vendredi 25 juillet 2008

2# Premiers jours à Mexico

PREMIERS JOURS A MEXICO

21 juillet 2008.
Je pose mes pieds sur le sol mexicain! CARAMBA, CALIENTE!Je me débrouille pour dépasser tous mes potes à sandale dans la file de l'immigration.

Je retrouve Nicolas A. , qui est VIE chez Sanofi (la boite A papa, tout est à Papa dans ce bas monde, décidement, je vais finir par l'appeler Dieu).Il m'aide à porter tous les kilos qui plombent (oui comme du plomb )mes valises, et on va chez lui dans le quartier de la CONDESA, Centre ouest de Mexico DF. Je dîne avec lui et sa copine, Annabelle, leur appart est vraiment sympa.

Je me demande si je ne ressemble pas un peu à Romain Duris, qui se tape une incruste à la bonne frankette chez anne-so et son médecin de mari, mais, heureuseument ca n'est pas le cas.
Nicolas et Annabelle sont jeunes, cools, dynamiques et qui sait, peut-être sportifs à leurs heures perdues, et la Anne-So dessinée par Klapisch, c'est plutôt moi : je suis absolument décalquée et j'ai vraiment du mal à calculer ce qui m'arrive! (des paaattes, euh, du beeeuuurre? allez zouuu)

L'altitude, ma fille, l'altitude. Merde. Je me dis que je suis vraiment con d'avoir choisi comme destination le Mexique, et pour cause, je sais depuis un moment maintenant que je ne supporte pas l'altitude...Idiote idiote, comment vas tu annoncer ça à tes parents!? Défait pas ta valise léo, demain, premier avion, demain, avion, ...oh et puis merde aux avions.

Après avoir dîné avec mes deux hôtes, je me couche avec les poules (elles me tiennent chaud).

22 juillet 2008.

Mmmmh. Grâce mat. Rien de tel pour commencer un échange universitaire, c'est moi qui vous le dit. D'ailleurs il est pas assez tard et je reste planquée dans mon lit.

Les impressions de la ville sont vraiment étranges. Déjà je me l'étais dit sur le chemin de l'aeroport hier... Cette ville ne ressemble à rien que je connaisse. Rien.Nicolas me dit que c'est parce qu'on ne s'attend à rien en débarquant au Mexique. C'est vrai.
Mais je ne sais pas à quels souvenir associer ces immeubles de quelques étages seulement, colorés, un peu abimés par la pollution, ces grandes avenues où les voitures se bousculent, avec des arbres gigantesques de ca et là des trottoirs. Du vert, de la couleur, et pourtant, au ciel que du gris. On pourrait voir s'il faisait plus beau, peut-être, les volcans et montagnes qui semblent se dessiner dans le brouillard... je me demande si je pourrais vraiment les voir un jour...?

Pour réponse, quelques précisions du Guide du Routard, avec qui j'ai déjeuné (merci les Glaiz pour ce cadeau de bonheur) qui me disent que cet espoir sera comblé certaines périodes de l'année seulement. Inshallah!
Touchons du bois.
Comme je n'avais toujours pas de morceau de bois sous la main, j'ai couru au bord d'une avenue et je me suis frottée contre un arbre.
Je vais penser à me faire greffer un morceau de bois.
Je me suis paumée dans le quartier de la condesa, et comme j'arborais la même rue dans tous les sens possibles et imaginables à la recherche d'une banque délivreuse de pesos pour ma poche trouée, tous les gens qui déjeunaient en terrasse ont fini par apprendre à me connaître.
C'est déjà ca, vu le nombre incroyable de terrasses dans le quartier, je me suis fait potentiellement un gros carnet d'adresse, bien qu'il demeure aussi visuel que virtuel.
Avec quelques pesos en poche, je me suis arrêtée dans le seul restaurant où il n'y avait personne... Non pas pour jouer la carte de la sauvageonne, seule avec mon Routard, mais bien parce que l'endroit était parfait!
Derrière un de ces baobabs de bord de route, une enseigne "café momo". Déjà, on envoie du lourd avec ce surnom qui fait partie de mon Top 5. Et puis à l'intérieur, des murs complètement repeints de toutes les couleurs - à part les moulures anciennes - et selon mes estimations, l'artiste et auteur de cette peinture devait être soit un enfant de 5 ans après avoir mélangé son vomi à son pot de peinture, soit un drogué en plein trip. Mais le résultat était kitsch a souhait, surtout grâce au tableau de la Joconde barbue, du singe en peluche, et des innombrables bibliothèques parsemées ci et là d'appareils photos démontés ou de plantes vertes.
Un vrai bordel.
Le serveur devait être un fils naturel de John Lennon. Il faut que je me renseigne sur les passages de ce dernier dans cette belle ville, car l'homme en question ressemblait comme goutte et goutte à Sean Lennon. Il avait d'ailleurs lui-même un rejeton au bras et une femme à la cuisine.
Bon léo. Il s'agit maintenant de parler Espagnol.
Je baragouine. Baragouinons.
Et je parviens même à déjeuner!
En tête à tête avec Routard, je finis par tomber de plus en plus amoureuse de lui. Je décide donc de le remettre en poche pour aller prendre l'air, et laisser un peu de temps à notre relation. Je suis allée me promener dans des grands parcs où se plantaient là encore des arbres terrifiant de hauteurs et de diversité. Le seul que j'ai reconnu était le palmier. Ouais!

