vendredi 25 juillet 2008

1# Approche stratégique aérienne, destination MEXICO D.F

Départ au Mexique.
Jour 1. 21 JUILLET 2008
Heure française : 16:36.
AF 438Départ de Paris : 13h 15

Mes premiers pas dans l'avion furent un délice. Fatiguée juste à point après avoir passé une nuit à ne pas dormir à paris, à la fois à cause d'une grave crise de téléphonite-de-dernière-minute et d'une nuit à deux - avec MAMAN, que tout le monde se rassure ou se ravise - dans le froid et le bruit parisien.

Après avoir bêtement fait mon mouton-rootschild dans la mauvaise file d'attente (comme si inconsciemment j'avais été habituée depuis ma plus tendre enfance à cotoyer ces très spéciales files d'attentes : je dis très spéciales, parce qu'elles ont une particularité inattendue : on n'y attend pas. Ce sont celles des riches, evidemment) , j'ai finalement rejoint la file bondée de moutons-tout court - la particule Rotschild devra attendre mon mariage. S'il est réussi.

Touchons du bois.
Je cherche du bois.
Je ne trouve rien.
Et voilà, c'est fait. Je ferais un mauvais mariage.
Tout ca parce que depuis qu'il s'écroule, les parisiens ont décidé de moderniser leur aéroport. Pas question d'y mettre du bois. On n'est pas des savoyards. Alors voilà : les parisiens se réjouissent de ne pas être savoyards et moi je fais un mauvais mariage.

Dans la file d'attente, reprise en traitre par une grave crise de téléphonie aigue, je me dandinais, sac sur le dos, au milieu d'une population fort peu diverse. Et qu'on se détrompe. Il ne s'agissait pas là de ce à quoi les uns et les autres m'ont préparé depuis un moment. Très peu de moustachus, petit gras et trapus. Très peu de belle femmes arborant en guise d'habit le premier mot de la composition du mot "mini-jupe" et pas le second.

Non. Juste des blonds. Blonds et blancs. Blonds et blancs et à sandale. Et jeunes.

Et non, je vous voir venir là aussi, pas un de ces peuples qui vous amènent directement en sauna dans l'imaginaire le plus primaire de la rencontre. Non. Juste des blonds à sandale. Majoritaitrement des filles d'ailleurs.
Mais comme je le disais auparavant, je ne remarquait ce détail qu'un peu plus tard, car à ce moment la j'avais l'oreille scotchée au téléphone ou, en alternance, les deux mains en train de jouer du Rachmaninov moderne sur mon clavier de portable.

Et quand je me suis installée dans l'étage supérieur de l'avion, j'ai crié ma réjouissance : 11heures d'avions, certes, mais pas de siege devant moi, un grand espace, une fenêtre à ma droite, une petite trappe personnelle pour y cacher tous mes restes de plateau-repas, un vrai garde manger, un bonheur.
Je sors mon nono de mon sac et j'entame une sieste pré-décollage. De mon hublot je ne vois que le traffic aérien environnant, nous mettons du temps à décoller, une question de correspondance, bref, je dors, la tête dans mon oreiller d'ado attardée.

Et puis les blonds. Les blonds sont un peu partout, à gauche à droite, devant derrière. Vous vous direz, pour une léo qui a toujours eu un penchant pour les bradpittiens, j'ai nommé les beaux blonds aux yeux bleus, c'aurait pu être une veine.

Meme pas.Je n'aime pas les blonds à sandale.

Mes deux voisins de gauche sont un vieux chinois et une petite francaise qui échangent des rapports tout à fait URBAINS oui madame, ils sont tous les deux profs, on dirait. Madame aime bien lire des romans policiers, même si de son propre aveu, ils ne sont pas toujours les plus interessants, c'est quand même plus sain que la télé, et puis surtout ca ne vous empêche pas de dormir, le soir, vous savez! Et puis monsieur ne parle pas beaucoup. Peut-être même qu'il ne la comprend pas. Ah si. Il a parlé et on aurait dit du français. Pas de sushis dans la phrase ; sans doute un homme intégré à notre grande et belle société.

