impasse sur ce qu’il se passe alors dans l’appart de Marianne, mais ainsi va la vie. Je rigole bien, et puis il y a un pirate, un curé, un Beatles-tout-seul, Bonnie sans Clyde, Miss last minute, et j’en passe des plus vertes et des moins mûres.Toujours est-il que le plus drôle de l’histoire se situe sur le chemin du retour : déjà, au lieu de marche tout droit vers le métro, comme une jeune femme m’avait contraint à le faire, je suis aller manger une pizza avec trois inconnus très sympathiques.
Et puis j’ai eu envie de faire ma sieste, après tant de gras, (pas comme si le Mexique m’y avait mal habitué, mais le Mexique m’a aussi habituée à faire la sieste) alors j’ai pris un Taxi. En arrivant devant la porte, j’ai sorti le trousseau de clé que Marianne m’avait gentiment confié en étant très très claire : « tu tournes à vers la gauche, pas vers la droite » elle m’avait même fait essayer. Mais je ne sais pas, ce soir là, mon cerveau était déjà sous son sombrero en train de dormir, alors j’ai tourné à gauche. Et comme ca ne marchait (évidemment) pas, j’ai tourné plus fort et plus fort et encore plus fort. Popeye a du s’emparer de moi un instant car sans même que je ne me rende compte, CLACK, la clé était cassée en deux… un bout dans ma main, l’autre dans la serrure.
Oh, la boulette
Je suis donc restée plantée devant la porte, sans trop savoir quoi faire. J’ai commencé à regarder la liste des noms des habitants de l’immeuble sur l’interphone, en pensant que peut-être l’un d’entre eux aurait écrit à coté « vas y tu peux sonner chez moi a 4h du mat’, j’suis sympa »… mais non.
Enfin en tout cas, pas dans le début de la liste. Quand j’étais à peu près au milieu de la liste, un homme, la trentaine, costard, est arrivé.Je me morfonds en excuses malhabiles « I’m sorry but the key broke, and now it’s stuck and… ».
Il regarde.
Puis il tourney des talons en me lançant “I’m going to look for some tools ».
Des outils?
Mais? Il est 4h du mat, il y a rien dans la rue là ? Je reste la bouche ouverte et les bras ballants sur le pas de la porte, ahurie par la remarque du voisin et par ma propre condition, très inconfortable.
Mac Gyver reviens, évidemment sans outils, et dit « I couldn’t find any tools ». J’ai toujours la bouche ouverte et les bras ballants… Cet homme est-il saoul ou juste complètement allumé ?
Toujours est il qu’il s’est penché sur la serrure, que je venais de triturer avec une épingle a nourrice de la taille – atypique- d’un double décimètre, et avec sa main, hop, comme ça, nonchalamment, il a retiré le morceau de clé qui obstruait la serrure. Ma bouche se bée encore plus.
Il peut alors y mettre sa clé –intacte, quelle chance- et ouvrir, tout en me laissant passer. Je suis un peu plus habile avec la seconde porte, je rentre, personne n’est là, j’enfile mon sac de couchage orange comme la limace, et entame enfin ma sieste mexicaine avec un sourire d’enfant.
Le lendemain, je me suis réveillée, ce qui a soulagé Marianne qui a cru que j’étais morte dans le canapé du salon – qui s’était replié sur moi pendant mon sommeil (ou alors je ne l’avais pas déplié ?)
(J’ai toujours été très mauvaise pour déplier les clics-clacs. Et je déteste qu’on me dise « mais c’est simple…clic, puis clac...comme son nom l’indique ». Ouais. Bah moi je ne sais pas faire. C’est une incapacité physique, merde, un peu de tolérance ! Est-ce que vous avez déjà dit à un cul de jatte : « mais c’est simple, mets un pied devant l’autre »)

Bon. J’ai donc partagé un petit dej interminable avec Marianne – de toute façon il n’u a plus d’eau chaude, et avec le froid qu’il fait, on peut bien s’éterniser avec des Corn Flakes. Nous nous sommes raconté nos vies avec une simplicité à la fois étrange et exquise ; puis on s’est bougée dans le lower east-side, vers Soho, à la recherche de beaucoup de jolies choses. Par un miracle, Claire a réapparu dans la soirée, elle me raconte ses exploits en s’engouffrant une part de pizza, je déguste.
Le lendemain, un réveil en musique. Tiens ? C’est dehors. On comprend en sortant de l’immeuble, dans la rue adjacente, des gens courent tous en file, avec un numéro sur le dos. Ca n’est pas le salon de l’agriculture qui se produit en plein air, c’est le marathon de NY. On doit le contourner, on va prendre un brunch un peu plus loin avec Marianne, Claire, Mylène et un de ses amis.
Qu’on ne se demande pas après ce brunch pourquoi j’ai philosophé pendant 15h30 sur le retour à New-York. Parce que dans le mot « dépayser » on voit bien qu’on nous enlève d’un pays, mais il y a plusieurs niveau… et là nous sommes dans un établissement français en train de manger du fromage ! C’est dimanche, et le seigneur devait être de bonne humeur, je bâfre mon brie avec un appétit dé-brie-dé.
Mais Harlem nous manque déjà et nous y retournons pour la messe gospel de 15h. Après avoir traversé la ville dans le froid saisissant, nous nous retrouvons devant une église à la porte fermée. Le Seigneur n’était peut-être pas de si bonne humeur, et même pour l’asile politique de deux jeunes filles doublement jetées hors de chez elle, d’abord de la patrie des Droits de l’Homme, puis de la patrie des Gauches de l’Homme, perdues, congelées,…nous perdons espoir : nous rentrons dans un bar. Sans faire exprès, nous rentrons dans un bar génial, le Union Black je-ne-sais-quoi, où se joue un concert de jazz dans une ambiance tamisée qui nous réchauffe les oreilles et le cœur.
Les serveurs sont géniaux, l’un d’entre eux me parle de Lyon et de son amour pour la ville (dis donc, c’est bien la première fois depuis 5 mois que je parle autant de Lyon avec des étrangers), l’autre a le visage joyeux, son regard n’est qu’un gigantesque sourire. On rit, il fait des blagues, ho ho ho, tout ca. Et puis, « comme on vient du Mexique » il nous offre un shot du Téquila, qu’on est bien obligées de boire. « Mais il est 16h là… » « Et alors ? T’arrive du Mexique ou non ? » Il s’appelle Omer (comme dans les Simpsons mais sans le H) et il est Israelien, et si vous voulez son numéro je dois pouvoir le retrouver derrière la carte du bar qu’il m’a glissée innocemment sur le comptoir avec un clin d’œil.
Bref. Petit aparté très sympa, mais on a quand même fini par s’en aller, ré affronter le froid avec un peu d’alcool dans le sang, qui ne connait pas cette technique ancestrale ? (eh bien les Mexicains pardi ! Qui n’affrontent pas le froid, mais qui, plutôt, vous font l’affront d’être tout le temps chauds). (Léo c’était médiocre ca).
Nous nous sommes baladées selon les vœux de mon père, Al, qui m’avait envoyé un petit mail « ma puce, il faut que tu ailles sur Staten Island à la tombée du jour, et que tu reviennes tout de
suite après vers Manhattan. Tu vivras alors l’émotion qu’ont vécu les premiers migrants aux Etats-Unis ».
J’ai apprécie l’envolée lyrique de Al… mais si je peux me permettre de lever le doit timidement, Papa…tu pensais à quoi ? Penses tu vraiment que les premiers migrants avaient devant eux les plus grands buildings du monde, illuminés et illuminant la ville entière ? Non. Bon. Mais l’émotion y était, le froid aidant, la nuit tombant, et tout le tsointsoin. Et j’ai obéit à Papa. Alors j’étais fière de moi à distance et par procuration.
Nous avons ensuite fait un saut pour récupérer nos affaires et filé chez Chris, une amie de Claire de Paris qui bosse ici à NY et qui était ok pour nous héberger le reste de notre voyage. On arrive devant le 45, Orchard Street, et je scrute l’interphone selon les indications de Claire. Sortent une jeune fille et un guitariste, elle nous indique le chemin, puis réalise que je suis peut-être son hôte, voit Claire, réalise pour de bon, et nous laisse monter en avant, elle raccompagne son pote. On toque à la porte du 7e étage gauche, avec nos valises et notre style de manouche en temps de grands froid… 5 mecs sont dans un salon en train de jouer à la playstation « on est des amies de Chris ». Ils nous laissent rentrer, pas passer devant la TV, faudrait pas déconner, mais en tout cas c’est un appart qui à l’air canon, et tout le monde commence déjà à nous chambrer : on risque de se marrer.
On fait le tour du propriétaire, c’est un appart canon, il y a même des murs en brique rouge et un poster de Chirac, 5 collocs, à la base, mais au final 12 habitants, ils recoivent beaucoup ces temps ci, et puis à l’étage, il y a une graaande terrasse, c’est ouf !
Pas le temps de dire ouf que nous sommes prises en charge, discutons et blablassons, nous retrouvons à une grande table dans un restaurant Argentin (qui à l’incroyable toupet de mettre à son menu du jour « RECESSION MENU »). Dîner très sympa, marrant et plein de rencontres… notre entourage nous change de notre ambiance « étudiant dégueulasse au Mexique », et c’est assez grisant.
La semaine s’est rythmée de soirées complètement folles, de brunch réparateurs et de visites éprouvantes… les musées, les rencontres incongrues, beucoup de discussions avec Claire, et les fous rires. On a bien exploité le Lower East Side, on a été faire nos idiotes à la patinoire, commencé en s’accrochant aux rembardes, puis l’un à l’autre, puis toute seule et à deux à l’heure, et enfin, les cheveux au vents, zouh, vas y que je dépasse tout le monde, et hop, vas y qu’on se mette à discuter en même temps, et VLAAAN vas-y que léo se pète la gueule en avant, boum sur les fesses, trempée, éclatée de rire, mais blessée, et derrière moi « Oh non, pas toi ! toi tu es tombée, non, non, pas toi pas toi ». Je fais un grand sourire (Et ta sœur elle est tombée ou pas ? Personne n’est parfait. Ou plutôt, personne n’est parfait depuis que je me suis vautrée sur mes patins. Une chance qu’on ne m’ait pas roulé sur les mains en coupant mes doigts, je serais alors incapable d’écrire un nombre pharamineux de conneries ici-même (j’aurais dis « ici bas » si je me prenais vraiment pour une divinité, nous donc avons évité le pire) (Pardon).
Soyons bref et professionnel : c’était comment NY ? C’était génial. Voila, point barre, à la ligne.
Oui, je reviendrais, mais quand je serais riche.
Petite anecdote, tout de même : nous avons fais une pause chez une voyante, qui nous à lu les lignes de la main, et également notre « psychisme » (c’est celaaaa oui).
Pour Claire ca a donné, en deux mots et trois mouvements : Une carrière étonnante, de l’argent, que du positif, un mariage, 2 enfants, une petite fatigue passagère (tiens c’est marrant elle voit aussi les cernes cette dame), et quant à la recherche interminable de l’homme idéal, et bien il arrivera au printemps ! Et son nom commencera par un J … (comme Jim, Jack, John…enfin tous les anglosaxons en sommes… ou bien Janot, Jacob, Jordy, Jean-René, José ou Joël) Et j’oubliais : elle s’installera à NY.