Le quartier à l'air relativement bien fâmé et chicos.
Il fait toujours gris.
Dans les parcs, quelques sportifs, des jeunes désoeuvrés (dont moi), des vendeurs de chips, des vieux, des téléphoneurs et des amoureux spécialisés en roulages de galoche.Comme je n'arrête pas de me perdre, je fais ami-ami avec les rues.
C'est le routard qui doit rager dans mon sac, lui qui sait tout sur tout. Bien fait. Ca fait aussi partie des préliminaires: se faire désirer.

Et donc je me rends compte de plusieurs choses assez incongrues : déjà toutes les rues, avenues et parcs ont des noms de villes ou de pays. Le résultat est assez marrant. J'ai été au Parque España et au Parque Mexico tout à l'heure, en croisant des rues aux noms impronnoncables, et puis d'autres 'amsterdam', 'monterrey', ...Exotique!

En revanche, ce qui est indiscutablement plus con, c'est quand même que certaines rues tournent en rond et gardent le même nom. C'est -et c'est le cas de le dire- tout à fait déroutant. On peut croiser la même rue deux fois, et ne pas s'être perdu.Je vais penser à me faire greffer un GPS dans le cerveau.
On a dîné dans Condesa à 7 avec Nicolas et Annabelle et leurs potes, à savoir, pour simple information, pour Big Brother et sa soeur, Lorenzo, un ancien sciences-pote italo-mexico-français, nacho, un argentin qui parle espagnol et à qui tout le monde répond en français, Clément un grand blond et Vincent à ma gauche, qui est aussi un voisin de mes deux hôtes et qui travaille dans une banque.
Dîner très sympa à la Buena Tierra (qui sait, toute information est bonne à prendre, pour le futur mes enfants, le futur) ; où les sujets de discussions tournèrent autour de la Propina (pourboire), à donner ou non au serveur qui a tenté de nous arnaquer. Plus tard, étaient au débat les spécificités de nos villes respectives, Annabelle venant de Lyon nous étions deux à défendre notre bout de viande, mais le grand perdant - ou gagnant, à ce stade on peut le dire - était Clément qui vient de Puteaux.
Et, y'a pas à dire les zamis, venir de Puteaux, c'est quand même drôle ; qu'on le veuille ou non.
23 juillet. JOURNEE de Sympathisation avec la Ville, et anecdotage.

H = Hielo
C= Caliente.
Bienvenue au Mexique.
Voilà deux jours que je meurs de froid sous la douche 'putain mais ya pas d'eau chaude ici ou quoi?"
Si si léo. Mais C ne tient pas pour Cold et H ne tient pas pour Hot.
J'ai pris une douche chaude, rien que pour me venger.
Je me suis levée assez tôt.
Je prends un café au starbucks du coin, avec mon Routard.
Rien de tel qu'un petit café anodin en milieu de matinée, pour réchauffer une relation de la veille.
Routard et moi nous entendons bien, seulement quand il a commencé à m'en dire trop sur les 32 façons traditionnelles de cuire du pain, j'ai vraiment commencé à avoir la mirette facile sur mes voisins, des beaux jeunes hommes avec leurs ordinateurs portables.
Hyper branchés, un black fait du break dance avec sa bouche, un mexicain derrière moi joue le nonchalant avec une fesse posée avec dédain sur un canapé, à ma droite un autre joue à l'intellectuel avec ses petites lunettes, peurk, d'ailleurs il est vraiment vilain.
Je lis le journal.
Mon horsocope dit " TAURO: Un cruce de palabras con un integrante de su familia ha escalado hasta convertirse en un conflicto serio".
C'est assez magique je trouve, je suis même à l'abris, à l'autre bout du monde, de ce que peuvent prédire les astres. Quelle belle ville.
Hier soir Nicolas m'a indiqué un endroit où je pouvais prendre un bus promène-couillon, en m'assurant que c'était vraiment bien, un trajet sympa et surtout intéressant si je voulais voir à peu près à quels quartiers j'allais me destiner.
Vendu.
Il m'a aussi dit de ne pas trop y aller après 17h, la saison des pluie n'étant pas clémente avec les couillons sur le toit de leur bus après cette heure là.

