lundi 28 juillet 2008

3# Première semaine, et premier week-end à MEXICO


PREMIERE SEMAINE A MEXICO.


Après les découvertes des premiers jours, mon enthousiasme est resté physionomiquement le même; mais il était bien dégonflé.
Un peu comme un soufflé. Les oeufs n'ont pas disparu, le fromage, rien, mais tout es un peu raplapla.
MAIS ! Comme dirait mon maître en la matière (nb: se préparer à un petit jeu-de-mot-de-derrière-les-fagots), Albert Einstein (le jeu de mot parlait de la matière) (j'arrête les jeux de mots), bref, RIEN NE SE PERD ET TOUT SE TRANSFORME.
Le seu hic était que j'étais dans ce quartier très sympas de la Condesa, résidenciel, beau et qui bouge assez, en termes de terasses notamment, ça grouille. Mais les journées, entre gris épais, grand bleu et averses post coup-de-soleil, n'ont pas arrêté de faire leurs capricieuses.
Du coup je me promenais un peu sans but, et sans beaucoup d'aventures.
Je me suis acheté un téléphone! Je suis désormais joignable au (00521)5526797200.
Mais comme je vous raconte mon ramolissage, il faut dire que ça a pu y participer. C'est psychologiquement difficile (je pense qu'on peut légitimement se foutre de ma gueule à ce stade), de n'avoir aucun numéro, aucun appel, et de regarder un téléphone bouseux qui fait la gueule.
Heureusement, j'ai mis en fond d'écran RENE COTTY. Comme au fond de tous les écrans et porte-monnaies que j'ai en ma possession.
C'est Lorraine qui me l'a conseillé, en cas d'urgence, il n'y a rien de tel.
René Cotty.
Heureusement cet état de mou n'a pas duré.
AAAH!
Enfin on va pouvoir se re-marrer!
Disons que pour y faire face, j'ai surtout misé sur la grâce mat'. C'est assez efficace.
Mais absolument pas suffisant!
J'ai continué à noter les choses étranges de cette ville.
Obsédée par le port de pieds-nus, malgré les averses et les nids de poule, j'ai une grosse tendance à me péter la gueule dans la rue.
Première fois, je prends un truc dans le pied, et hop je plonge en avant, me rattrapant aussi bien que possible avec les deux mains qui repoussent l'air de devant.
Juste après j'ai glissé dans un super marché et je me suis rattrapé à un caddie.
C'était con, parce qu'un caddie, bah, ça roule.
Je commence à jurer sur mes sandales indiennes, en grommelant dans ma moustache mexicaine que c'est un choc des civilisations entre le bitume latino et le cuir de chameau indien.
Pas très convaincant.
Et puis VLAN je me repète la gueule, sur le chemin du retour, et je laisse deux de mes doigts de pieds sans vie.
Coma, direct.
AAAAAAAAAAAAAAAAYEEEEEUUUuuuuuuuuuuuuuuuuu, fais-je avec classe dans la rue.
Mais le plus étrange dans tout ça n'est pas tant que je me taule. Le plus étonnant dans toute cette (passionante) histoire, c'est quand même que personne autour de moi ne s'est foutu de ma gueule.
PERSONNE!
Etant une habituée du ramassage-de-gueule, j'ai souvent prit l'habitude qu'on rie de moi, et de rire de moi-même en retour...mais là : RIEN!
Non seulement personne ne se retourne, mais en plus personne ne me montre du doigt en éclatant de rire...
Alors, oui, au début, on se dit "tant mieux, personne ne m'a vu". La seconde fois "Quelle classe ces mexicains", et puis après, quand on a vraiment les genoux ouverts par terre on se dit " PETARD DE BREST! TOUT LE MONDE S'EN FOUT".
Mh.
Ca devait coller avec l'humeur du moment.
Et puis Nicolas et Annabelle ont invité leurs potes chez eux, on a bu des bières. Les mêmes que la dernière fois, globalement, plus un gigantesque Danois aussi grand que large que blond.
On a frôlé le suedois!! Et les sandales! (ref.#1), mais certainement pas les clichés du type SAUNA. A la bonne heure!
Le vendredi 25 juillet, même combat.
J'ai packé mes valises, en prévision de mon départ proche.
Et puis, merci Sciences-Po, j'ai eu un mail qui m'a donné une bonne raison de faire la fête :
Je fais partie de la liste "Etudiants admis en 3e année SANS CONDITIONS".
Yeepeeeee
Qui l'eut-cru?
Hormis les efforts de certains pour me décontenancer à l'aide d'une forte gueule de bois durant mes oraux ou autres examens, je m'en suis sortie.
Private joke ;)
Et QUE VOIS-JE?
Nous sommes vendredi soir... mmh. Ca aussi ca se fête. D'ailleurs Nicolas et Annabelle sont plutôt d'accord avec ça :
Il est 20heures, nous sommes serrés autour d'une table haute, avec toute leur bande de pote. Etje goûte à ma premiere TEQUILA-SANGRITA.
J'explique : un petit verre de Téquila très fraiche, un petit verre à ballon de Jus de Tomate (sangrita) relevée au Tabasco, et toujours les incontournables : le sel et les citrons verts.
Attention! Avis aux amateurs!
La tequila est 100 fois meilleure que la meilleure des téquila française, et c'est d'ailleurs pour ça, il me semble, qu'on ne la boit pas comme des barbares : Par petites gorgées (et non d'un trait, avis à mes amis alcoliques), suivi d'une autre petite gorgée, une gorginette, de jus de tomate. Et, là, on peut croquer à pleines dents dans un morceau de citron vert.
AY AY AAAAY !
Et puis quand on en a marre on prend une petite bière.
Enfin, plutôt, on commande une petite bière...et puis on nous en ramène une grande. "petite" et "bière" sont rarement compatible ici, et je ne m'avance pas trop en faisant de la bière, dans mon piètre récit, la boisson nationale. Avant l'eau.
ouais.
avant l'eau.
D'ailleurs cette aprèm je me baladais sur la place Coyoacan, où des tonnes de gens (métaphore bien choisie!) s'agitent autour de petites échoppes, où clowns de rue, et j'ai cru un moment qu'un mec sur le bord de la route faisait des bulles de savon avec de la bière.
...
Ma parole contre la sienne.
BREF. La période "condesa chez Nicolas et Annabelle" touche à sa fin.
Je fais mes bagages Samedi 26 juillet et je rejoins Agathe.
J'ai trouvé Agathe sur internet... mais pas sur Meetic.fr.
On était sur le même site de colloc pour le Mexique et on va à la même école en échange ici à Mexico D.F. En creusant un peu, plein de points communs on été assez marrant: des parents à Lyon, des attaches avec la Thaïlande... e voilà comment je me suis retrouvée habillée en CATWOMAN chez elle un Vendredi soir à minuit.
DingDong, fit la sonette sous la pression de ma main gantée de noir.
Une fille ouvre la porte "Ouaiiis euuh salut ? " (L'air de dire: C'est la fêêêête ici, ...mais t'es qui?")
Je rétorque : "Je cherche Agathe..."
"Oui c'est moi... ?"
toujours habillé en Catwoman sur le pas de la porte : "Je suis léo"
un blanc.
et une explosion "Léoooo saluuuut, viens j'te présente tout le moooonde!"
NB: tout le monde = une enorme bande de tarés.
AY AY AY