Quant à moi… je suis également fatiguée (qu’est ce que j’ai fais de mon anti-cerne ?), j’étais triste il y a 6 mois (juillet, le début de l’exil, pourquoi « triste » ?), et je vais avoir une nouvelle incroyable dans deux semaines, par mail ou téléphone.
L’ironie du sort a voulu que les deux semaines se soient écoulées jeudi dernier, et que ce jour là je me soit fait voler mon téléphone portable (non qu’il fut très sexy, mais il était dans ma veste en cuir qui l’était assez). Donc voilà. Je ne saurais jamais. (Moi qui pensais que les parents m’appelleraient pour m’annoncer la mort du chien, ca sera pour plus tard). Dans les jours et mois à venir, l’argent sera là, mais aura l’insolence « de ne pas se multiplier ». Dommage
Elle me conseille de laisser la politique et de préferer quelque chose de plus universitaire, d’écrire des livres.
Je voyagerais tout le reste de ma vie, et j’aurais 3 enfants merveilleux et aimants.Quant à l’homme de ma vie (tout le monde retient son souffle)… et bien… (ca me fait mal de le dire), il sera « latin ». Je souris. Enfin, je ne réagis pas. C’est bien latin, non ?
Mais non, elle veut dire « mexicain », ou autre « d’amérique latine ». Je la regarde du genre : « change tout de suite d’avis tu veux ou je ne paye pas la consult’ », mais non, elle ne change pas d’avis… un mexicain ? Mais ! J’ai promis à Grand-Père que je ne ramènerais pas un mexicain ! Et j’ai signé !
J’ai un visa à condition de ne pas avoir d’activité rémunérée ou de me marier à un Mexicain (ce qui est un peu la même chose) J’AI SIGNE !Bon. Et bien ca sera un latin… (Après tout pourquoi pas, Gabriel Garcia Bernal est bien mexicain et je veux bien qu’il soit l’homme de ma vie… quoique à la réflexion, je lui prends quand même 5cm à Gab…) D’autant que son nom devrait commencer par un M ou un R. (Miguel, Marcelo, Mauricio, Raul, René, Ramon, …)

Finalement on dit bien que « l’herbe est toujours plus verte chez les voisins ».

De toute façon, elle a dit que je rencontrerais l’amour cet hiver, ce qui tombe un peu en contradiction, puisque cet hiver sera français ou ne sera pas. (ah ? Romain, Raoul, René, Roger, Robert… ou Maxime ? MAXIMILIEN ! Oui ! Le pote de Napoléon ! Voilà l’homme qu’il me faut,
Maximilien 1er du Mexique ! …)

Quel bel homme.


Quoique je passe aussi par le Pérou, et je pourrais m’éprendre d’un coup de foudre pour un péruvien (qui sont très beaux dans les films) recouvert de poils de Lama et de plusieurs bonnets.Finalement, il aura intérêt à être coriace car je vivrais vieille, (mes rêves d’ado de finir comme Jim Morrison dans sa baignoire se fanent), et je n’ai donc pas fini de vous casser les pieds.

Sur ces belles paroles, même si Jules Renard à dit que les absents ont toujours tort de revenir, alors je lui ré-tort-que que non seulement je suis retournée au Mexique, mais qu’en plus je reviendrais en France, et que l’herbe nous parait toujours plus verte chez les voisins, jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’est du gazon en plastique.

En revenant ici j’aime autant que je peux mes après-midis au soleil, mes voyages, les rues pavées très très mal, l'accueil et l'humour des mexicains, les bâtiments tordus, les volcans au loin, enneigés, l’absurde, les karaokés et le gras des tacos. Il faut se dire plus souvent que dans le mot « découvrir » on peut aussi inclure « dévoiler quelque chose uqi a toujours été là, mais que l’habitude cachait à nos regards » (Arthur Koestler)

(Promis quand j’aurais des choses à dire je cesserais de citer des inconnus plus connus que moi.)
Maximilien, mon amour, MAMOUR, Maman, et tous les autres, je vous embrasse fort ; il faut que je consacre le reste de mon temps à visiter le Mexique, la semaine dernière les superbes villes de Queretaro, San Miguel de Allende et Guanajuato (classée au patrimoine de l’unesco), demain Taxco, bientôt Malinalco, puis ce sera le Pérou et ses lamas.

Chaaaat.
« Il n’y a rien de définitif en nous, et qu’il est vain et futile d’essayer de rechercher qui on est : on ne découvrira jamais qui on est, ce qu’il faut c’est découvrir où on veut aller, ce qui est beaucoup plus intéressant » Théodore Zeldin.

lundi 27 octobre 2008

L’HEURE DU BILAN !

CE QUI A CHANGE
- Je parle mexicain. Pas espagnol. MEXICAIN. Lentement, (comme les suisses parlent le français, y’a pas le feu au Rio Grande)… et toutes les expressions vilaines qui vont avec, je les utilise. Pour me faire passer pour l’une d’entre eux. Ca les fait plutôt rire.
- En parlant de parler, je surtout la fâcheuse tendance de parler le mexico-anglo-franchouillard
- Je danse les danse que les mexicains dansent. La salsa, la cumbia, toutes ces différentes danses qui se pratiquent en faisant des petits pas et en bougeant les fesses en même temps que son partenaire d’en face. CHINGON!
- Généralement je me baisse pour dire bonjour.
- J’ai troqué ma maladie d’avoir que des potes « hommes » pour la même maladie mais avec des filles. Il y a beaucoup de conséquences que je ne pensais pas aussi nocives pour santé mentale et physique.Comme je disais à Mamitou il y a à peine quelques heures, je me suis surprise plusieurs soirées à traiter « tous les hommes » de « lâches » et « incapables » avec toute la conviction du monde, et surtout en chœur. Moi qui était misogyne et fidèle de l’amitié mixte, me voilà TRAITRESSE ! Mamitou a eu la bonne réponse : « ils vont vous en vouloir » (comprendre : ma bande de copains garçons qui m’attendent en France (bah oui : qui m’attendent))… mais surtout elle a rajouté « et puis de tout façon c’est vrai que les hommes… » …SONT DES LACHES ! haha. On est d’accord.
- Je vais au cinéma à condition que le film soit nul. Si on veut voir un film bien c’est à la maison. Mais au ciné, juste des merdes. On a fait fort pour le moment, entre thrillers débiles et ensanglantés, et histoire de jeune femme experte en « comment rendre les gens sexys et donc meilleurs », « bien dans mon corps, mieux dans ma tête ». Genial, pascal.
- Je ne passe plus des heures à la laverie a boire mon café froid en regardant les beaux gens dans la rue. Ca ne marche pas ça. On donne son linge, on paye, et on nous le rapporte tout frais tout beau tout chaud. Et parfois même il a changé de couleur, on a l’impression d’avoir des nouveaux habits…effet : j’ai trainé dans la boue.
- Je vais à la …roulement de tambour… « SALLE DE SPORT » de la fac ! un vrai complexe sportif de sportifs complexés comme moi. Il y a des machines de torture par centaines, de la machine a abdo, à la machine pour courir (moins élaborée que celle de l’enfer, on court même pas derrière un pichet de vin ou un snickers), le vélo (moins élaboré que celui de E.T, tu pourras pédaler autant que tu voudras, tu ne seras pas plus près de la maison), et tous les autres trucs que je ne comprends pas encore très bien… Il y a aussi les poids à soulever, tout à l’avent de la salle pour qu’on puisse regarder les biceps suant de nos petits amis de classe qui viennent s’y péter les veines à force d’efforts. Il y a aussi les trucs de filles, pour les fesses, où il faut courir en faisant des petits pas, hop hop glisser à gauche et à droite, hop hop, et ces matteurs de mexicains prennent toujours une petit pause à l’arrière de la salle, pour assister à « l’happy hour » de la cellulite. Pouark.
Un vrai spectacle. Et j’y vais deux à trois fois par semaine. Un miracle. Y’a même des TV de partout et des profs qui sont habillés avec des tshirts qu’ils empruntent à leur petite sœur de 9 ans pendant qu’elle est à l’école.