Pas de problème, donc, puisque ma montre imaginaire affiche 11h30 ou 12h.Très simple d'aller à l'arrêt, c'est vrai, même le plan lui-même respirait le bon sens. Mais distraite par moi-même qui était en train de me dire que je ferais bien une petite collec de photo de coccinelles, qui regorgent sur les trottoirs, toutes plus jolies les unes que les autres (oui, jolies. JOOOLiiiiES) ; et bien je me suis perdue. Pas grave.

Comme le trip en bus dure trois plombe, je profite de la longue file d'attente pour choper quelque chose à manger. Dans ce petit bar, le serveur est un petit mec très sympa et qui parle doucement.
QUE ONDA GUEY! Et puis la petite jeune qui fais la fille-à-tout-faire à ses côtés me tape la tchatche. Je suis pas au top de ma forme alors je dis un peu n'importe quoi, mais ça ressemble quand même, si on veut, à un échange...un échange qui se conclut assez rapidement quand elle apprend que je suis Française, et non pas Italienne, et que son grand sourire s'efface.

Je lui dit que j'ai du sang Italien, ...si ça peut lui faire plaisir...

"non, mais j'ai cru que vous étiez Laura Pausini" lâche-t-elle enfin.
Petite parenthèse. Je ne sais pas à quoi elle ressemble celle-là. Je sais qu'elle chante, mais c'est tout. Alors en rentrant, le soir, j'écrivait un petit mail aux copines, alors je leur ai demandé leur avis. C'est Alix qui a répondu la première : "Elle est DEGUEU!!" fit-elle, bien dans son genre de BCBG (certains me comprendront quant aux quatres dernières lettres mentionnées) ; j'ai donc pris mon courage à deux mains pour aller voir sur google-image la face de cette poulette.
Et Ouais. Pas de bol.
Dégueue.
Je monte donc sur le toit du PC (Promène-Couillons) et plutôt que de coller le nez sur la carte d'itinéraire qu'ils nous ont donné, et en prêtant une seule de mes deux oreilles au guide qui nous fait un historique approximatif dans nos oreillettes de couillons, et bien je regarde dans la rue. Sans seulement m'attacher à l'ensemble, aux beaux bâtiments ou aux arbres qu'on manque de se prendre dans la tête à chaque carrefour, je souris devant l'incongru qui est partout autour.
Pour le reste, j'ai un an.
Les fliquettes, par exemples, sont géniales. Elles sont partout. Pas un seul flic, juste des fliquettes. Elles font la circulation, sont ça et là, elle grouillent de partout.
Et le gouvernement, inspiré de ne pas les accoutrer de robe à strass, les a habillées en bonne fliquettes, mais comme il faut respecter leurs condition de femmes, le style ne fût pas laissé en reste : Elles arborent un pantalon dont je suis verte de jalousie (ou pas). Gris avec des bandes de smok' noires, il est surtout suuuuper moulant et patte d'eph.
Un délice.
Les mexicaines, ou dumoins pour ne pas généraliser (pas encore) les fliquettes, sont de manière générale, un peu dodues. Très dodues. Et moulées là-dedans, c'est un bonheur de tous les instants.
D'ailleurs le gouvernement s'est abstenu de donner des cours de conduite à ses citoyens, une petite dizaine de fliquette par rue suffit largement à faire reigner l'ordre!Au-delà d'une rue arborée d'innombrables statues de personnages historiques, je me dis qu'il faudra que je regarde de près le raport qu'ont les mexicains à leur passé, car, sans de veritable distinction honorifique, on retrouve aussi bien Christophe Colomb que ses combattants.Vous me direz, c'est plutôt fair-play.Je traverse le "Centro Historico" qui est un endroit magnifique. Il fait un grand soleil. Je suis contente.
J'arrive sur une gigantesque place, la "place de la constitution", certes, mais ici connue sous un autre nom qui m'échappe. La place la plus grande d'Amerique Latine, et c'est impressionant. Il y a le Gouvernement, une cathédrale, plein d'enormes et beaux bâtiments qui forment ...bah, une place! mais c'est assez magique.
Dès que j'aurais rechargé mon appareil photo (oui je sais, j'aurais dû y penser avant), je prendrais plein de clichés de cette ville impressionante.
Par pure valeur anecdotique, un indieu au cheveux longs (opium plume et compagnie) vend des objets aux touristes et passants sur un trottoir. Il me vole un large sourire quand il prend soin, délicatement, de faire dépasser la bordure de son caleçon de marque par dessus sa jupe aztèque (ou que sais-je).
Un des mexicains qui partage mon Promène-Couillon avec sa famille se met à pleurer parce qu'il se rend compte qu'il n'est pas superman.
AH! ENFIN UN SCOOP! Je vais l'envoyer au Guide du Routard. Oui, mesdames.Il y a dans les premières pages de celui-ci un petit article intitulé "Les questions que l'on se pose".
Eh bien: il en manque une.
IL Y A-T-IL DES JEUNES TECTONIK AU MEXIQUE?
(roulement de tambour)
EH BIEN OUI!
Oui, mesdames, oui messieurs!
J'en ai croisé deux! Un style qui ne déroguait pas en un seul pli de revers à la magnifique et grande tribue des tectoniks!
Mais par devoir de précision, j'ai bien été obligée de relever une grave particularité : ils étaient teints en Orange. Enfin peut-être que c'était destiné à être roux ou blond, qui sait, mais ça donnait vraiment du orange. Avec la coupe mulet, je ne vous dis même pas mon bonheur.