Et moi je me transforme peu à peu en sombre connasse ; et pour cause. Je sens des effluves de françaisitudes me remonter jusqu'à la gorge, une sorte de défense de l'organisme devant l'affluence des blonds à sandales : une aigreur sans pareille.
J'deviens un pauvre type.
Qu'on se le dise : c'est un scandale.
Moi qui pars à l'aventure pour plus d'un an, moi qui suis pour la paix dans le monde, moi qui donne 5euros à UNICEF tous les mois!

Mais ils ne m'aident pas, non plus. Tous les blonds ont quitté, non pas le navire, comme Leonardo Di Caprio dans son meilleur film, mais leur siège. C'est vrai qu'on est dans la bétaillère et que les sièges sont fariqués avec pour taille moyenne une demi-fesse, mais c'est pas une raison pour tenter une rave-party. Tous les jeunes sont assis par terre, jouent au carte, rigolent, puent des pieds, et se prennent en photo, là, dans cet immense espace que je pensais pourtant avoir colonisé par le droit-de-la-première-qui-était-assise-là. Droit reconnu par le Code civil de ma composition, qui, d'ailleurs, est en passe de devenir fasciste si je continue à être de mauvaise humeur.

17h. J'ai sommeil. Mais c'est le festival de la sandale.
Je me radoucis.
Une rave-party dans un avion, on pouvait difficilement rêver mieux... d'autant qu'on a tout le deuxième étage pour nous. Et que si les sandales continuent à prendre des photos, je vais peut être réussir à apparaitre sur l'une d'entre elle, alors je ferais mieux d'arrêter de faire la gueule!
La seule hotesse qui traîne ici m'a à la bonne, une touche, qui sait, peut-être, ai-je.

Mes poussées de mégalomanies reviennent vers moi à grand pas. Je me vois déjà en train de convaincre ces 25 porteurs de sandales en toile-caoutchouc spécial démarque Décathlon, de faire un détournement d'avion. Ca ca sera quand ils auront prit des extas, on n'est qu'au début de la rave donc on va pas trop en demander. Mais quand ils seront bien tous stones, je pourrais peut-être les convaincre de détourner l'avion et de partir se baigner sur des plages exotiques!
...

Mon rêve de puissance s'évanouit quand je vois sur l'écran devant moi vers où notre avion se faufile sur la grande carte, un peu moins précise que le GPS de papa, et surtout moins relou, mais néanmoins assez claire : MEEEEEEXICOOOO. Qui peut rêver plus exotique?
on pourra donc se contenter d'une rave-party au deuxième étage de cet avion, et si quelqu'un est stone alors j'annonce, ca sera moi! Il est 17h10, ca pue toujours des pieds, mais je suis de bonne humeur.

Les deux profs sont endormis à ma gauche, mais du coté de la contrée blonde, espace d'immigration sans pareille, plus une seule sandale s'aggripe à ses pieds d'origine, c'est l'aventure, déjà, orgions, mes frère, orgions.

21h, heure française.J'ai si faim que j'ai réveiller ma voisine de gauche pour lui demander si le dîner était passé pendant mon sommeil.Non. Grâce a dieu, comme diraient les curés, car j'ai faim.
Et oui, j'ai dormi.
Pas de rave-party. D'ailleurs le groupe des sandales s'est calmé, et plus personne ne m'énerve, je suis zen. Sauf deux petit couillons de 12 ans qui ont prit le couloir de l'avion pour une piste de racing.

21h07J'ai mangé un petit sandwich et ca va mieux.

21h08, je n'arrive plus à ressortir ma TV de sous le siège. Je tire veinement dessus, la voisine de gauche m'indique un petit bouton qu'elle presse avec une grande legereté et voilà que le tout se lève automatiquement, avec une grande insolence.
J'ai envie d'arguer que je suis blonde ; si seulement c'était le cas.
Je pense à ma soeur et je me dit qu'elle a vraiment de la chance.
Je me dit que là où elle est, elle aussi, elle à certainement faim.

21h10
La TV ne se contente pas d'être insolente, c'est une peste et une INCAPABLE. En termes Tévéyens, elle ne fonctionne pas.La voisine de gauche ne peut rien faire.Je pense à un détail : je dis voisine de gauche, mais c'est pas parce qu'elle ressemble à une prof que je fais un amalgame de couleur politique, hein. On sait pas,elle pourrait aussi être des VERTS ou même des alter-mondialistes.