CE QUI N’A PAS CHANGE
- J’aime me déguiser encore encore et encore et trop.
- J’ai toujours mon nono, je dors et je voyage avec.
- Il m’arrive toujours de faire des gaffes. Illustration : Monsieur Y me dit, «y’a une fille qui me harcèle elle m’a appelé toute la soirée, j’ai été obligée de lui dire dans quel bar on serait. En plus elle est vraiment vilaine ». Quelques heures passent. Je le vois avec une fille. Je m’avance « ah, pas de bol elle est arrivée ! » … « non ça c’est ma meilleur pote ».hop hop hop. Il fait chaud ici tout d’un coup non ?
- (je suis toujours un peu exhibitionniste)
- Je pense ne pas avoir pris les 13 kg qu’on m’avait annoncés. Le diable est démasqué, il se cache dans les tacos, les milanesa (viande panée), les sauces avocat-mayonnaise-fromage, et dans les petits rajouts d’huile pour faire passer le tout. Huilhuilhuile. Ils devraient en faire un hymne national. De toute façon j’ai pas de balance, alors j’peux pas avoir pris de poids.


Quelques mexhics aussi

Le métro est un vrai moment de bonheur :
- Les marchands ambulants passent de rame en rame, vous écrasant les pieds et bousculant les aveugles, pour vendre : des bonbons pour la gorge, des petites lampes de poche, des CDs gravé apprenant à vos enfant leurs tables de multiplication, ou retraçant la vie des grandes stars du Rock comme Jim Morrison ou Freddy Mercury
- Mes voisins du métro arborent pour la grande majorité un style identique : un jean (de cow-boy), des boots (de cow-boy), une chemise (de cow-boy), une chaine (de cow-boy). A se demander pourquoi ils ne se véhiculent pas à cheval.
- La coupe de cheveux a deux grandes tendances cet hiver : choisissez entre le gominage impec en arrière, et la coupe longue dans la nuque (pas un tout petit peu longue ; LONGUE).
- En sortant du métro, dans les stations, il y a des vigiles qui sont sur des petites estrades de même pas un metre cube. Il faut dire qu’ils ne sont pas grands… mais ca leur donne un petit air de playmobil assez rigolo.
- Si on regarde par la fenêtre, c’est globalement, sur la ligne que je prends, une grande avenue chaotique et un peu grise. J’ai quand même réussi à pouffer de rire quand on est passés devant « NEURETICOS ANONIMOS », pour tous ceux qui trouvent que la vie est pourri et pleine de contrariétés. Les « alcolicos anonimos » sont plus nombreux, mais d’une rare banalité face à nos « neureticos », non ?!

J’ai été à la messe à la Cathédrale de Mexico, il se trouve que je voulais aller revoir cette cathédrale un matin, et que c’était l’heure de la messe. C’est sans doute une des plus majestueuses et impressionnantes cathédrales du Mexique. Et pourtant ca ne manque pas !

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Mais celle-ci trône fragilement sur un coté de la plus grande place d'Amérique Latine, le Zocalo, et sous elle, gisent encore les vestiges de Tenochtitlan. C'est l'ancienne capitale de l'empire aztèque, aux bords du lac Texcoco (asseché depuis).
En 1521, c'est ss les ordres de Cortés que les conquistadors détruisent une grande partie de la ville pour y fonder la ville de Mexico -capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.
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- DEJA : Il y avait un homme qui servait de garde de sécurité, il me semble, qui assistait à la messe sagement, mais qui ne s’est pas gêné pour me faire un gros clin d’œil suivi d’un petit sourire en coin. Doux jésus !
- Doux jésus BIS : La messe était animée (…drôle d’association de mots) (léo, vilaine impie, pêcheresse) ; bref, par un prêtre (logique, me direz-vous) et une bonne sœur. La bonne sœur valait le détour –bien que je n’étais evidemment pas là pour me moquer d’elle- mais elle chantait (comme c’est écrit dans mon carnet de notes…) telle Vanessa Paradis qui se serait pris le petit doigt de pied dans un clou mal enfoncé dans le plancher ;
- Elle était surtout très autoritaire. Dès qu’il fallait se lever elle criait « DE PIE ! » dans son micro. Même pas la peine d’essayer de dormir.
- Et dans l’assemblée, quelques fidèles, à ma gauche, portaient avec eux le crucifix.
Je vais p’têtre y aller plus souvent moi !
- Je prenais le tramway l’autre jour pour aller en cours, et j’ai vu une petit affiche accrochée sur le mur. C’est peu commun, les transports en commun sont généralement plutôt propres, pas d’affiches de tag, etc… Alors je regarde : « COMPRAME POR 2 TACOS » suivi d’un numéro de téléphone. (achetez-moi pour 2 tacos). Quelle misère. Tu me diras avec deux tacos tu tiens trois jours sans te nourrir, et tu peux même utiliser le gras sur tes mains pour te faire des frites après. (ahaaha)
- J’ai été déjeuner avec un ami mexicain moustachu l’autre jour… des tacos. Et oui. Et comme c’était à coté de l’arène où se passent les corridas et les rodeos, c’était décoré en conséquence. J’ai trouvé que le sac plastique transparent accroché à l’oreille de la tête de taureau empaillé était assez hype, et j’étais persuadée qu’il y aurait un petit poisson rouge dedans. Mais au fait c’était du vinaigre pour repousser les mouches. Désolée.



FLASH INFO : J’AI EU UNE SERIEUSE DEMANDE EN MARIAGE.
Le garçon en question à 19 ans. Mon age ! Incroyable. Nous sommes faits l’un pour l’autre.
Ou pas.
Au fait c’est son père qui veut nous marier.
Son père… c’est notre vendeur de jus d’orange frais attitré. Il à un caddie assez chic sur la place de coyoacan, un homme établit. Il est adorable. Il nous demande toujours, à Agathe et moi, ce qu’on fait au Mexique. Il pensait qu’on était des stars de cinéma. (Oui oui c’est un peu ca, on était encore au cinéma hier soir, c’est vous dire ! )
L’autre matin je me promenais dans mon vieux pantalon pour aller chercher mon jus d’orange. Le père commence à me presser mon jus. Il me regarde et me demande mon âge.
19 ! retorque-je. « aaah ! » Il croyait que j’étais bien plus jeune.
Pauvre naze myope va, bouffe la ton orange. Bref.
A cette nouvelle, il me fait un gigantesque sourire taquin. Je le regarde avec les sourcils en forme de points d’interrogations : ‘plait-il ? », J’ai presque osé le « un pépin, m’sieur le vendeur de jus d’orange ? » (Avouez qu’elle était marrante !)… bon. Et ce sourire s’accompagne soudain d’un regard qui vient cogner le dos d’un petit jeune à ses cotés. « 19 ! Comme mon fils, lui ! ca tombe bien ! » Il se met alors a sérieusement ricaner et tape dans l’épaule de son fils. Le pauvre enfant serrait les dents en lavant ses oranges, et s’est mit à rougir secrètement derrière son bronzage.

Mais moi je préfère son jeune frère. Il a 1 an et demi. Il adore les chatouilles. Et c’est un vrai homme autoritaire, pas comme son frère, tout timide, le petit quand tu t’en vas, il se lève dans sa poussette et crie « TU REVIENS ! » « TU REVIENS ! » en fronçant les sourcils. J’adore.

De toute façon : pas de risque. J’peux pas épouser un mexicain. C’était dans la close que j’ai signée pour avoir mon visa étudiant.
Quel scandale ! (au choix : Quelle bonne excuse !)


Finissons-en avec une métaphore digne d’un prof de sport du Tec.
L’autre jour quand j’ai quitté la colloc pour aller me balader le pif au vent, comme cela m’arrive de temps en temps, j’ai pensé que je jouais au tennis contre un mur…
Je m’explique.
Quand on habite quelque part, peu loin de sa famille et de ses amis, dès qu’on quitte le pas de notre porte, c’est simplement pour quitter une personne pour en voir une autre, revenir, et ainsi de suite. Il y en a même qui jouent en double.
Mais ici, on joue contre un mur, on joue tous tout seul contre un grand mur, et le but du jeu est de le faire reculer à chaque fois un peu plus devant nos attaques, pour voir ce qu’il y a derrière, à chaque fois un peu plus.
Je travaille mon revers, mon coup droit, peaufine mon service. Mais on vous le dira et répètera, n'essayer pas de jouer un double.