Dans le Bois de Chuapaltapec, quand je redescendais de mon périple, un autre sourire - mais un peu plus fragile celui-là :
les montagnes russes sont construites sur des échaffaudages en bois.
Je me fais un ami, à ma droite.Un américo-mexicain.Il est prof (décidement).On discute, il est sympa. Il est vilain, mais sympa. (Ne pas trop en demander TOUTE DE SUITE, léo, calme-toi un peu).Il revient d'un gigantesque trip au départ de Cancun, et il rentre à Los Angeles, sa "hometown" en passant par Mexico. Soit.
Nous parlons Anglais ( moins 1 pour moi), et je lui dis que je suis en échange avec une université française.
Quelques minutes plus tard, après qvoir apprit qu'il enseigne de la bio et de la chimie (beurk), il me dit "Donc toi tu es Quebecoise".
"Bah, non, je viens de France"
"Ah".
Ouais.C'est pas gagné.
Je décide de refaire une escale (on peut descendre quand on veut) un peu plus haut et de repartir plutôt en direction du Sud ou je serais très certainement logée, puisque mon univeristé est à l'extrême sud.

En attendant, je me demande comment mon voisin peut s'appeler.
Je pense à Pedro, Pablo, ou Juan. Et puis je me dis que si un de ses parents est Américain, il a du gagner le droit de lui refiler un prénom de là-bas, alors je pense plutôt à Jason.
En quittant le PCouillon, je lui serre la main, "I'm Leo!" ( belle stratégie de prendre le devant non?) et il rétorque "I'm Pablo!"
J'ai perdu.
Tout comme son père Américain.
Je suis contente de ne pas avoir perdu toute seule.
Mon périple vers le Sud fut sans aucun intérêt de racontage, puisque il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau...et je venais de laisser mon pull à l'appart tellement j'avais chaud.
Et puis comme je suis une sale boulette, j'ai mis trois plombes à aller réclamer mon sac poubelle-imperméable comme les autres boulets du bus - tous enrobés dans un sac poubelle rouge- et quand j'ai été il n'y en avait plus.
Je crois que j'ai pensé à me jetter dans le traffic environant plusieurs fois.
Tout le charme du Sud Mexicain m'a echappé, j'ai souffert d'une pneumonie et de la grippe aviaire, et j'ai finis par descendre dans la cale...
... où je me suis endormie.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

hehe. Amuse toi bien. Je vais suivre ces histoires passsionnement. Hate de voir quelques photos, mais le recit est parfait. Bisous
Pablo.
Zipo

Anonyme a dit…

Allo ? allooo ?
je n'ai toujours pas entendu d'allusion à une quelconque tequila, ni corona, que se passe-t-il ? il y a de la friture dans la ligne !!

Unknown a dit…

Si si évidemment que la Corona et la Tequila ont leurs places dans le blog... Je peux parler si jamais elle oublie de le mentionner...