Et puis on est restées en contact jusqu'au départ, en prenant un canon de temps en temps.
Alors voilà, Agathe est arrivée le vendredi soir, après maintes difficultées et un pommage de valise. Au moment où je trempais mes lèvres innocentes dans la boisson du Diable, dans un rituel diabolique au citron vert et au sel.
Je la rejoins le lendemain, avec tous mes baggages, remerciant chaudement Nicolas et Annabelle pour leur accueil : ils m'ont fait comprendre beaucoup de chose sur cette ville, et surtout ont attisé ma curiosité pour tous mes futurs voyages.
Et puis je veux aussi être VIE un jour, parce que c'est top.
Je vais continuer de travailler à l'école.
De retour à Paris, nous sommes d'accord sur ce détail.
Celui qui n'est pas d'accord...c'est pareil.

samedi 26 juillet
MES DEBUTS A LA COYOCASSIMA


J'ai lutté como una loca pour m'en sortir avec mes 3 valises et un chauffeur de taxi à qui je voulais faire croire que j'étais mexicaine.
Un détail me fit comprendre que ça n'était pas gagné : le goujat essayait de me berner au tarif de nuit, à 14h.
J'arrive à COYOACAN. Très probablement mon futur quartier.
J'étais une addict de la Condesa après une petite semaine là-bas, mais tout bouge ici, tout vit, tout est en bordel, et ...ça me plait!
Agathe et Elodie sont dans un appart de FOUS FURIEUX. Il donne sur la place coyoacan, qui est malheureusement en travaux, mais pas moins bourrée de charme pour autant, il y a plein de petites rues pietonnes, qui bougent, dansent, crient, cirent, tatouent, jouent de la flute de pan, surtout, et se roulent beaucoup de galoches, aussi, très probablement un sport national avec le foot et le catch.
Et puis l'appart est dans une grand immeuble de style ...(mh n'étant pas encore très calée je dirais post hispanique. certainement pas maya. pas américain. Mexicain peut-être? oui. Cela ne fait pas l'ombre d'un doute).
Il y a une grande pièce principale à l'entrée, qui ouvre d'abord sur une cuisine à gauche, puis un arche (un mur avec un trou en forme d'arche si vous me trouver grandiloquente) qui donne sur une salle de bain et une chambre, vue sur la place. Celle d'Agathe, momentanément la mienne.
Puis dans la grande pièce principale, une grande table basse, des couleurs aux murs, une porte vers une seconde chambre, un Second arche qui donne sur deux autres chambres.
Partout des couleurs, bleu, vert, rouge, rose, quadrillé, rayé, il y a même un cactus.