Sur ces paroles dalidadayennes, caramels bonbons et chocolats, je pars à New York mercredi 29 octobre (à l’occaz je rappelle à tout le monde que c’est l’incroyable anniversaire de Touf ce jour là, et que je sais pas vous mais moi j’lui ai envoyé un cadeau) - je vais assiter au jour historique (croisons les bois, touchons du doigt) de l'éléction d'Obama... Et si vous voulez vous réproduire avec moi vous n'avez pas tort car nos enfants en seront fiers dans quelques années, quand je le raconterais à tout le monde.

Je vous embrasse tous très fort, et je remercie ma famille pour tout le soutien qu’elle a manifesté, mon assistant de production, qui m’a fait un bébé dans le dos, la maquilleuse, Almodovar, mon dealer de drogues, la maison de production « les films du plats pays », et, tout ca c’est un peu comme l’histoire de… CEENDRRRRILLOOOHHHNN GRROOOAR (Private joke.)… Papa : promis je ferais un plus joli discours quand on me donnera le prix nobel de littérature (comme tu me l’a promis pour mes 20 ans).

mercredi 15 octobre 2008

"un tapis volant, un autre monde, un Mexique" en images.

" Chaque poète se taille un langage dans le langage, comme s'il découpait un étendard dans le parquet de l'univers, un tapis volant, un autre monde, un Mexique, un lexique.

Mais c'est l'ensemble du langage ainsi, qu'il pervertit, déroute, exalte et restitue"

Jacques Audiberti La Jeune poésie et ses harmoniques





MEXICO, vu(e) de notre toît


En dessous de chez nous, Zocalo de Coyoacanet salon
(nb: il y a toujours les chaise de camping, mais l'écran plasma(...) fut changé pour un immense et majestueux drapeau mexicain.


Ratatouille en flag' dans le frigo



COYOACAN, OU POURQUOI J'AIME CET ENDROIT:
el mercado de coyoacan, a 5O m de la coyocassima.

On vous vends vos tomates et pépinos à coté de ces grandes figurines (Piñatas), vous y trouverez tous vos meilleurs amis d'enfance en papier mâché, il y a des déguisements, des sombreros, des crevettes, du vernis à ongle, des frippes, des montres, des tickets de loto, des vendeurs d'épices, de noix concassée... et plein de petits restaurants - très bons pour les tacos, et les gigantesques salades... Et en ce moment: tout est encore plus fous et kitsch avec les préparatifs de la fête des morts: des têtes de mort dansent, chantent, jouent de la guitare et du tambour, elles sont en chocolat, en plastique, avec des fleurs ou des bonbons... et tout le monde est heureux: on va fêter tous les morts, c'est une bonne occasion de faire la fête pendant deux semaines ici... toujours dans l'extrême et l'extrêmement kitsch, bien sûr.





mercredi 8 octobre 2008

# 8.5. QQ MEX-HICS Pour repasser le temps sur une vieille planche à pain pleine de miettes.

- Il y a des toutes petites cabanes sur les bords des grandes routes qui nous emmènent vers le sud du DF, que je scrute de mes yeux fatigués lorsque je m’achemine vers le TEC. Après plusieurs passages, j’ai plus ou moins compris leur raison de vivre, j’ai encore des doutes sur leur raison tout court. Ce sont donc des cabanes à taille humaine (ou devrais-je dire à taille mexicaine ?) le plus souvent en tôle, avec un petit étalage d’outils devant.
A la peinture (ici tout se fait beaucoup à la peinture, le prix du sandwich, le nom de l’épicerie, la recette du bonheur), à la peinture, donc, il y a écrit « réparation d’ascenseurs ».
( ?)
Alors je me demande, 3 jours sur 7, bougre, mais comment font-ils ?
Option A : « bonjour monsieur je vous apporte mon ascenseur il est cassé, on vous l’a apporté avec mon beau-frère, d’ailleurs ma femme et mes enfants sont encore dedans, … mais il y a aucune urgence, rassurez-vous. On vous attend au coin de la rue on prend une bière. »
Option B : Ils sont réparateurs d’ascenseur à domicile. Ils se repèrent aux sons des trompettes et signaux de fumée.
Option C : Ce sont des cabanes rachetés à des potes réparateurs d’ascenseurs, installés au bas de leurs immeubles respectifs, lorsque le taux chômage du réparateur-d’ascenseur-installé-au-bas-de-l’immeuble a explosé.
Option D : ils font partie de très puissant cartels de drogue et ca n’est qu’une couverture. Le plus grand narco du Mexique, petit fils croisé de jean Paulhan s’est dit : « Comme disait mon vénérable Grand-père, il est de la nature de l’évidence qu’elle passe inaperçue ». En français.
Option E : c’est généralement le moment où je m’endors sur le rebord de la vitre du pésero. Et très souvent je loupe mon arrêt ; … je me retrouve dans des endroits où il se passe des trucs encore plus bizarres.

- Il y a des arbres à chewing-gums dans les rues, ici et là, même dans les quartiers plutôt chics. Ce sont souvent des arbres suffisamment tordus pour avoir une partie du tronc assez prêts du sol (qu’on ne me rabâche pas que je dis tout le temps que les mexicains sont tout/tous petits !) et où les gens collent leur chewing-gum (cf. la photo)… ca donne un drôle de résultat, et c’est un très bon moyen pour choper la mononucléose : idéale pour une petite semaine de congés payés ! (ah non, c’est vrai on est au Mexique, pas en France).

- J’ai décidé de beaucoup dépenser d’argent pour juguler la crise économique mondiale. Sympa non ?

- Nous étions à une soirée l’autre soir (soirée, l’autre soir…mh. Un jour, c’était la nuit…). Bref. Et Elodie (ma colloc pour les débutants et les redoublants du fond de la classe) viens vers moi et me raconte quelque chose d’incroyable qui viens juste de lui arriver : Elle déambulait parmi la foule, et un gros mexicain l’arrête. Quand il sait qu’elle est française il lui lance « Nous les mexicains, on est moches… mais on va te faire l’amour 6 fois par jour ! ». Bougre ! Je m’abstiendrais de tout commentaire ; mais ce qui est sûr c’est que les mexicains on un sens de l’humour…increvable !

- Je m’abstiens de commentaire maintenant, c’est tout l’avantage de la retransmission… seulement sur le moment, devant une Elodie toute pleine de rires et sourires je plaisante
« Eh ben dis donc ! Il t’a déjà fait l’amour trois fois là ? Il en reste encore 2 ! »Je vous situe : là c’est le moment où tout le monde à arrêter de se moquer de ce gros mexicain pour se moquer de moi. 3+2=5.

Pour ceux que ca turlupine, non, il en est hors de question je ne dirais pas le tant attendu « quand on aime on ne compte pas », car c’est nul naze cliché et faux… en revanche je me contenterais de vous rappeler que j’ai jamais dépassé la note de 6 en maths. 3+2.

- Le prof d’histoire de l’art ne m’appelle plus « Sylvie » maintenant c’est « Hamelin ».

- Il se passe des choses étranges au TEC :
Premièrement : la fiche de nutrition qui est accrochée derrière la porte des toilettes et un petit morceau de pur bonheur et de rire. Je pense que si ma médecin-de-sœur la lisait, elle serait outrée… et puis après elle se dirait très rapidement que c’est pas mal la partie où ils recommandent de manger « suffisamment de cookies » !!
Alors oui voilà, il faut éviter la viande, le poisson, mais manger des cookies. Si vous allez au restaurant, préférez trois desserts à un poisson en papillote.


Deuxièmement : le TEC et les cours du TEC ne sont au fait pas des COURS… en grande partie, et pour tous les cours confondus, on regarde des films. Ouais. Qu’est ce que tu fais comme école léo ? Moi, le TEC ! Touche-touche Et Cinéma… Cours de Journalisme ‘on va regarder un film’, la semaine suivante ‘devoirs pour la semaine : regardez ce film’ ; cours de politique extérieure «’Soyez tous bien là la semaine prochaine, on regarde un film’ … Et puis il y a aussi les cours de cinéma et de scénario, qui sont tout à fait excusés. Mais quand même. Je trouve ca drôle. En histoire de l’art aussi, nous regardons des films…seulement je ne les ais jamais vus… Car le mercredi à 7h du mat, moi, je fais du bowling. (cf.épisode 8 pour les débutants et les redoublants près du radiateur).
Mais…quand même… Capitaine Hadock sait que nous avons dépassé les bornes, il y a quelques jours, lorsqu’un élève à apporter un pot de pop corn pour tout le monde !!Il faudra que je regarde, lors de ma prochaine expédition aux toilettes, dans quelle partie du schéma figurent « pop corn ».