Merde revoilà que je suis aigrie.Heureusement, voilà une distraction.

21h11
Le petit con de petit garçon qui fout la merde aisément dans notre deuxième étage du Boeing, à quatre pattes sur cette terre qui fût un jour mienne, avant l'immigration massive des Suedois (voilà au moins un mystère de résolu lors de mon périple à la recherche d'un sandwich, les blonds sont des suedois. Comme quoi, tous les suedois ne sont pas bons à finir nus dans un sauna).

Mais qu'importe : Il faut retenir cette date, cette heure et ses quelques minutes, absolument, parce que je balbutie mes premiers mots en espagnol.

Le petit me parle, je ne comprends pas tout, je réponds, et je pense "mais quel insolence ce morveux, décidemment le 2e étage ca n'est plus ce que c'était". Je comprends qu'il veut brancher sa game boy sur mon ordinateur. J'accepte. Sans doute parce que je suis une bonne âme, peut-être simplement parce que je suis fière d'avoir compris sa requête? Qu'importe.
Me voilà à deux doigts de ne plus avoir de batterie sur mon ordinateur, plus de télé, il me reste mon téléphone, mais si je l'allume je vais me faire exclure de l'avion ; et en regardant par le hublot je me dis que atlantique ou pas atlantique, il fait froid et j'ai même pas mon maillot sur moi.
Je me tais.

21h14
En parlant de nuages, je me fais une réflexions qui ne mériterait pas d'être appelée comme ça. Tout simplement parce qu'elle concerne un lointain souvenir d'enfance. Je pense aux Glaizal. Je pense surtout à ce jeu débile sur nintendo : MarioKart!On dirait que je suis au dessus d'un parcours, parce que les nuages sont en grandes enfilades fines, comme pour y accueillir le grand prix de Mario et du dragon vert dont le nom m'échappe.
Le décor se fait plus clément, les nuages se voient parsemés de bananes magiques, bonus et bombes : je suis de bien meilleure humeur.

Je me demande si un suedois n'a pas glissé de la drogue dans mon sandwich.Je devrais en profiter pour dormir un peu, mais j'ai trop peur de louper le dîner.

21h16
Comme ma voisine de gauche n'arrête pas de regarder sur mon écran, et que je parle beaucoup d'elle, je me suis sentie mal à l'aise.J'ai donc ouvert bêtement une autre fenêtre sur mon ordinateur et machinalement j'ai commencé à écrire un essai sur la colonisation forcée dans un pays très particulier.:J'ai écrit 20 lignes absolumenent problématiques, mon nom à gauche, la date à droite, le sujet, le plan.

Tout ça, sans savoir de quel pays je parlais, et quand j'ai commencé à trop m'en soucier je me suis sentie idiote et j'ai arrêté. Voilà ce que ca donnait :

Eléonore HAMELIN

premier semestre 2008 2009
Echange au MEXIQUE -


EXPOSE de littérature historique.
L'histoire d'une colonisation forcée

Le sujet posé est triplement problématique : Il est déjà le postulat qu'une historiographie de la colonisation est possible : elle a été très abondante dans les essais contemporains de nombreux auteurs et politiciens ; deuxièmement, elle comporte en elle-même la possibilité qu'une colonisation ne soit pas un mouvement nécessairement "forcé", présentant notre cas comme une spécificité. La colonisation, dans la définition que nous lui donneront est elle réellement à l'abri de l'usage de la violence et de la force ou en y est- elle complètement reliée, auquel cas notre cas ne serait non plus à considérer comme une spécificité, mais sinon comme un exemple?
C'est le 23 mai 1835 que la première expédition est envoyée vers le Sud du Pays ;


Et pour que je me sentes encore plus idiote après cet épisode, VDG (voisine de gauche) à avancé de 20 pages au moins dans son bouquin et je crois qu'elle n'en a rien à piffrer de mes états d'âmes et autres TOCs;

TO BE CONTINUED

2 commentaires:

thaï a dit…

je veux des photos de:
la peinture au vomi
la fille laurapausini
ton palmier
la calle budapest, elle doit exister

je viens quand?

Unknown a dit…

Joli départ en Fanfare, pour une arrivée aussi magique ! arriba arriba !