Je pose mes affaires et on part direct à la recherche du TEC, notre future université à toutes les trois, Agathe et moi pour un an, et Elodie jusqu'a Décembre.
On quitte le quartier de Coyoacan en PESERO. Petit (grand ou minuscule) bus arborant une affiche manuscrite avec le nom du terminus, qui nous emmène loin dans la Sud de la ville.
Je manque d'écraser une vieille en courant pour l'attraper, derrière les deux filles devant moi, et je renverse son jus d'orange : la moitié pour moi, la moitié pour son sac et elle.
"LO SIENTO" lance-je l'air désolé. "MIRA LO QUE HICISTE!" et je pars en courant, lâchement.
Agathe et Elodie piquent un fou rire en émettant le manque de bol que serait de mourir tabassé par une petite vieille avec un parapluie, sous le soleil de Mexico..
MEJIIIIiiiiiihiiiicoooo!
On se retrouve à notre point de changement, et comme je crève de faim, je décide de me nourir sur le bord de la route.
Un gros mec, dans sa camionette, me fait "una torta caliente". On se marre encore; on m'imagine en train de vomir quelque part. Et ça ne va pas en s'arrengeant quand on voit que le Panchòn prend le jambon dans un gros sac en plastique bleu posé sur le rebord de son plan de travail.
La clim? Le frigo? Connaît pas. Les microbes? QUELS microbes? C'EST TOI LE MICROBE!
Je mange mon sandwich quand même, et à part un petit mal de ventre tout à fait somatique, rien de grave.
On fait un petit tour de l'école mais on ne peut pas rentrer. C'est un peu inutile, finalement, car on devait regarder le temps qu'on mettait pour y aller et on n'a même pas regardé... mais on discute et on se raconte nos vie tranquilou bilou.
On prend un tape-cul pour le retour, et on comprend tout de suite beaucoup mieux pourquoi certaines, ici, on les seins qui pendent autant. Ca sera notre sort aussi si on continue à vouloir faire nos cakes sur la banquette arrière du bus.
Arrivées sur la place centrale de Coyoacan, on a traversé le petit marché sur lequel elle débouche.
UN bonheur du Kitsch. Des statues de la vierge dans toutes les matières, de la dentelle, des sombrero et des pancho en peau de je-n-sais-quoi, des peintures-au-vomi (ref. 1#), de l'artisanat, des miniatures, des bouteilles de téquila arborant les peintures de Frida Khalo ou de Boterro, des fleurs en céramique, des pins, et des chaussettes. Un bonheur de petite merdasse kitsch.
Ceux qui me connaissent le mieux (Maman...) sauront dans quel état de transe intérieure (intérieure, oui, pour le moment, je fais encore ma timide face à la grandeur de Mexico) j'étais dans les ruelles de ce marché minuscule.
On achète de la Corona, on monte à la COYOCASSIMA, au 3e étage et sur une terrasse où se retrouvent les paliers de beaucoup d'autres jeunes venus de partout.
Elodie nous prépare un plat dont elle a volé la recette sur internet, un plat mexicain : un porc à l'orange. Il lui fait du temps, et elle s'affaire dans la cuisine, pendant qu'Agathe se fait une
sieste et que je tapote sur mon clavier.
"Si c'est pas bon, je ferais des pates, hein"
La recette prévoit bien deux heures et demi de cuisson. Mais, les doutes se sont faufilés dans la grande bâtisse de la forteresque cuisine d'Elodie, dans un premier temps quand elle me dit que si elle n'avait pas assez de jus dans les deux oranges achetées, elle pouvait, comme l'indiquait la recette, le remplacer par du Coca-Cola.
Dans un second temps, quand elle se rendit compte, avec ses deux témoins à l'appui, que le porc s'était transformé en une matière dure, dure, comme une casserole de petits cailloux. Et qu'il restait pourtant une bonne heure de cuisson.
On a sorti les pâtes et on a mélangé le tout, avalé avec une bonne lampée de Corona, c'était délicieux. Enfin, c'était mangeable. Enfin, on n'a pas dégobillé quoi. Même moi qui avait pourtant consommer une bonne dose de porc avarié dans l'après-midi.
Pleine d'anti-corps contre toute sorte de porcs.
La voisine toque à la porte. Elle se présente, elle est canadienne, en colloc avec un Mexicain. Ils vont dîner mais nous disent où on peut aller prendre un verre. On descend et on fait un tour : on croise des gothiques qui lisent l'avenir à des crédules, des vendeurs, encore et encore, de petites choses inutiles, et encore et toujours : des couples qui se galochent. Devant le marchand de glace, derrière, à gauche, sur cette terrasse, à la table de ce resto, dans ce bar, dans le parc, dans la voiture.
Incroyable.
J'attends de voir ce que ça donnera le soir de la St-Valentin, et si on pourra quand même avoir des discussions avec des babioles de libre.
On prend un verre toutes les trois dans un bar assez branchouille.
(NB: un des commentaires de ce blog se plaignait de ne pas voir suffisament les A qui finissent les mots coronA et tequilA, il resque d'être rempli de joA).
On rigole et on fait nos putasses, à tailler des costards à tire la rigotte. Et puis, dans le décor, je ne trouve pas l'homme de ma vie alors je me fais d'autant plus putasse.
Elodie: "mais il ressemble à quoi ce soit-disant "homme de ta vie"
Je me retourne "HAN! à ca!"
Fou rire généralisé.
Un homme passe devant nous, la trentaine peut-être, des cheveux longs, bouclés et graissés, très noirs. Un justaucorps rouge en haut, doublé d'un débardeur noir thermo-formé, comprenant tétons et faux-abdos à volonté. Pantalon serrant noir. Il nous regarde, on pouffe de rire. Avec une grosse banane qui pendouille autour de la taille.
Il va s'installer au bar.


On décide de rentrer à la maison, et quand nous nous levons, Agathe se fait attraper par Satan, Tarzan, appelez l'homme comme vous voudrez, et il lui glisse dans la main une sorte de papier mal plié, qui semble contenir quelquechose.
Je m'affole : C'est quoi ça Agathe? il est malsain, ce mec, ouvre vite, qu'est ce que c'est!?
On ressort, Agathe tient son présent du bout des doigts. Ca n'est pas de la drogue, un pétard, un billet, non.
C'est une lettre d'amour.
"Que tienes en los ojos, que labras imagenes de incienso sobre la piedra? Tu mirrada esta llena de enigmas, la noche te interroga. Déjame sembrar palabras en ella, las encenderé después como si fueran lamparas... JAIME" Suivi du numéro de téléphone du jeune homme.
Incroyable.
(N'empêche qu'elle vient de me piquer l'homme de ma vie)

On rentre, donc, car Agathe a rencontré les voisins du dessous en arrivant hier, et il l'ont invitée à boire des pots chez eux quand on vourait.
On frappe, la lumière est allumée, mais il semble n'y avoir personne.
On remonte pour se déhancher bêtement sur du Laurent Wolff.
Un peu plus tard les voisins en questions toquent à la porte.Daniel et euh...Tony, je crois. Oui.
Ils viennent de rentrer et on leur promet de descendre d'ici 3 minutes.
Ils habitent en colloc entre mecs, on prend un pot et on se marre, aussi bien en espagnol qu'en français ou anglais. Un des collocs ouvre la porte majestueusement alors que nous sommes tous dans le salon : RICKYYY! "son nom d'artiste" m'assure-t-il, carte de visite à l'appui. Il danse comme Cloclo, voire beaucoup mieux, et en se penchant pour se présenter à nous et nous faire un bisou (un seul, sur la joue, telle est la coutume locale), il se rend compte qu'il est à moitié défroqué.
Ce qui est sûr c'est qu'il n'est pas à moitié saoul. D'ailleurs, après avoir imposé son style, ses chants et autres tocs, il préfère aller se coucher. Sa meilleur copine nous dira le lendemain "il paraît que Ricky vous à juste salués, sachant qu'il burrachito (un peu saoûl) il a préféré attendre de se présenter sous un meilleur jour". Il faut croire l'homme en question à oublié son MOJO de la veille.
Mais une chose traversa la nuit, c'est bien le surnom qu'Agathe lui donna dans un seul et même élan de rire, avec des gestes absolument explicites : "Ricky? RIKIKI !!!" Faisant du jeune garçon l'homme le plus vexé du Mexique.