- J’ai manqué de me faire une entorse à la cheville et une attaque cardiaque lorsque j’ai été récupéré chez un ami de Papa le coli qu’ils m’avaient préparé. Sont fous ces Hamelin ! J’étais tellement émue que j’étais dans un état étrange : un mélange entre l’état de Simba quand il va retrouver son Papa après l’attaque de buffles, et l’état du Singe Rafiki lorsqu’il comprend que Simba est toujours vivant.
Un pur moment de bonheur à lire les trois lettres de mes consanguins lyonnois… Ce qui est drôle c’est qu’ils ont tous à peu près dis les même choses à leur manière MAIS CA C’EST PERSONNEL BANDE DE CURIEUX ! En revanche, ce qui est beaucoup plus drôle c’est qu’ils ont tous mit une photo avec leur courrier (et Papa m’assure qu’il n’y a pas eu de concertation !). Avec les cadeaux et attentions de ma Maman, il y avait la photo du chien (super important quand même, ca tombe bien j’en avais pas) et sa photo avec moi dans les bras (grand bébé d’1m 98, ma fiiilllle, t’ia grandiiis !) ; Papa a mis une photo d’eux deux avec des amis (Louis de Rivoire, si tu me lis, j’ai de quoi payer ton tour du monde en un seul et même don !) où ils sont magnifiquement déguisés en côtoyeurs de campings, Aka. Papa moulé dans un marcel noir, c’est du PETIT LAIT mes amis ! Je vois qu’ils ne se laissent pas aller ! les bougres ! Quant à Lorraine, sa grande créativité a donné un résultat tout à fait étrangeant. Il y a sa tête sur le corps qui appartenait à Feu James Dean, le tout collé sur un drapeau français… qui, si on regarde bien par transparence, comprend la tête d’un président… qui semble bien être Valéry Giscard d’Estaing !
-
Et puis j’entends le « on t’envie »… oulala, Sans rire, ne m’enviez pas…ici il fait super froid, ils sont tous alcooliques, le vin est cher, il n’y a pas de fromage, il pleut souvent, il y a tout le temps du bruit et du trafic, nos voisins ont découvert un rat, et ce matin j’ai renversé un litre entier de sauce soja dans mon super grand sac en achetant des sushis, alors… honnêtement, vous êtes mieux là où vous êtes. A m’attendre au coin du feu.
:)
L’option de venir me voir en vacances reste néanmoins ouverte et grande ouverte.

- En Parlant de retour : je rentre... ah non ! avant de parler de ca, on parlait de courrier. J’attends les votre… :
Léo Hamelin


Dept 17, Calle Aguayo #3
Colonia del Carmen /COYOACAN
04100 México D.F MEXICO.




(521) 55 26 79 72 00



- Quant à mes plans pour l’avenir, comme cela semble d’en préoccuper certains et certaines :
Je laisse doucement s’évanouir l’éventualité de partir à New York pour le second semestre, car pour le coup je serais complètement hors la loi. En revanche, je garde la première partie de l’idée et je prévois un stage autour de février jusqu’à fin Mai, pour partir parcourir l’Amérique Latine.
En termes de futur proche, je ne prévois pas uniquement de juguler la crise économique à moi toute seule (d’autant que je suis tous les jours un peu plus riche avec des euros ici), sinon de : Partir à la fin du mois à New York pour 10 jours ; continuer à vadrouiller dans le Mexique magique, m’épanouir et m’instruire (tout ça quoi) ; aller au Pérou début décembre pour 10 jours ; rentrer en France faire la bringue avec tout le monde (et m’en mettre plein la panse, pour parler joliment) et repartir au Mexique mi-janvier ou février.
Voilà. Je pense que je peux me remettre à dire des sottises maintenant !



Honoré de Balzac a dit que «la bêtise a deux manières d’être : elle se tait ou elle parle » ; vous connaissez la mienne. (Certes, il dit aussi, après « la bêtise muette est supportable » de sorte que la mienne ne lui semble pas l’être…mais là c’est moi qui écrit, lui il est mort, alors on lui demande pas son avis.)


J’ai un super ami mexicain qui s’est fixé un drôle d’objectif : m’apprendre tout le vocabulaire « feo » (vulgaire) de sa langue… Il n’y arrivera pas, c’est sur. Non qu’il ne s’applique, mais la tâche est immense. Les mexicains sont sans doute les latins qui parlent le plus mal :
- Guey : mot de ponctuation signifiant « type »
- Que pedo, guey ? : ca proute, mec?
o Asterix: le mot “pedo” (prout) s’utilise pour tout: que pedo : comment ca va, un pedo: une fête, estoy pedo : je suis saoul, que peda : quelle soirée etc etc…
- Vete la verga : Si nous allions faire un tour du coté de ces vergers?
- Pinche puto : Mon ex
- Pinche puta : Ma femme
- Pinche putas : Ma femme et ma belle-mère
- Cabron/a : Tu as une tête de crayon de carbone ce matin.
- Pandejo/a : Il n’y a plus de pain
- Perra ! : J’ai un chien
- Chinga tu madre : Salue ta Maman.




Finissons-en avec un affreux snobisme :
« Est-il rien de si pitoyable au monde que les fonctions de journaliste de province, condamné à ne jamais écrire que des vulgarités pour se mettre au niveau de son public »
Auguste Nefftzer.


J’arrive très vite avec : un mariage incroyable à Cuernavaca / des rencontres / 15 jours de vacances à Oaxaca et à la plage pour le pont de l’indépendance de mi-septembre / le concert de Manu-Chao /et plein plein d’autres petites choses...


... qui m’aident à repasser le temps sur une planche à pain sans miettes.

samedi 27 septembre 2008

#8 - Lo que pasa "DEL OTRO LADO"


Mes lémuriens sont partis, on aura compris.
Mais tout va bien quand même parce qu’un de mes potes de cours – qui a la même moustache que le Capitaine Crochet et qui me fait vraiment marrer- m’invite à aller voir Mexico-Honduras dans l’immense stade aztèque le mercredi 20 ! ouaiiiis !
Manque de bol, le mercredi Je passe la journée la plus poisseuse qu’aie connue Je depuis l’heureuse félicité de ma naissance.Tout se passe comme un mercredi, la journée affreuse où je suis au TEC de 7h à 19h. Le plus dur étant l’heure matinale, car je me lève aux alentours de 5h30 avec peu d’heures de sommeil derrière moi (je finis la veille à 22H…et mon retour se fait souvent dans la joie ou le travail : tard).




C’est donc pour ca que pendant mon cours d’histoire de l’art du matin, ma tête se transforme, cellule par cellule, en une énorme boule de bowling… Déconcerté, mon cou se pense alors main, dont le poignet se courbe sous le poids si lourd et inhabituel de ma machine à bêtise, il fléchit lentement, lentement, lentement, et du bout de ses trois doigts fatigués il fait glisser ma tête qui PAN ! Tombe par terre, lourde, et roule dans un bruit sourd, glisse d’une marche à l’autre sur la moquette fine de l’amphi. Le tout ne dure pas plus de 30 secondes, quand d’un coup sec la boule percute le rebord de l’estrade en bois et « HHHhhhaan » je prends ma respiration abruptement et relève la tête.
Devant moi il y a cet homme – qui n’a pas de chaussures de bowling- dont le sourire dit « Parle nous encore Sylvie, parle nous ! Toi dont le sang, O pureté éternelle, n’est meilleur fleuve que la Loire, bordé de châteaux et merveilles, coulant calmement de sa source le Savoir et allant se jeter dans les océans comme la blanche colombe se jette dans la gueule du loup ».
Ce professeur est une crème. Mais depuis que je lui ai dit ce que voulais dire « apophatique » sur un pur et simple malentendu, alors il pense que je suis la cerise.

Mais revenons au vif du sujet : la poisse. Journée qui commence donc assez mal. Mais je déjeune avec Agathe chez le marchand de salade, et tout va a peu près bien… Elle s’en va, je file vers la bibli pour préparer mon prochain cours. Je passe du temps concentrée devant un ordinateur mexicain, particulièrement lent en soi-même et face à une utilisatrice particulièrement lente et décontenancée par le clavier d’une autre espèce.
C’est cette concentration qui me coûtera : je me relève pour aller bosser ailleurs, sur une table avec une chaise, ça je sais à peu près toujours l’utiliser, mais quand je cherche mes lunettes je ne les trouve pas. Et non, désolée aux amateurs de Babar, mais elles ne sont pas sur ma tête. Bah merde alors.
J’ai un grand sac alors je me lance dans une séance de guilis – les rires en moins – et je m’aperçois que mon portable français s’est également envolé… plus de doux souvenirs de France (mais j’ai déjà évoqué plus haut la grande douleur que fut ce coupage de cordon avec la France et les français de mon cœur), (au passage les photos de vous, mes amis, à la Faye en train de pagayer sur la Vézère… elles sont maintenant dans les mains d’un total étranger malveillant).


Bon je ne reviendrais pas sur cette double catastrophe…
Mais la suivante arrive aussi par deux. Un train n’arrive jamais seul… Non. Ce n’est pas ça. Un train peut arriver avec un autre… oui. Ah, si, oui, et il le cache, voilà. Bref. Deux trains peuvent en cacher deux autres. Passons.
Dorian et moi allons au stade aztèque, et comme nous sommes pile arrivés à la mauvaise heure, il y a autant de monde devant que dehors. Et dehors ils sont tous au couleur du drapeau en train de se peindre la face. C’est assez folklo, mais j’ai cru qu’on n’allait jamais y arriver… et puis si !
On a des places tout près du terrain, en bas… et je n’ai pas mes lunettes alors tant mieux. JE triche en regardant sur les écrans géants, et toutes les trois minutes je dis « quel monde fou » pour passer inapercu. Evidemment ca ne sert à rien, puisque tout le monde s’en fiche si je regarde sur les écrans. Mais je ne sais pas, je me sens entourée de… de VRAIS DEVRAIS ! Déjà il y a que des mecs, ils sont tous peints, une corona à la main (difficile de louper les mecs qui les distribuent au litre à chaque rangée) et ils gueuuuullent se lève, jurent, font la ola. Des footeux quoi… c’est une pratique internationale.
En revanche ce qui est plutôt marrant c’est le contexte… Déjà il y a des distributeurs de Corona à gogo, mais aussi des marchands de chips, de churros, de tacos, de donuts (« donas ») et même de soupe chinoise (pratique).
Et puis alors comme ils ne peuvent pas circuler au plus près de leurs gros clients, ils passent à coté et tout le monde se fait passer ses biffetons, puis hop tiens là bas a 50 mètres c’est ma bière et mon paquet de chips au fromage ‘ ouais t’inquiète, on s’en occupe, et j’te prête mon pull si t’as froid et mon sifflet si t’as envie de siffler !



BUENA ONDA !
Le seul problème, dans l’histoire, c’est le match. Déjà je trouve qu’ils jouent comme des pingouins-empereurs à la saison des œufs.
Bon. La française on t’a pas demandé ton avis. Certes.


Mais ca n’est pas le plus gros problème : on m’a dit que Mexico gagnerait et je suis venue voir la victoire de mexico, tout simplement. J’ai des plaisirs simples. Quand je vais au ciné c’est pareil, on me dit qu’à la fin ils s’embrassent et que tout se termine bien sinon je n’y vais pas…
BLAGUE A PART : pourquoi le HONDURAS A-T-IL MARQUE UN BUT ?
Plus le match avance, plus je me lâche et mon pote aussi. J’apprends les insultes pour l’arbitre, les cris de joie, et je lève mes bras au moment des incroyables OLAS géantes. J’suis toute contente quoi ! Et puis on boit des Coronas pour se fondre dans le décor.
(NB c’est seulement ce matin que j’ai compris que CORONA n’était pas uniquement de la bière mais que c’était aussi la COURONNE. Comme quoi les Espagnols les ont bien inspirés nos mexicains, en les brusquant un peu il y a quelques siècles.)


D’ailleurs à force de boire des Corona, je me dis qu’il serait temps d’aller visiter les bas fonds du stade, j’ai nommé les toilettes. De toute façon on perd.

Je me faufile jusqu’aux toilettes, donc, frôlant les regards et souffles coupés de beaucoup de mecs peints en vert et rouge, bougez pas, hop la, nous voilà. Je rentre donc dans les toilettes.
Oui, les toilettes, on aura compris. Et puis je ferme les loquets des toilettes. Et là j’entends les cris habituels monter, un peu d’abord, et puis très rapidement se faire de plus en plus insistants et enfin exploser, déborder, comme le lait chaud et la casserole.
Je me dis « il viens d’y avoir un but »(perspicace la louloute)



Je ressors 1 minute plus tard, et alors que je bouscule tout le monde dans les gradins, que tout le monde est encore debout, que je bouscule la foule de mes deux coudes pointus, alors, PAF ! ILS REFONT LE COUP DE LA CASSEROLE !


RAH LES CHIENS !


Je loupe donc le second but. Les 120 000 spectateurs sont en délire, et moi je suis plantée là, comme une idiote. Quelle poisse, quelle poisse, quelle poiiiiisssssse !
Je retrouve ma place et mon voisin, et m’ajuste à l’euphorie ambiante, en espérant bien qu’un troisième but viendra me satisfaire. Hé héééé, hé ben non.


Bon. C’était fou, n’empêche, et la folie de la foule nous a, à tous, collé à la peau, jusqu’en dehors du stade. Entre les bans de supporters, j’apprenais des grossièretés avec mon pote qui ressemble à Capitaine Crochet, et j’ai même acheté un immense drapeau mexicain qui trône maintenant fièrement sur le mur du salon (à la place de notre écran plasma imaginaire).



Le stade Aztèque : à refaire !



JEUDI 22 AOUT 2008, il est minuit : départ sur la côte Atlantique à ITXTAPA – ZIHUATANEJO … ENTRE FILLES.



Pour quelques raisons X, Y ou Z,… (qui sait, je n’ai jamais été très douée avec les inconnues -en termes purement mathématiques-), nous nous accordons un week-end de plage, soleil et maillot de bain. ANDALE !Notre colloc Elo est déjà partie à San Francisco retrouver jules n°1.
Avant le départ, on a essayé de berner la compagnie de bus avec Agathe, via faux et usage de faux… en vain. Un détail technique et on nous refuse nos 50% de réduction. Fichtre !Mais pour perpétuer dans le comportement à scandale, comme on est quand même très déçues par notre échec (et que je n’ai plus d’argent pour me payer le bus) ; je mets quelques larmes dans mes yeux et au service de la communauté. Agathe, droit dans les yeux avec la femme du guichet, lui assure qu’elle n’est pas « muy simpatica » voire qu’elle est vile et sans pitié.


Pour me consoler, j’engouffre un maïs à la Mexicaine à la gare routière de Taxqueña. Asterix : à la mexicaine c'est-à-dire trempé entièrement dans la mayonnaise et saupoudré de chili…« OU SONT VOS COMMODITES ? »

Chef et moi rentrons en pésero (bus), fauchées comme les prés. On fait une photocop’ en noir et blanc et pas en couleur et hop, 600 pesos dans tes dents.
D’ailleurs en parlant de dents, j’en ai une bonne à raconter quand j’aurais rattrapé mon retard (recul ! quand j’aurais « rattrapé mon recul » ! Concept !!) ; vous pouvez d’ores et déjà voir la photo qui expose fièrement ma blessure de guerre.
Bref, nous sommes raquées. Mais on a quand même envie de cette immense pizza juste à l’angle de la rue… Il nous faut 25 minutes pour choisir la garniture… et à son seul poil grisonnant, je me demande si le serveur ne devient pas chèvre. Bêêêh.
Après ces 25 minutes de doute, on choisit enfin, en demandant exceptionnellement de mélanger deux trois trucs non prévus au menu, et puis également, si on pouvait… attend, mais t’as combien Agathe ? Euh, et toi ? On se rend compte qu’on à pas suffisamment de pesos dans nos poches trouées. Dur.
Ca sera donc le petit modèle pour enfant de moins de 4 ans, pour le reste, on mangera le bout de nos doigts.

Comme l’argent ne s’est pas reproduit sur le chemin du retour – qui comprenait l’escale au Seven Eleven – on se retrouve également bredouille et on ne peut pas acheter de bières (simplement histoire de s’endormir un peu avant le bus et de faire totalement les sales avec notre pizza et notre canette, manque plus que le match de foot et les gros mots). MALDITA SEA !
Cette envie de faire nos grosses nous colle à la peau (qui à dit : on avait remarqué ?), et notre sale tronche dépitée opère finalement, puisque le vendeur nous l’offre en douce, simulant une panne dans le système. HAHAaaa ! j’adore les vendeurs du Seven Eleven.Surtout Oscar, en bas de chez nous. Il est tout timide et gentil, alors on le charrie, il rougit, et moi je rigole !

On rentre, on fait nos sacs et on salue Marjo. Nous voilà backpackées, et on avance vers le sitio de Taxi. Soudain, deux petit garçons mignons comme des cœurs se postent pile devant nous. Je dirais qu’ils ont entre 5 et 7 ans.
Ils nous regardent droit dans les yeux, ouvrent grand leur bouche, et toujours tout à fait enesemble, font un énorme ROT !
Impressionnées, Agathe et moi nous regardons avec de gros yeux pendant un petit moment… et nous explosons de rire ! C’est bien ça ! Ils nous ont littéralement roté à la gueule !Alors qu’on se tord encore de rire, les deux mioches tracent leur route, et toujours impassibles, continuent à roter le long des trottoirs de bitume.

A la station de Bus, on retrouve Charlotte, Claire et Lorène, une amie de Claire qui vient en vacances. En avance les 5 nenettes, on passe la nuit dans le car et on arrive tôt le matin à Ixtapa. Après quelques difficultés à nous trimballer jusqu’au centre de Zihuatanejo – village limitrophe- on se dégotte finalement une auberge de jeunesse tenue par une jolie petite vieille, Elvira.

Nous sommes le 22 aout 2008 (quel recul).


Nous nous découvrons avec joie une passion commune pour les petits déjeuners (d’ailleurs les plus avisés savent que mon amour pour les œufs n’a aucune limite…aucune).
Nous partons plus tard à la recherche d’une première plage – j’annonce : ca sera l’histoire d’un week-end. Nous nous retrouvons d’abord sur une immense plage vide (ou presque, car nous nous baignons sous les sifflements des ouvriers postés non plus loin du haut de leurs tours en construction). L’eau est très très chaude, pas fraiche, non, pas bonne, pas à température, CHAUDE.


Mais le vent est si fort, un homme débarque et nous interdit de nous prélasser dans notre jacuzzi à vagues ; nous nous engageons donc dans une autre quête, on finira à pieds au milieu des hôtels, certes, mais aussi des perroquets, des iguanes dans les arbres et des crocodiles dans l’eau douce qui s’achemine innocemment sous les pontons de bois.
Après avoir escaladé quelques rochers au péril de nos tongs, forcé (ou pas) la grille d’un hôtel déserté, nous voilà…. ROULEMENT DE TAMBOURS ! Au Club Med !!





Lorène, Agathe, léo, Claire et Charlotte


Les sièges y étant plus confortable que mon lit au D.F (toujours eu un blocage avec les lits), je m’improvise une sieste de squatteuse, imitée de près ou de loin par le reste du troupeau de fille que nous sommes.