DIMANCHE 27 JUILLET.
Après une grâce mat' et un petit déjeuner rapporté par Elodie, baroudeuse du matin, on a rejoint les voisins, qui étaient sortis après qu'on les ait quittés.
Vers 14h on va manger quelques tortillas, dans toutes leurs formes possibles et imaginables, sur une grande terrasse à deux pas de la maison.
Les voisins, puis les potes qui les ont rejoint, ont mal au cheveux : donc ils ne mangent pas trop, pendant que nous trois nous empiffrons avec la conscience tranquille à l'idée que nous pratiquons une activité culturelle. En revanche, ils boivent. Et pas juste un verre, et pas juste de la bière. Ils se prennent des cocktails tout le restant de l'apres-midi - pendant que je tiens mon café avec ma tremblante habituelle - et ils payent deux musiciens pour nous jouer tout le repertoire possible et imaginable des chansons mexicaines.
Un grand moment, surtout à la vue de ces deux hommes, caricatures géantes de leur propres personnages. Je ne peux pas me contenter de les décrire, vous pourrez voir leurs photos.

(D'ailleurs, je ferais circuler les photos sur Facebook, ici c'est trop long, auxquelles vous pourrez sans doute accéder via ce lien : http://www.facebook.com/album.php?aid=34176&l=1a57b&id=703401271 )

Nous avons donc participé, en ce Dimanche ensoleillé et pluvieux, aux plus grands clichés du Mexique, entre les mains de nos capitaines et voisins mexicains, qui semblent certes conduire un bateau ivre, mais les vagues sont douces et la brise toujours pleine de surprise, alors oyé oyé santiano, cap vers toujours plus de curiosités,
demain, par exemple, nous croiseront pour la première fois ceux qui seront nos amis pour cette année, demain, nous bravons el TEC (oui, EL TEC, c'est à dire notre université, et non pas LA teq, qui a donné à cet article un air bien trop alcolisé. Papa, Maman ; je vous prie de bien vouloir excuser ces incommensurables folies).

vendredi 25 juillet 2008

2# Premiers jours à Mexico

PREMIERS JOURS A MEXICO

21 juillet 2008.
Je pose mes pieds sur le sol mexicain! CARAMBA, CALIENTE!Je me débrouille pour dépasser tous mes potes à sandale dans la file de l'immigration.

Je retrouve Nicolas A. , qui est VIE chez Sanofi (la boite A papa, tout est à Papa dans ce bas monde, décidement, je vais finir par l'appeler Dieu).Il m'aide à porter tous les kilos qui plombent (oui comme du plomb )mes valises, et on va chez lui dans le quartier de la CONDESA, Centre ouest de Mexico DF. Je dîne avec lui et sa copine, Annabelle, leur appart est vraiment sympa.

Je me demande si je ne ressemble pas un peu à Romain Duris, qui se tape une incruste à la bonne frankette chez anne-so et son médecin de mari, mais, heureuseument ca n'est pas le cas.
Nicolas et Annabelle sont jeunes, cools, dynamiques et qui sait, peut-être sportifs à leurs heures perdues, et la Anne-So dessinée par Klapisch, c'est plutôt moi : je suis absolument décalquée et j'ai vraiment du mal à calculer ce qui m'arrive! (des paaattes, euh, du beeeuuurre? allez zouuu)

L'altitude, ma fille, l'altitude. Merde. Je me dis que je suis vraiment con d'avoir choisi comme destination le Mexique, et pour cause, je sais depuis un moment maintenant que je ne supporte pas l'altitude...Idiote idiote, comment vas tu annoncer ça à tes parents!? Défait pas ta valise léo, demain, premier avion, demain, avion, ...oh et puis merde aux avions.

Après avoir dîné avec mes deux hôtes, je me couche avec les poules (elles me tiennent chaud).

22 juillet 2008.

Mmmmh. Grâce mat. Rien de tel pour commencer un échange universitaire, c'est moi qui vous le dit. D'ailleurs il est pas assez tard et je reste planquée dans mon lit.

Les impressions de la ville sont vraiment étranges. Déjà je me l'étais dit sur le chemin de l'aeroport hier... Cette ville ne ressemble à rien que je connaisse. Rien.Nicolas me dit que c'est parce qu'on ne s'attend à rien en débarquant au Mexique. C'est vrai.
Mais je ne sais pas à quels souvenir associer ces immeubles de quelques étages seulement, colorés, un peu abimés par la pollution, ces grandes avenues où les voitures se bousculent, avec des arbres gigantesques de ca et là des trottoirs. Du vert, de la couleur, et pourtant, au ciel que du gris. On pourrait voir s'il faisait plus beau, peut-être, les volcans et montagnes qui semblent se dessiner dans le brouillard... je me demande si je pourrais vraiment les voir un jour...?

Pour réponse, quelques précisions du Guide du Routard, avec qui j'ai déjeuné (merci les Glaiz pour ce cadeau de bonheur) qui me disent que cet espoir sera comblé certaines périodes de l'année seulement. Inshallah!
Touchons du bois.
Comme je n'avais toujours pas de morceau de bois sous la main, j'ai couru au bord d'une avenue et je me suis frottée contre un arbre.
Je vais penser à me faire greffer un morceau de bois.
Je me suis paumée dans le quartier de la condesa, et comme j'arborais la même rue dans tous les sens possibles et imaginables à la recherche d'une banque délivreuse de pesos pour ma poche trouée, tous les gens qui déjeunaient en terrasse ont fini par apprendre à me connaître.
C'est déjà ca, vu le nombre incroyable de terrasses dans le quartier, je me suis fait potentiellement un gros carnet d'adresse, bien qu'il demeure aussi visuel que virtuel.
Avec quelques pesos en poche, je me suis arrêtée dans le seul restaurant où il n'y avait personne... Non pas pour jouer la carte de la sauvageonne, seule avec mon Routard, mais bien parce que l'endroit était parfait!
Derrière un de ces baobabs de bord de route, une enseigne "café momo". Déjà, on envoie du lourd avec ce surnom qui fait partie de mon Top 5. Et puis à l'intérieur, des murs complètement repeints de toutes les couleurs - à part les moulures anciennes - et selon mes estimations, l'artiste et auteur de cette peinture devait être soit un enfant de 5 ans après avoir mélangé son vomi à son pot de peinture, soit un drogué en plein trip. Mais le résultat était kitsch a souhait, surtout grâce au tableau de la Joconde barbue, du singe en peluche, et des innombrables bibliothèques parsemées ci et là d'appareils photos démontés ou de plantes vertes.
Un vrai bordel.
Le serveur devait être un fils naturel de John Lennon. Il faut que je me renseigne sur les passages de ce dernier dans cette belle ville, car l'homme en question ressemblait comme goutte et goutte à Sean Lennon. Il avait d'ailleurs lui-même un rejeton au bras et une femme à la cuisine.
Bon léo. Il s'agit maintenant de parler Espagnol.
Je baragouine. Baragouinons.
Et je parviens même à déjeuner!
En tête à tête avec Routard, je finis par tomber de plus en plus amoureuse de lui. Je décide donc de le remettre en poche pour aller prendre l'air, et laisser un peu de temps à notre relation. Je suis allée me promener dans des grands parcs où se plantaient là encore des arbres terrifiant de hauteurs et de diversité. Le seul que j'ai reconnu était le palmier. Ouais!