Lorène m’intrigue, les premières minutes, car elle s’appelle comme ma quiche de sœur, et à le toupet de faire médecine, d’être blonde, aux yeux bleus… Lorraine ? MUSTAFA ? Si je te montre René Cotty, tu réagis ? Comment est votre blanquette ?
Ca ne marche pas.
Ce n’est pas elle.

Lorraine (la vraie), m’assureras plus tard qu’il s’agissait probablement de l’ancien modèle. Sans doute des fusibles plus résistants sur celui-ci, pas de camisole en frais complémentaire, mais tellement moins de folie et d’amouuuuur de quiche. C’est pourtant une affaire.




Les discussions seront des discussions de filles. Et ça fait (plus ou moins) du bien, en tout les cas ca m’intéresse. Paradoxalement, les filles, quand c’est entre filles, et bien croyez-moi ou non, ca parle de MECS. Bizarre.
C’est d’ailleurs une des (mauvaises) raisons pour lesquelles je suis contre le féminisme (et pro-machiste), qu’est ce qu’on s’embêterait sinon !
Il y a quelques légers problèmes au demeurant… Déjà, de toutes les copines, je suis encore la plus jeune, et de loin. L’enfant, le bébé, l’innocente même (ou tout simplement « la plus jeune »)…
Du moins, dirons-nous que c’est ce qui me sert d’excuse pour n’être que spectatrice de l’incroyable opéra que le quatuor joue avec passions et transports devant moi.






Des doutes, des questions, des hésitations, des déchirures, soit… mais appliquées aux « amours de ma vie », aux quelques malheureux amants, des « c’est lui », et parfois, peut-être même souvent, une clé en forme de robe de mariée. (Doux jésus)
Je blêmis (malgré mon bronzage de rêve), honteusement assise sur mon sac de billes, accumulées du haut de ma sentimentalité bouillonnante et chaotique.
Petit placebo donc reprit en chœur par mes pairs « t’es jeune léo, t’es jeune, t’es toute jeune ». Mouais. J’ai frôlé le coup de vieux, les responsabilités, la culpabilité, tout ça.
Dans les dents.
ET puis comme il ne faut pas non plus se laisser aller, on va se faire un restau et boire des cocktails, entre filles, voilà encore quelque chose d’typiquement plus drôle.
D’autant qu’ici c’est à grands coups de « Pay one get TWO » ! en prime, on sort donc en boîte. (je trouve ca drôle comme antithèse… sortir en boite.
Ca me fait penser aux petits pois et au mais en boite, et ca me fait aussi penser qu’en France ils étaient bien meilleurs ici POUARK).
Nous voilà donc toutes de retour à IXTAPA pour sortri à l’Albrije, où ils servaient un OB un peu étrange : les serveurs étant aussi nombreux que les clients, et presque plus saouls ( !??)
On a bien dansé et bien rit, puis on est rentrées.

Chic et pro, parfait.

23 AOUT 2008 : Nous sommes restées à Zihuatanejo, petit village très mignon de bord de mer. La plage n’est pas incroyable, mais plus accessible que celle du Club Med… Mais sur la place, quelque chose de grand se profile (ou devrais je dire : sur le terrain de basketball des jeunes cools du village), une fête ? non… UNE SAUTERIE POLITIQUE !

C’est la campagne présidentielle (presidentielle du village…) d’Alejandro Bravo. BRAVO, BRAVO, BRAVO !

On s’installe tout près, du petit dej jusqu’au cocktail… Et on assiste à la fanfare, aux prémices, puis à l’arrivée de tous, de la musique, de la fanfare, de la distribution de T-shirts BRAVO, du lancer de ballon tricolore, des quelques feux d’artifices qui se battent en duel en pleine journée (ne me demandez pas l’utilité d’un feu d’artifice en pleine journée, car ca m’échappe à moi-même).
Des petits jeunes distribuent ces fameux T-shirts, Lorène et moi nous défions à nous-mêmes de nous en accaparer un… Les petits jeunes, désolés, expliquent qu’il n’y en a plus… Alors nous retournons sur notre bord de mer, où, -incroyable mais vrai- ils nous on retrouvé quelques heures après avec deux cadeaux pour nous ! Fantastique ! BRAVO BRAVO !

On va toutes diner dans une gigantesque cantine mexicaine pour gouter du poisson, me voilà momentanément dégoutée de la crevette quand ma salade s’avère être entièrement plongée dans une sauce… une sauce ? non. Du Ketchup. Oui. (Dire CATSUP dans un idiome local).
On a rendez-vous avec les petits jeunes de la plage dans le centre à 23h. Je les écoute nous parler avec intérêt. Il y en a un surtout, qui vaut le détour. Il est un peu poupon, mais c’est le tchatcheur de la bande.
Il parle de l’Europe les yeux ronds comme des billes et toujours en disant « DEL OTRO LADO", comprendre « de l’autre coté de l’atlantique ».

JOIE ! Il nous exhibe fièrement sa passion pour la Tectonik : Quel scandale… voilà par exemple une chose qu’il aurait pu s’abstenir d’importer, ou qui aurait pu se noyer au beau milieu de l’océan… mais non.
« Comment tu connais ? » lancons-nous dans un chœur de bouches bées.« J’ai appris sur YOUTUBE »
Aaaaaaaah.

Quant au style il n’a pas trop du se forcer, puisque toute la jeunesse mexicaine arbore un style pas loin du tectonik. Ils se font fervents défenseurs des coupes de cheveux destructurées, avec un litre de gel à l’appui.Et puis on l’a tellement tané le pauvre, qu’il nous a fait une petite démo juste avant de partir, et on l’a filmé, svp ! En voila un qui fera peut-être son bout de chemin sur You tube.


J’ai pour ma part, faillit me vexer : quand il s’agissait de le convaincre de nous montrer ses prouesses, je me suis approchée pour faire comme si j’allais danser avec lui, enchainant sur quelques pas de Tectonik de feu. Il m’a jeté un regard si dédaigneux et méprisant que j’ai arrêté tout de suite. Puis avec son gros bidon il m’a bien fait comprendre qu’il allait me pousser pour danser tout seul.

Nombriliste poupon tectonien de malheur.
Sinon… et bien l’un d’entre eux s’appelait Ulyses, et il ne connaissait pas Ulysse… Et le troisième nous avouait dans un sourire qu’ils nous avaient prises, au premier abord, pour des Russes de 17ans.
(Et ta sœur, c’est une russe de 17 ans ou pas ?)

Ils ont néanmoins insisté pour payer la note, parce que « EN MEXICO, LAS CHICAS TOMAN U LOS HOMBRES PAGAN » (au Mexique, les filles boivent et les hommes paient.)


(Sympa, finalement, ta sœur).


24 aout 2008 : Journée de plage (qui l’eut cru ?) à la PLAYA DE LA ROPA.On ne fait rien, tranquilles, on se baigne, tranquilles, C’est Tranquille.


La journée passe, à sauter dans le sable, dans les vagues, j’écris et les autres boivent des cocktails, on refait le monde, et on ouvre grand les yeux devant le spectacle du coucher de soleil.
Ils sont très beaux ici, voire trop. Le ciel crie son jaune, son rouge dégouline de rose, se change en un orange de mauvais goût… Et le bleu se désolidarise de la mer, alors que le Blanc crie à l’aide.
Le suprême du kitsch.
Impressionant tout de même.

Nous sympathisons avec la population humaine environnante.
En parlant de ça, je relit mes notes et je vois un détail : NB : sur la playa de la Ropa.
Un viejito de 6O ans, dont on voit qu’il fut anciennement muscularisé à outrance, s’approche « Escuchas, niña. Eres bellisima. Eres Italiana no ? (je secoue la tête) De donde eres ?
-Francia !
-Bueno, chica. Te voy a decir algo. Eres la mujer màs guapa que vi en toda mi vida.
Rires d’Agathe et Carlotta.
“Si, tus amigas también, pero tu! Tu tienes algo de especial. Sabes que… VIVE LA France ! »
Et il a tracé sa route.
Ouais. Flatteur. Mais va te rhabiller. On bronze ici, on n’est pas là pour enfiler des perles. Même si tu fais rire mes copines.

Autre anecdote à relever : Agathe se dandine un peu de partout en prétendant haut et fort qu’elle est « Cap’taine bourrée » avec, sur la tête, la belle casquette de marin que Claire s’est procurée à Veracruz.
Un mec assis à une table un peu plus loin, style trentenaire bronzé avec des rastas qui doit passer sa vie sur cette plage, se retourne et lui lance en français « Dis donc capt’aine bourrée, t’aurais pas du feu s’il te plait ? »
Jajajajaj

Et puis on sympathise également avec un surfer qui ressemble à Jack Sparrow, cheveux long et compagnie. Il doit parler un dialecte, mais on s'en fiche pas mal.

On s’en va pour attraper notre bus – encore en maillot, on se changera plus tard dans un restau. Oh tiens, il y a des crêpes, donnez moi donc une crêpe !... je n’aurais pas du. Le retour en car fut plus difficile que prévu (la galette, la galette).

Nous sommes le lundi 25 aout, et de retour au DF, une semaine casanière s’annonce en prévision de nos partiels de la semaine suivante. Il y a des exams tout le temps au TEC, c’est vraiment de l’arnaque.
Nous retrouvons une Elo qui nous raconte ses péripéties du week-end avec des papillons dans les mirettes, le cœur en fleur et la tête dans la lune (comme ca peut lui arriver dix fois pire que les autres humains) ; et une Marjo qui est retombée pour son homme, notre voisin, mais retombée les dents en avant, ca fait mal.





LA vie continue à la Coyocassima, en attendant Rogatien, je m’installe dep lus en plus dans sa tanière… mais pour le principe, je ne défais qu’à moitié mes valises, mes affaires sont dans les armoires du salon et je dors dans un sac de couchage… Il ne donne toujours pas de nouvelles, ca viendra.
Les cours suivent leurs cours et moi aussi.

PAPA, MAMAN. Tout ceci peut vous paraitre être un discours de débauche. Mais, d’une, j’ai une grosse tendance à l’exagération, et en vrai tout est très calme ici……… et puis j’ai eu 90% à tous mes premiers partiels !! Alors… j’apprends à vivre. C’est tout. Je reviendrais plus sage que je ne suis partie, c’est promit.
Et comme dirait Desproges : « Et puis quoi, qu'importe la culture ? Quand il a écrit Hamlet, Molière avait-il lu Rostand ? Non. »


Les jours passent et ne se ressemblent pas, le Jeudi 28 décembre, nous prévoyons d’aller retrouver Marjo, notre nouvelle colloc (mais elle n’aime pas qu’on dise « nouvelle colloc » elle vous reprendra pour dire « la plus vieille colloc qui était déjà là avant » mais moi je n’y vois que des choux).
Et d’ailleurs ce n’était évidemment pas en décembre sinon en août, et soit dit en passant, ca aurait pu être l’occasion de fêter alors mes 1 mois sur le sol Mexicain, mais je n’ai pas eu la présence d’esprit d’y penser (et surtout, à l’heure actuelle, j’ai doublé la mise, avec ce retard latent, on ne s’en sortira jamais).
Je retrouve donc Agathe en sortant du Tec – où je travaillais vaillamment mes partiels de la semaine suivante : oui, déjà. Elle boit des bières avec 6 mecs mexicains dans un bar pas très loin, soit ! Je ne me sens pas de rivaliser –pas tant avec Agathe, - mais surtout avec les mecs mexicains.
Ils ont la descente la plus « de la mort » du monde entier je crois, n’importe quelle heure n’importe quel jour : effrayant !

En attendant ils sont très sympas, et comme c’est un des passes temps préférés de toute personne entre 15-25 ans, en présence d’étrangers, ils nous apprennent des gros mots et quand on les répète naïvement ils explosent de rire. En sommes nous avons un échange interculturel passionnant.
On retourne finalement à la maison avec nos nouveaux potes, je ne sais pas s’ils se dédoublent sur la route, mais on se retrouve avec 15 d’entre eux autour de la précaire table du salon (je dis précaire car c’est une planche de placo posée sur des cageots en bois du marché).
J’ai un ami au téléphone sur skype, alors tout le monde me demande qui est le jeune homme : je réponds « mon père » comme j’aurais pu répondre « ma sœur » ou « la panthère rose » : c'est-à-dire BETEMENT. Mais ca vaut le coût de la bêtise car je les vois s’agiter doucement « mon dieu qu’il est jeune son père ». Haha.
Idiote va.





Pour l'amour du détail il y en a un qui s'appelle Charlie et qui porte du Vernis à ongle style french manicure. C'est d'un chic!

Après cette brève escale, nous revoilà partis pour la Condesa.
On assiste à une belle scène de foutage de gueule dans la voiture. Je m’explique : on est avec Luis, un nouveau pote du Tec de Agathe, qui à une copine et qui doit lui téléphone pour lui dire qu’il est bien rentré avant de sortir. Alors il nous dit de nous taire.

Ca n’est evidemment pas chose facile, au début on explose de rire dès qu’il quémande le silence, et puis après l’atrocité, on s’insurge :
Il appelle «mi vida » « mi amor » « te quiero mas que todo, mi vida » et puis « oui je suis rentré, mon père dort, je vais aller me coucher je suis crevé mon petit amour des iles »… FAUX CUL ! Quand il raccroche on l’engueule.
Il a un droit de réponse « non mais vous ne comprenez pas, elle est si jalouse, je préfère ne rien lui dire ! Et puis vous savez les filles ici elles demandent que ça, on leur dit des mots doux, elles sont contentes ! De toute façon je lui ai pas dit mais je compte la quitter dans 2 mois ».
Belle leçon d’amour ; d’autant qu’on a vu sa copine il y a quelques temps et c’est une ballerine très jolie qui à l’air d'être l’innocence même (mais qui est une vraie teigne). « L’horloge tourne ma belle, fais gaffe à toi ! »
Haha.
Bref. Toutes les mêmes, tous les même, peu importe, je ne sais même plus où j’en étais, tant je suis bouleversée !
On arrive à la PATA NEGRA, un grand bar rempli d’expat –pour mon bon plaisir, aillant toujours un petit peu de mal à me faire au style mexicain – on y retrouve Marjo et ses potes qui font la nouba, il y a aussi Yoann, ce mec qui est avec nous en échange au TEC mais en master, et qui, depuis qu’il à mit son pied dans ce quartier ne l’a plus quitté. Non, ca n’est pas beau, non ca n’est pas émouvant, oui, c’est naze ! (oui Yoann c’est naze).


’était une folle soirée, néanmoins, très vite nos nouveaux amis de l’après-midi s’en sont allés et furent remplacés par quelques uns de nos voisins et nos bonnes copines du TEC, plus en forme que jamais. Au second étage, il y avait un concert incroyable, un group de soul qui reprenait des morceaux en coiffant le Grand Ray Charles au poteau. Il avait plus qu’à aller voir ailleurs… ou ne pas voir d’ailleurs, pas d’bol !
Mais il se trouve qu’Agathe, en folle forme ce soir là, avait déjà rencontré le chanteur à une autre soirée que j’avais loupée pendant mes excursions avec mes lémuriens, un anniversaire d’un de nos amis (ou plutôt amis de nos amis les voisins) qui est député…

Et donc le nouveau Ray Charles a pensé qu’elle revenait juste pour lui et il était sur la planète lune (qui a dit « ce n’est pas une planète » ? quelle tristesse que vous manquiez à ce point d’imagination.)

On a aussi rencontré d’autres gens, des amis d’amis (Mexico n’est finalement pas si grand ?) dont un homme qui dit « Tu me prends pour un jambon ? », ce que j’attribuerais à ses origines bretonnes.
Petit hic néanmoins : Marjo notre colloc sort avec notre voisin et ça n’est pas vraiment l’El Dorado… Alors il y a un long moment de déprime sur le trottoir, auquel on se rallie par relais.
Le plus gros Hic c’est quand les flics ont débarqué pour nous dire qu’il était interdit de boire dans la rue (mais moi je lui avais juste donné ma bière pour être sympa !) … Et comme ils ont l’air méchants, Marjorie s’énerve et engrange sur une provoc sans nom.

Moi qui voulais jouer la carte de la petite française qui ne connait pas la loi, je ne peux pas en placer une.
Elle lance en espagnol « ouais ca va, tu vas pas faire le fric corrompu comme tous les autres, alors tu m’laisses boire ma bière, hein, et puis de toute façon tu préfère quoi, j’te la donne et c’est toi qui la boit ? » . On interfère avec Charlotte « m’sieur l’agent, excusez nous, on va… » elle continue : « ah donc toi aussi t’es un pourri et tu veux quoi au juste tu viens juste nous traquer pour avoir ta thune ? me fais pas le coup »… Ca sent le roussi. M’sieur l’agent n’est vraiment pas content de se faire prendre pour un…jambon.

On s’éclipse, et sur le bord de la route à quelques mètres, deux mecs (ni Eve ni Adam) s’occupent de son cas en lui serrant une paluche bien remplie. Petit tric de vocabulaire, c’est ce qu’on appelle une « mordida »,… à vrai dire j’aurais préféré me contenter de l’avoir lu dans le routard plutôt que d’avoir à y recourir. Aie aie aie !


On finit par toutes prendre un taxi pour rentrer à la maison, avec nos copine de Tlalplan (J’ai nommé les trois C : Claire, Charlotte et Constance) ; qui fut un grand moment de joie. Nous étions en forme alors nous nous mîmes à chanter. D’abord, tous ensembles, des gros tubes dégueulasses bien franco-franchouillards et puis, en le chauffant un peu, avec le chauffeur ! Il était très drôle, lui !
Un gros mec très rigolo, à l’image de Joyeux dans Blanche-Neige et les sept nains, un bonheur ! Il nous à même apprit une version biaisée de la Cucaracha et on était ravies.

Un moment il a grillé un feu rouge, alors Agathe proteste, sur le siège passager, « BAH ALORS ? », il la regarde droit dans les yeux et lance : ESO ES MEXICO.

Ce soir on apprend beaucoup de l’autre coté de la médaille mexicaine, EL OTRO LADO, señoras y señores, EL OTRO LADO.

Et finissons (-en) avec Nietzsche,
« Tu vois les hautes tours s’élever au-dessus des maisons seulement quand tu as quitté la ville ».


A SUIVRE