Le quartier à l'air relativement bien fâmé et chicos.
Il fait toujours gris.
Dans les parcs, quelques sportifs, des jeunes désoeuvrés (dont moi), des vendeurs de chips, des vieux, des téléphoneurs et des amoureux spécialisés en roulages de galoche.Comme je n'arrête pas de me perdre, je fais ami-ami avec les rues.
C'est le routard qui doit rager dans mon sac, lui qui sait tout sur tout. Bien fait. Ca fait aussi partie des préliminaires: se faire désirer.

Et donc je me rends compte de plusieurs choses assez incongrues : déjà toutes les rues, avenues et parcs ont des noms de villes ou de pays. Le résultat est assez marrant. J'ai été au Parque España et au Parque Mexico tout à l'heure, en croisant des rues aux noms impronnoncables, et puis d'autres 'amsterdam', 'monterrey', ...Exotique!

En revanche, ce qui est indiscutablement plus con, c'est quand même que certaines rues tournent en rond et gardent le même nom. C'est -et c'est le cas de le dire- tout à fait déroutant. On peut croiser la même rue deux fois, et ne pas s'être perdu.Je vais penser à me faire greffer un GPS dans le cerveau.
On a dîné dans Condesa à 7 avec Nicolas et Annabelle et leurs potes, à savoir, pour simple information, pour Big Brother et sa soeur, Lorenzo, un ancien sciences-pote italo-mexico-français, nacho, un argentin qui parle espagnol et à qui tout le monde répond en français, Clément un grand blond et Vincent à ma gauche, qui est aussi un voisin de mes deux hôtes et qui travaille dans une banque.
Dîner très sympa à la Buena Tierra (qui sait, toute information est bonne à prendre, pour le futur mes enfants, le futur) ; où les sujets de discussions tournèrent autour de la Propina (pourboire), à donner ou non au serveur qui a tenté de nous arnaquer. Plus tard, étaient au débat les spécificités de nos villes respectives, Annabelle venant de Lyon nous étions deux à défendre notre bout de viande, mais le grand perdant - ou gagnant, à ce stade on peut le dire - était Clément qui vient de Puteaux.
Et, y'a pas à dire les zamis, venir de Puteaux, c'est quand même drôle ; qu'on le veuille ou non.
23 juillet. JOURNEE de Sympathisation avec la Ville, et anecdotage.

H = Hielo
C= Caliente.
Bienvenue au Mexique.
Voilà deux jours que je meurs de froid sous la douche 'putain mais ya pas d'eau chaude ici ou quoi?"
Si si léo. Mais C ne tient pas pour Cold et H ne tient pas pour Hot.
J'ai pris une douche chaude, rien que pour me venger.
Je me suis levée assez tôt.
Je prends un café au starbucks du coin, avec mon Routard.
Rien de tel qu'un petit café anodin en milieu de matinée, pour réchauffer une relation de la veille.
Routard et moi nous entendons bien, seulement quand il a commencé à m'en dire trop sur les 32 façons traditionnelles de cuire du pain, j'ai vraiment commencé à avoir la mirette facile sur mes voisins, des beaux jeunes hommes avec leurs ordinateurs portables.
Hyper branchés, un black fait du break dance avec sa bouche, un mexicain derrière moi joue le nonchalant avec une fesse posée avec dédain sur un canapé, à ma droite un autre joue à l'intellectuel avec ses petites lunettes, peurk, d'ailleurs il est vraiment vilain.
Je lis le journal.
Mon horsocope dit " TAURO: Un cruce de palabras con un integrante de su familia ha escalado hasta convertirse en un conflicto serio".
C'est assez magique je trouve, je suis même à l'abris, à l'autre bout du monde, de ce que peuvent prédire les astres. Quelle belle ville.
Hier soir Nicolas m'a indiqué un endroit où je pouvais prendre un bus promène-couillon, en m'assurant que c'était vraiment bien, un trajet sympa et surtout intéressant si je voulais voir à peu près à quels quartiers j'allais me destiner.
Vendu.
Il m'a aussi dit de ne pas trop y aller après 17h, la saison des pluie n'étant pas clémente avec les couillons sur le toit de leur bus après cette heure là.

Pas de problème, donc, puisque ma montre imaginaire affiche 11h30 ou 12h.Très simple d'aller à l'arrêt, c'est vrai, même le plan lui-même respirait le bon sens. Mais distraite par moi-même qui était en train de me dire que je ferais bien une petite collec de photo de coccinelles, qui regorgent sur les trottoirs, toutes plus jolies les unes que les autres (oui, jolies. JOOOLiiiiES) ; et bien je me suis perdue. Pas grave.

Comme le trip en bus dure trois plombe, je profite de la longue file d'attente pour choper quelque chose à manger. Dans ce petit bar, le serveur est un petit mec très sympa et qui parle doucement.
QUE ONDA GUEY! Et puis la petite jeune qui fais la fille-à-tout-faire à ses côtés me tape la tchatche. Je suis pas au top de ma forme alors je dis un peu n'importe quoi, mais ça ressemble quand même, si on veut, à un échange...un échange qui se conclut assez rapidement quand elle apprend que je suis Française, et non pas Italienne, et que son grand sourire s'efface.

Je lui dit que j'ai du sang Italien, ...si ça peut lui faire plaisir...

"non, mais j'ai cru que vous étiez Laura Pausini" lâche-t-elle enfin.
Petite parenthèse. Je ne sais pas à quoi elle ressemble celle-là. Je sais qu'elle chante, mais c'est tout. Alors en rentrant, le soir, j'écrivait un petit mail aux copines, alors je leur ai demandé leur avis. C'est Alix qui a répondu la première : "Elle est DEGUEU!!" fit-elle, bien dans son genre de BCBG (certains me comprendront quant aux quatres dernières lettres mentionnées) ; j'ai donc pris mon courage à deux mains pour aller voir sur google-image la face de cette poulette.
Et Ouais. Pas de bol.
Dégueue.
Je monte donc sur le toit du PC (Promène-Couillons) et plutôt que de coller le nez sur la carte d'itinéraire qu'ils nous ont donné, et en prêtant une seule de mes deux oreilles au guide qui nous fait un historique approximatif dans nos oreillettes de couillons, et bien je regarde dans la rue. Sans seulement m'attacher à l'ensemble, aux beaux bâtiments ou aux arbres qu'on manque de se prendre dans la tête à chaque carrefour, je souris devant l'incongru qui est partout autour.
Pour le reste, j'ai un an.
Les fliquettes, par exemples, sont géniales. Elles sont partout. Pas un seul flic, juste des fliquettes. Elles font la circulation, sont ça et là, elle grouillent de partout.
Et le gouvernement, inspiré de ne pas les accoutrer de robe à strass, les a habillées en bonne fliquettes, mais comme il faut respecter leurs condition de femmes, le style ne fût pas laissé en reste : Elles arborent un pantalon dont je suis verte de jalousie (ou pas). Gris avec des bandes de smok' noires, il est surtout suuuuper moulant et patte d'eph.
Un délice.
Les mexicaines, ou dumoins pour ne pas généraliser (pas encore) les fliquettes, sont de manière générale, un peu dodues. Très dodues. Et moulées là-dedans, c'est un bonheur de tous les instants.
D'ailleurs le gouvernement s'est abstenu de donner des cours de conduite à ses citoyens, une petite dizaine de fliquette par rue suffit largement à faire reigner l'ordre!Au-delà d'une rue arborée d'innombrables statues de personnages historiques, je me dis qu'il faudra que je regarde de près le raport qu'ont les mexicains à leur passé, car, sans de veritable distinction honorifique, on retrouve aussi bien Christophe Colomb que ses combattants.Vous me direz, c'est plutôt fair-play.Je traverse le "Centro Historico" qui est un endroit magnifique. Il fait un grand soleil. Je suis contente.
J'arrive sur une gigantesque place, la "place de la constitution", certes, mais ici connue sous un autre nom qui m'échappe. La place la plus grande d'Amerique Latine, et c'est impressionant. Il y a le Gouvernement, une cathédrale, plein d'enormes et beaux bâtiments qui forment ...bah, une place! mais c'est assez magique.
Dès que j'aurais rechargé mon appareil photo (oui je sais, j'aurais dû y penser avant), je prendrais plein de clichés de cette ville impressionante.
Par pure valeur anecdotique, un indieu au cheveux longs (opium plume et compagnie) vend des objets aux touristes et passants sur un trottoir. Il me vole un large sourire quand il prend soin, délicatement, de faire dépasser la bordure de son caleçon de marque par dessus sa jupe aztèque (ou que sais-je).
Un des mexicains qui partage mon Promène-Couillon avec sa famille se met à pleurer parce qu'il se rend compte qu'il n'est pas superman.
AH! ENFIN UN SCOOP! Je vais l'envoyer au Guide du Routard. Oui, mesdames.Il y a dans les premières pages de celui-ci un petit article intitulé "Les questions que l'on se pose".
Eh bien: il en manque une.
IL Y A-T-IL DES JEUNES TECTONIK AU MEXIQUE?
(roulement de tambour)
EH BIEN OUI!
Oui, mesdames, oui messieurs!
J'en ai croisé deux! Un style qui ne déroguait pas en un seul pli de revers à la magnifique et grande tribue des tectoniks!
Mais par devoir de précision, j'ai bien été obligée de relever une grave particularité : ils étaient teints en Orange. Enfin peut-être que c'était destiné à être roux ou blond, qui sait, mais ça donnait vraiment du orange. Avec la coupe mulet, je ne vous dis même pas mon bonheur.

Dans le Bois de Chuapaltapec, quand je redescendais de mon périple, un autre sourire - mais un peu plus fragile celui-là :
les montagnes russes sont construites sur des échaffaudages en bois.
Je me fais un ami, à ma droite.Un américo-mexicain.Il est prof (décidement).On discute, il est sympa. Il est vilain, mais sympa. (Ne pas trop en demander TOUTE DE SUITE, léo, calme-toi un peu).Il revient d'un gigantesque trip au départ de Cancun, et il rentre à Los Angeles, sa "hometown" en passant par Mexico. Soit.
Nous parlons Anglais ( moins 1 pour moi), et je lui dis que je suis en échange avec une université française.
Quelques minutes plus tard, après qvoir apprit qu'il enseigne de la bio et de la chimie (beurk), il me dit "Donc toi tu es Quebecoise".
"Bah, non, je viens de France"
"Ah".
Ouais.C'est pas gagné.
Je décide de refaire une escale (on peut descendre quand on veut) un peu plus haut et de repartir plutôt en direction du Sud ou je serais très certainement logée, puisque mon univeristé est à l'extrême sud.

En attendant, je me demande comment mon voisin peut s'appeler.
Je pense à Pedro, Pablo, ou Juan. Et puis je me dis que si un de ses parents est Américain, il a du gagner le droit de lui refiler un prénom de là-bas, alors je pense plutôt à Jason.
En quittant le PCouillon, je lui serre la main, "I'm Leo!" ( belle stratégie de prendre le devant non?) et il rétorque "I'm Pablo!"
J'ai perdu.
Tout comme son père Américain.
Je suis contente de ne pas avoir perdu toute seule.
Mon périple vers le Sud fut sans aucun intérêt de racontage, puisque il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau...et je venais de laisser mon pull à l'appart tellement j'avais chaud.
Et puis comme je suis une sale boulette, j'ai mis trois plombes à aller réclamer mon sac poubelle-imperméable comme les autres boulets du bus - tous enrobés dans un sac poubelle rouge- et quand j'ai été il n'y en avait plus.
Je crois que j'ai pensé à me jetter dans le traffic environant plusieurs fois.
Tout le charme du Sud Mexicain m'a echappé, j'ai souffert d'une pneumonie et de la grippe aviaire, et j'ai finis par descendre dans la cale...
... où je me suis endormie.

1# Approche stratégique aérienne, destination MEXICO D.F

Départ au Mexique.
Jour 1. 21 JUILLET 2008
Heure française : 16:36.
AF 438Départ de Paris : 13h 15

Mes premiers pas dans l'avion furent un délice. Fatiguée juste à point après avoir passé une nuit à ne pas dormir à paris, à la fois à cause d'une grave crise de téléphonite-de-dernière-minute et d'une nuit à deux - avec MAMAN, que tout le monde se rassure ou se ravise - dans le froid et le bruit parisien.

Après avoir bêtement fait mon mouton-rootschild dans la mauvaise file d'attente (comme si inconsciemment j'avais été habituée depuis ma plus tendre enfance à cotoyer ces très spéciales files d'attentes : je dis très spéciales, parce qu'elles ont une particularité inattendue : on n'y attend pas. Ce sont celles des riches, evidemment) , j'ai finalement rejoint la file bondée de moutons-tout court - la particule Rotschild devra attendre mon mariage. S'il est réussi.

Touchons du bois.
Je cherche du bois.
Je ne trouve rien.
Et voilà, c'est fait. Je ferais un mauvais mariage.
Tout ca parce que depuis qu'il s'écroule, les parisiens ont décidé de moderniser leur aéroport. Pas question d'y mettre du bois. On n'est pas des savoyards. Alors voilà : les parisiens se réjouissent de ne pas être savoyards et moi je fais un mauvais mariage.

Dans la file d'attente, reprise en traitre par une grave crise de téléphonie aigue, je me dandinais, sac sur le dos, au milieu d'une population fort peu diverse. Et qu'on se détrompe. Il ne s'agissait pas là de ce à quoi les uns et les autres m'ont préparé depuis un moment. Très peu de moustachus, petit gras et trapus. Très peu de belle femmes arborant en guise d'habit le premier mot de la composition du mot "mini-jupe" et pas le second.

Non. Juste des blonds. Blonds et blancs. Blonds et blancs et à sandale. Et jeunes.

Et non, je vous voir venir là aussi, pas un de ces peuples qui vous amènent directement en sauna dans l'imaginaire le plus primaire de la rencontre. Non. Juste des blonds à sandale. Majoritaitrement des filles d'ailleurs.
Mais comme je le disais auparavant, je ne remarquait ce détail qu'un peu plus tard, car à ce moment la j'avais l'oreille scotchée au téléphone ou, en alternance, les deux mains en train de jouer du Rachmaninov moderne sur mon clavier de portable.

Et quand je me suis installée dans l'étage supérieur de l'avion, j'ai crié ma réjouissance : 11heures d'avions, certes, mais pas de siege devant moi, un grand espace, une fenêtre à ma droite, une petite trappe personnelle pour y cacher tous mes restes de plateau-repas, un vrai garde manger, un bonheur.
Je sors mon nono de mon sac et j'entame une sieste pré-décollage. De mon hublot je ne vois que le traffic aérien environnant, nous mettons du temps à décoller, une question de correspondance, bref, je dors, la tête dans mon oreiller d'ado attardée.

Et puis les blonds. Les blonds sont un peu partout, à gauche à droite, devant derrière. Vous vous direz, pour une léo qui a toujours eu un penchant pour les bradpittiens, j'ai nommé les beaux blonds aux yeux bleus, c'aurait pu être une veine.

Meme pas.Je n'aime pas les blonds à sandale.

Mes deux voisins de gauche sont un vieux chinois et une petite francaise qui échangent des rapports tout à fait URBAINS oui madame, ils sont tous les deux profs, on dirait. Madame aime bien lire des romans policiers, même si de son propre aveu, ils ne sont pas toujours les plus interessants, c'est quand même plus sain que la télé, et puis surtout ca ne vous empêche pas de dormir, le soir, vous savez! Et puis monsieur ne parle pas beaucoup. Peut-être même qu'il ne la comprend pas. Ah si. Il a parlé et on aurait dit du français. Pas de sushis dans la phrase ; sans doute un homme intégré à notre grande et belle société.

Et moi je me transforme peu à peu en sombre connasse ; et pour cause. Je sens des effluves de françaisitudes me remonter jusqu'à la gorge, une sorte de défense de l'organisme devant l'affluence des blonds à sandales : une aigreur sans pareille.
J'deviens un pauvre type.
Qu'on se le dise : c'est un scandale.
Moi qui pars à l'aventure pour plus d'un an, moi qui suis pour la paix dans le monde, moi qui donne 5euros à UNICEF tous les mois!

Mais ils ne m'aident pas, non plus. Tous les blonds ont quitté, non pas le navire, comme Leonardo Di Caprio dans son meilleur film, mais leur siège. C'est vrai qu'on est dans la bétaillère et que les sièges sont fariqués avec pour taille moyenne une demi-fesse, mais c'est pas une raison pour tenter une rave-party. Tous les jeunes sont assis par terre, jouent au carte, rigolent, puent des pieds, et se prennent en photo, là, dans cet immense espace que je pensais pourtant avoir colonisé par le droit-de-la-première-qui-était-assise-là. Droit reconnu par le Code civil de ma composition, qui, d'ailleurs, est en passe de devenir fasciste si je continue à être de mauvaise humeur.

17h. J'ai sommeil. Mais c'est le festival de la sandale.
Je me radoucis.
Une rave-party dans un avion, on pouvait difficilement rêver mieux... d'autant qu'on a tout le deuxième étage pour nous. Et que si les sandales continuent à prendre des photos, je vais peut être réussir à apparaitre sur l'une d'entre elle, alors je ferais mieux d'arrêter de faire la gueule!
La seule hotesse qui traîne ici m'a à la bonne, une touche, qui sait, peut-être, ai-je.

Mes poussées de mégalomanies reviennent vers moi à grand pas. Je me vois déjà en train de convaincre ces 25 porteurs de sandales en toile-caoutchouc spécial démarque Décathlon, de faire un détournement d'avion. Ca ca sera quand ils auront prit des extas, on n'est qu'au début de la rave donc on va pas trop en demander. Mais quand ils seront bien tous stones, je pourrais peut-être les convaincre de détourner l'avion et de partir se baigner sur des plages exotiques!
...

Mon rêve de puissance s'évanouit quand je vois sur l'écran devant moi vers où notre avion se faufile sur la grande carte, un peu moins précise que le GPS de papa, et surtout moins relou, mais néanmoins assez claire : MEEEEEEXICOOOO. Qui peut rêver plus exotique?
on pourra donc se contenter d'une rave-party au deuxième étage de cet avion, et si quelqu'un est stone alors j'annonce, ca sera moi! Il est 17h10, ca pue toujours des pieds, mais je suis de bonne humeur.

Les deux profs sont endormis à ma gauche, mais du coté de la contrée blonde, espace d'immigration sans pareille, plus une seule sandale s'aggripe à ses pieds d'origine, c'est l'aventure, déjà, orgions, mes frère, orgions.

21h, heure française.J'ai si faim que j'ai réveiller ma voisine de gauche pour lui demander si le dîner était passé pendant mon sommeil.Non. Grâce a dieu, comme diraient les curés, car j'ai faim.
Et oui, j'ai dormi.
Pas de rave-party. D'ailleurs le groupe des sandales s'est calmé, et plus personne ne m'énerve, je suis zen. Sauf deux petit couillons de 12 ans qui ont prit le couloir de l'avion pour une piste de racing.

21h07J'ai mangé un petit sandwich et ca va mieux.

21h08, je n'arrive plus à ressortir ma TV de sous le siège. Je tire veinement dessus, la voisine de gauche m'indique un petit bouton qu'elle presse avec une grande legereté et voilà que le tout se lève automatiquement, avec une grande insolence.
J'ai envie d'arguer que je suis blonde ; si seulement c'était le cas.
Je pense à ma soeur et je me dit qu'elle a vraiment de la chance.
Je me dit que là où elle est, elle aussi, elle à certainement faim.

21h10
La TV ne se contente pas d'être insolente, c'est une peste et une INCAPABLE. En termes Tévéyens, elle ne fonctionne pas.La voisine de gauche ne peut rien faire.Je pense à un détail : je dis voisine de gauche, mais c'est pas parce qu'elle ressemble à une prof que je fais un amalgame de couleur politique, hein. On sait pas,elle pourrait aussi être des VERTS ou même des alter-mondialistes.

Merde revoilà que je suis aigrie.Heureusement, voilà une distraction.

21h11
Le petit con de petit garçon qui fout la merde aisément dans notre deuxième étage du Boeing, à quatre pattes sur cette terre qui fût un jour mienne, avant l'immigration massive des Suedois (voilà au moins un mystère de résolu lors de mon périple à la recherche d'un sandwich, les blonds sont des suedois. Comme quoi, tous les suedois ne sont pas bons à finir nus dans un sauna).

Mais qu'importe : Il faut retenir cette date, cette heure et ses quelques minutes, absolument, parce que je balbutie mes premiers mots en espagnol.

Le petit me parle, je ne comprends pas tout, je réponds, et je pense "mais quel insolence ce morveux, décidemment le 2e étage ca n'est plus ce que c'était". Je comprends qu'il veut brancher sa game boy sur mon ordinateur. J'accepte. Sans doute parce que je suis une bonne âme, peut-être simplement parce que je suis fière d'avoir compris sa requête? Qu'importe.
Me voilà à deux doigts de ne plus avoir de batterie sur mon ordinateur, plus de télé, il me reste mon téléphone, mais si je l'allume je vais me faire exclure de l'avion ; et en regardant par le hublot je me dis que atlantique ou pas atlantique, il fait froid et j'ai même pas mon maillot sur moi.
Je me tais.

21h14
En parlant de nuages, je me fais une réflexions qui ne mériterait pas d'être appelée comme ça. Tout simplement parce qu'elle concerne un lointain souvenir d'enfance. Je pense aux Glaizal. Je pense surtout à ce jeu débile sur nintendo : MarioKart!On dirait que je suis au dessus d'un parcours, parce que les nuages sont en grandes enfilades fines, comme pour y accueillir le grand prix de Mario et du dragon vert dont le nom m'échappe.
Le décor se fait plus clément, les nuages se voient parsemés de bananes magiques, bonus et bombes : je suis de bien meilleure humeur.

Je me demande si un suedois n'a pas glissé de la drogue dans mon sandwich.Je devrais en profiter pour dormir un peu, mais j'ai trop peur de louper le dîner.

21h16
Comme ma voisine de gauche n'arrête pas de regarder sur mon écran, et que je parle beaucoup d'elle, je me suis sentie mal à l'aise.J'ai donc ouvert bêtement une autre fenêtre sur mon ordinateur et machinalement j'ai commencé à écrire un essai sur la colonisation forcée dans un pays très particulier.:J'ai écrit 20 lignes absolumenent problématiques, mon nom à gauche, la date à droite, le sujet, le plan.

Tout ça, sans savoir de quel pays je parlais, et quand j'ai commencé à trop m'en soucier je me suis sentie idiote et j'ai arrêté. Voilà ce que ca donnait :

Eléonore HAMELIN

premier semestre 2008 2009
Echange au MEXIQUE -


EXPOSE de littérature historique.
L'histoire d'une colonisation forcée

Le sujet posé est triplement problématique : Il est déjà le postulat qu'une historiographie de la colonisation est possible : elle a été très abondante dans les essais contemporains de nombreux auteurs et politiciens ; deuxièmement, elle comporte en elle-même la possibilité qu'une colonisation ne soit pas un mouvement nécessairement "forcé", présentant notre cas comme une spécificité. La colonisation, dans la définition que nous lui donneront est elle réellement à l'abri de l'usage de la violence et de la force ou en y est- elle complètement reliée, auquel cas notre cas ne serait non plus à considérer comme une spécificité, mais sinon comme un exemple?
C'est le 23 mai 1835 que la première expédition est envoyée vers le Sud du Pays ;


Et pour que je me sentes encore plus idiote après cet épisode, VDG (voisine de gauche) à avancé de 20 pages au moins dans son bouquin et je crois qu'elle n'en a rien à piffrer de mes états d'âmes et autres TOCs;

TO BE CONTINUED